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Liban - Libertés

Jreissati demande l'ouverture d'une enquête suite aux propos de Gemayel

Le parti Kataëb dénonce des tentatives « d'assujettir les Libanais » et « de museler l'opposition ».

Samy Gemayel est dans le collimateur du ministre de la Justice. Archives L’Orient-Le Jour

Le ministre de la Justice Salim Jreissati a demandé hier au procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, l'ouverture d'une enquête suite aux propos tenus par le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, après un entretien avec le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké le 30 novembre.
M. Gemayel avait accusé le pouvoir de corruption et de gaspillage des fonds publics. Il avait notamment pointé du doigt les transactions passées par le gouvernement dans les secteurs du pétrole et du gaz. « Le principal souci du pouvoir n'est pas de défendre la souveraineté de l'État, mais d'ouvrir la voie aux bazars douteux », avait-il lancé, critiquant « la précipitation » avec laquelle les responsables ont agi pour adopter les décrets relatifs au pétrole et au gaz. Dans un communiqué publié en soirée, le parti Kataëb s'est dit « prêt à résister contre toute tentative de porter atteinte à la souveraineté et à l'indépendance du Liban et contre toute manœuvre visant à assujettir les Libanais et à les opprimer ».

Contacté par L'OLJ, un responsable proche de Saïfi a estimé que la mesure judiciaire initiée contre M. Gemayel s'inscrit dans le cadre des « pressions actuellement exercées sur l'opposition afin de la museler de la même manière que le pouvoir cherche à intimider les journalistes ».

Cette mesure contre le député survient quelques semaines après que des poursuites eurent été engagées par la cour d'appel du Mont-Liban contre notre collègue de la LBCI Marcel Ghanem, sur une requête formulée par le ministre de la Justice. M. Ghanem est accusé d'actes commis en violation de la loi sur les imprimés et de délit lié à la diffamation du président de la République, Michel Aoun, dans le cadre de l'émission politique « Kalam el-Nass » diffusée le 9 novembre. Au cours de cette émission, l'animateur avait reçu deux journalistes saoudiens, Ibrahim el-Merhi et Adwan el-Ahmari, qui se sont livrés en direct à une critique virulente des plus hautes autorités libanaises.

Le 16 novembre dernier, un autre journaliste, Ahmad el-Ayoubi, qui est également coordinateur de l'Alliance civile islamique et membre du mouvement de l'Initiative nationale, a été arrêté après la publication, le 12 novembre, d'un article en arabe sur le site al-Janoubia intitulé : « Qui est la personne visée par le tweet de (Thamer) al-Sabhane sur la trahison et l'incitation (à la haine contre le royaume d'Arabie saoudite) ? » Cet article mettait principalement en cause Nader Hariri et son « rôle » supposé dans l'affaire de la démission de Saad Hariri depuis Riyad. Malgré cela, M. Ayoubi avait été écroué sous prétexte d'avoir « insulté le président de la République », bien que l'article ne fasse aucune mention de ce dernier. Le journaliste a toutefois été libéré sous caution il y a quelques jours.

 

(Lire aussi : Le climat des libertés s’étiole-t-il au Liban ?)

 

Ce n'est pas la première fois que le député Samy Gemayel, « qui remplit son rôle en tant que membre de l'opposition », dénonce les malversations du pouvoir. À maintes reprises, le jeune député a pointé du doigt les vices entachant notamment la procédure de l'appel d'offres des navires-centrales pour la production d'électricité.

En mai, M. Jreissati avait annoncé avoir reçu de ses deux collègues au sein du bloc du Changement et de la Réforme, le ministre de l'Énergie César Abi Khalil et le député Ibrahim Kanaan (secrétaire général du bloc), « une demande d'engager les poursuites judiciaires nécessaires contre toute personne que la justice verrait impliquée dans les accusations portant atteinte au ministre de l'Énergie et à son équipe dans le dossier de l'entreprise ENI et des navires-centrales ». Les députés Samy Gemayel et Boutros Harb, l'ancien ministre de la Justice Achraf Rifi, de même que nombre de journalistes, blogueurs et internautes, parmi lesquels le journaliste Naoufal Daou, également membre du secrétariat général du 14 Mars, étaient visés par cette procédure. L'Italien ENI fait partie du consortium qui a déposé, le 12 octobre dernier, deux offres distinctes pour l'exploration et la production des hydrocarbures offshore dans deux blocs de la zone économique exclusive libanaise.

 

Les États-Unis constatent la corruption
Samedi dernier, le parti Kataëb était revenu à la charge en publiant sur son site web une information diffusée par la chaîne de télévision américaine Fox News, qui rapportait des propos du secrétaire d'État adjoint, David Satterfield, faisant état de l'étendue de la corruption au sein des institutions libanaises et des ministères et de la dilapidation des fonds publics. « Une situation qui ne manquera pas de saper l'économie libanaise menacée d'effondrement », soulignait le site, en reprenant la teneur de rapports qui seraient parvenus à M. Satterfield. Toujours selon ces rapports, dont a également fait état le président français Emmanuel Macron devant le Premier ministre Saad Hariri, l'ampleur de la corruption et de la dilapidation est telle qu'elle a fini par sérieusement affecter le budget et la dette extérieure du pays.

Le ministre de la Justice Salim Jreissati a demandé hier au procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, l'ouverture d'une enquête suite aux propos tenus par le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, après un entretien avec le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké le 30 novembre.M. Gemayel avait accusé le pouvoir de corruption et de gaspillage des fonds publics. Il...

commentaires (10)

Si vous le permettez ... Je m’excuse je retire ce que j’ai dis !! Je n’ai aucune preuve sur ce que j’ai dis ultérieurement merci de me laisser le preciser

Bery tus

18 h 20, le 05 décembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • Si vous le permettez ... Je m’excuse je retire ce que j’ai dis !! Je n’ai aucune preuve sur ce que j’ai dis ultérieurement merci de me laisser le preciser

    Bery tus

    18 h 20, le 05 décembre 2017

  • Il a oublié Mr Jreissati.... les sommes amasser par les expat en 89 destiner a l’armee Libanais mais ...... je vais me taire

    Bery tus

    15 h 31, le 05 décembre 2017

  • On se souvient des conférences de presse que donnait Monsieur Michel AOUN, alors encore chef du CPL, et au cours desquelles il dénonçait avec force la corruption...et promettait une lutte sans merci pour l'éradiquer ! L'a-t-on pour cela poursuivi en justice ??? Maintenant Michel AOUN est chef d'Etat depuis une année...la corruption est partout et augmente sans cesse dans tous les domaines, officiels et privés...mais il ne tolère pas que cela soit dénoncé par...certains politiciens libanais de l'opposition ! Prend-t-il exemple auprès de ses amis à Téhéran, qui eux aussi ne tolèrent pas les critiques...? Michel AOUN, le chef d'un Etat démocratique...ou d'un dictature qui se met lentement en place, voulue et parrainée par Téhéran ? Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 53, le 05 décembre 2017

  • ET SI ON REVENAIT A LA FAMEUSE PHRASE DE M RAYMOND EDDE D'OU AVEZ VOUS CELA? MIN WAYN LAKA HAZA? ENLEVER LE SECRET BANCAIRE POUR TOUTE PERSONNE AYANT PLUS DE 500000 USD( OU PLUS OU MOINS) DANS UN COMPTE AU LIBAN ET VOUS SAUREZ VITE QUI EST CORROMPU ET QUI NE L EST PAS CAR C'EST EVIDENT QUE CES PERSONNES N'ONT JAMAIS PAYE LES TAXES DU A CES PROFITS C'EST EN FAIT LA SEULE FACON DE FINIR UNE FOIS POUR TOUTE AVEC LA CORRUPTION

    LA VERITE

    13 h 43, le 05 décembre 2017

  • rappelons a jreissati que le president aoun lui-meme a prie pub;liquement quiconque doute de quelque corruption, decision illegale, ANTICONSTITUTIONNELLE d'en faire etat aux autorites judiciares..... et la sami gemayel - de plus representant de ce meme peuple- est poursuivi pr avoir suivi les instructions de aoun.... bon bon, laissons les gigoter. Vite ils se rendront a l'evidence: forces a se taire les medias( responsables) , l'individu lui-meme? restera encore et encore des relents de ........ ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 41, le 05 décembre 2017

  • HONTE ! HONTE ! HONTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 20, le 05 décembre 2017

  • je prefere qu'on accuse quand on a des elements probants. Ces accusations "politiques" (comme ils aiment a appeler cela nos politiciens) sont futiles et ridicules. Quand a engager un proces contre sami gemayel (que je ne defend pas) pour denonciation calomnieuse, faudrait commencer par ceux qui ont fait le fumeux "al ibra'a al mustahil"....on sait ou s'assied leur chef maintenant.... Ou bien par ibrahim kanaan qui lors d'une conference de presse d'anthologie a faussement accuse fouad siniora (pour qui je n'ai aucune estime par ailleur) de fraude et detournement de fond publique et a brandi a cette occasion un cheque qui s'est avere etre un faux document...un grand vaudeville....ni proces ni meme excuse du ibrahim kanaan..."tous les memes" STROMAE

    George Khoury

    07 h 43, le 05 décembre 2017

  • Ahurissant! Ainsi, au Liban, un député n'a plus le droit de critiquer l'action gouvernementale! Ni de dénoncer la corruption! Si un ministre ou député s'estime visé injustement, il lui est toujours loisible d'intenter un procès en diffamation, et la justice tranchera. Du moins, est-ce ainsi que les choses se passent en démocratie. Une question semble donc devoir être posée: "Le Liban est-il toujours une démocratie?"

    Yves Prevost

    07 h 23, le 05 décembre 2017

  • Quelle mascarade, nos amis orangistes apprennent très vite de leurs alliés les méthodes de coercition propres aux régimes totalitaires. Quels propos hypocrites, quand le chef de l’état avait promis de lutter férocement contre la pollution rampante qui minait le pays, et même nommé un Ministre de la corruption, le voilà, à travers son Ministre de la justice sens unique, approuver ces méthodes honteuses de poursuites de personnes qui sont dans l’opposition ou les médias protégés en principe par la liberté d’expression comme si son parti et partisans sont au-dessus de tout soupçon et qu’on doit leur donner le bon Dieu sans confession, et qu'à la moindre accusation, on le considère comme crime de lèse majesté! Il est temps de retourner au bon sens et à des pratiques de nations civilisées en se rappelant que nul n’est au-dessus de la loi (en principe).

    Saliba Nouhad

    03 h 49, le 05 décembre 2017

  • mais on revient a la période d'occupation ou quoi!? mais c'est pas possible .. je rêve, mais que veulent ils cacher ou que veulent tout court??

    Bery tus

    02 h 07, le 05 décembre 2017

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