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Moyen Orient et Monde - Jérusalem

Ambassade US à Jérusalem: Trump s’apprête à trancher, ignorant les mises en garde

À Bethléem, des Palestiniens brûlant, hier, des portraits de Donald Trump, qui pourrait annoncer aujourd’hui le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Musa AL SHAER/AFP

Le président américain Donald Trump a informé, hier, plusieurs dirigeants du Proche-Orient de sa volonté de transférer l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, ignorant les mises en garde répétées contre une décision qui fait craindre une nouvelle escalade de violence dans la région.
Ainsi, M. Trump a téléphoné au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour lui faire part de son intention de transférer l'ambassade, a indiqué le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina. « Le président Abbas a souligné les conséquences dangereuses d'une telle décision sur le processus de paix, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région et du monde », a souligné M. Abou Roudeina. Pour sa part, le Hamas a estimé que « toutes les lignes rouges » étaient franchies, appelant tous les Palestiniens à manifester vendredi, proclamé – selon une expression consacrée – « journée de colère ». M. Trump a également appelé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le roi Abdallah II de Jordanie, a fait savoir la Maison-Blanche.

 

(Lire aussi : Trump, fossoyeur de la politique historique des États-Unis sur Jérusalem ?)


On ignore quand le transfert aura lieu, mais la Maison-Blanche a annoncé que le président américain évoquerait aujourd'hui la question du déménagement de l'ambassade. Selon plusieurs responsables américains, il devrait, dans ce discours, annoncer qu'il reconnaît Jérusalem comme capitale d'Israël.
En réaction, la Jordanie entend réunir en urgence les membres de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), samedi et dimanche, pour qu'une ligne soit définie et pour réfléchir à la réponse à apporter aux « dangereuses » conséquences de la décision américaine. « Ces réunions coordonneront les positions arabe et islamique (...). Jérusalem est une question palestinienne, jordanienne, islamique et chrétienne, et tout effort visant à décider unilatéralement de son destin est nul et non avenu », a déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères. Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas exclu, lui, une rupture des relations diplomatiques avec Israël si les États-Unis reconnaissent Jérusalem comme capitale de l'État hébreu. Le dirigeant turc a souligné qu'aux yeux des musulmans, une telle reconnaissance officielle était une ligne à ne pas franchir.

 

« graves conséquences »
En Irak, le Premier ministre Haïder el-Abadi a déclaré que son gouvernement était opposé au transfert de l'ambassade américaine. L'Arabie saoudite a, elle, dit espérer que les États-Unis ne reconnaîtront pas Jérusalem comme capitale d'Israël et a prévenu de « graves conséquences » qu'aurait une telle décision, qui « constituerait une provocation pour tous les musulmans », rappelant le rôle de Washington au Proche-Orient et la nécessité de trouver une « solution juste » pour les Palestiniens. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheït, a également appelé les États-Unis à ne pas prendre de mesures qui modifieraient les statuts politique et juridique de Jérusalem. Il a parlé d'une « mesure dangereuse qui aurait des répercussions » dans toute la région.
Pour le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est un proche allié des États-Unis, l'intention de M. Trump de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem risque de « compliquer » davantage la situation dans la région. Ainsi, lors d'un entretien téléphonique avec M. Trump, M. Sissi a affirmé « la position constante de l'Égypte sur le maintien du statut juridique de Jérusalem dans le cadre des normes internationales et des résolutions de l'ONU ». Et au Maroc, le roi Mohammad VI, président du Comité al-Qods issu de l'OCI, a exprimé sa « profonde préoccupation ».


En Occident, l'Union européenne s'est jointe au concert de reproches adressés à Washington. Par la voix de sa haute représentante aux Affaires étrangères, Federica Mogherini, l'UE a jugé qu'il convient « d'éviter absolument (...) toute action qui nuirait » aux efforts de paix. Lundi déjà, le président français Emmanuel Macron avait téléphoné à M. Trump pour exprimer la « préoccupation » de la France.
En attendant la décision du président Trump, les États-Unis ont interdit hier aux employés de l'ambassade tout déplacement personnel dans la Vieille ville de Jérusalem, en raison des manifestations annoncées de Palestiniens, a indiqué en soirée le département d'État américain. Cette interdiction vaut également pour la Cisjordanie, a précisé le département d'État, ajoutant que seuls les déplacements officiels « essentiels », assortis de mesures de sécurité supplémentaires, sont autorisés.

 

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commentaires (3)

LE GAFFEUR A FAIT MOUVEMENT ARRIERE... IL A CHANGÉ D,AVIS SOUS LES PRESSIONS !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 44, le 06 décembre 2017

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Commentaires (3)

  • LE GAFFEUR A FAIT MOUVEMENT ARRIERE... IL A CHANGÉ D,AVIS SOUS LES PRESSIONS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 06 décembre 2017

  • Trump devient un fauteur de guerre.

    FAKHOURI

    08 h 54, le 06 décembre 2017

  • Ce serait une énorme gaffe. Elle empêcherait l'Amérique d'avoir désormais le moindre rôle dans le processus de paix au M-O.

    Yves Prevost

    08 h 42, le 06 décembre 2017

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