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Corse: Paris tempère les ardeurs nationalistes mais ouvre le dialogue

Le gouvernement français a fermement rejeté mardi certaines revendications des nationalistes corses, larges vainqueurs dimanche d'élections territoriales sur l'île, tout en chargeant une ministre d'ouvrir un dialogue sur les questions économiques et sociales.

Autonomie renforcée, statut de résident, co-officialité de la langue corse et amnistie des "prisonniers politiques" sont les priorités des nationalistes, qui ont brandi lundi la menace de manifestations si ces requêtes n'étaient pas entendues par Paris.

L'élection, remportée avec 56,5% des suffrages par la coalition entre autonomistes et indépendantistes Pè a Corsica (Pour la Corse), "n'était pas un scrutin sur l'autonomie" ou "l'indépendance" ni "un référendum", a réagi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
"C'était d'abord un scrutin territorial sur l'avenir de la Corse, le développement économique, les transports, l'accès aux soins, bref, ce qui fait la vie d'une collectivité", a-t-il poursuivi, fermant la porte à deux revendications des nouveaux élus.

La co-officialité de la langue corse signifiant une reconnaissance de la langue corse comme langue officielle de l'île au côté du français? "La langue de la République, c'est le Français", a-t-il répondu. Et l'amnistie ? "Quand il y a eu des crimes, des crimes ont été jugés, des personnes ont été condamnées, la peine doit être réalisée", a-t-il évacué.

La Corse a été pendant des décennies le théâtre de violences avec plus de 4.500 attentats revendiqués par les militants du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avant qu'ils déposent les armes en 2014.

Le Premier ministre Edouard Philippe s'est lui aussi employé à tempérer les ardeurs des nationalistes en glissant que toute initiative devait être "conforme au cadre constitutionnel", et en soulignant que la nouvelle collectivité était de fait "une des collectivités les plus décentralisées de notre République".
Mais des "compétences spécifiques" pourraient être confiées à la Corse, a ajouté M. Philippe en annonçant la désignation de Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, comme interlocutrice privilégiée des élus corses au sein du gouvernement.

Pour le député Les Républicains (droite) de Corse-du-Sud Jean-Jacques Ferrara, "il y a une urgence à régler" les questions économiques et sociales sur cette île où les taux de chômage et de pauvreté sont supérieurs à la moyenne nationale.
"Mettre en avant les questions plus clivantes avec le gouvernement serait une erreur car on perdrait du temps", a-t-il déclaré à l'AFP, en appelant à "discuter de ce qui préoccupe la population au quotidien".

Le gouvernement français a fermement rejeté mardi certaines revendications des nationalistes corses, larges vainqueurs dimanche d'élections territoriales sur l'île, tout en chargeant une ministre d'ouvrir un dialogue sur les questions économiques et sociales.
Autonomie renforcée, statut de résident, co-officialité de la langue corse et amnistie des "prisonniers politiques" sont les...