Les actifs consolidés des banques alpha – les 14 banques du Liban dont les dépôts excèdent 2 milliards de dollars – ont augmenté de 4,8 % sur les neuf premiers mois de l'année pour atteindre 227,2 milliards de dollars, selon le cabinet Bankdata Financial Services. Ce dernier précise que le rapport ne tient pas compte des événements survenus depuis la démission surprise, le 4 novembre, du Premier ministre Saad Hariri – démission à laquelle l'intéressé a décidé de surseoir mercredi.
Selon Bankdata, la hausse des actifs des banques alpha a été portée – à hauteur de « deux tiers » – par celle des dépôts, qui ont progressé de 4 % sur la même période pour s'établir à 181,8 milliards de dollars, poursuit le rapport. Plus en détail, les dépôts des banques alpha au Liban ont augmenté de 4,6 % contre une hausse de 0,7 % pour ceux réalisés auprès de leurs filiales à l'étranger. Les banques sont en « phase de consolidation » cette année, ont estimé les auteurs du rapport.
Les activités de prêts de ces établissements ont, elles aussi, progressé, mais à un rythme plus lent (+2,6 %) à fin septembre, pour atteindre près de 66,5 milliards de dollars. Le taux de créances douteuses a également « légèrement » augmenté, passant de 6,81 % à fin 2016 à 7,78 % au troisième trimestre. Le taux de provisions collectives a atteint un record de 1,71 %.
Taux de dollarisation
Bankdata signale que « si l'essentiel de la croissance des dépôts ont été effectués en devises, la quasi-totalité des prêts cette année ont été contractés en livres (...) contrairement à ce qui avait été observé un an plus tôt ». Ainsi, le taux de dollarisation des crédits au Liban a atteint un plus bas record de 69,4 % à fin septembre, un niveau qui se rapproche de celui des dépôts (65,4 %).
Les auteurs du rapport relèvent en outre que l'écart entre ces deux taux de dollarisation est passé de 7,4 points de pourcentage à fin 2016 à 4 points au troisième trimestre, liant cette tendance aux effets des opérations d'ingénierie financière réalisée par la BDL en 2016. La BDL avait alors cédé plus de 13 milliards de dollars de titres de dette publique en devises à des banques libanaises et leur avait racheté des obligations publiques en livres pour un montant équivalent, à taux d'escompte de 0 %. Selon la BDL, ces opérations ont permis aux banques participantes de générer environ 5 milliards de dollars. La Banque centrale avait par ailleurs imposé aux banques de consacrer une partie des gains générés à travers ces opérations à la mise en place de la norme comptable IFRS 9, qu'elles doivent appliquer dès début 2018. Cette norme vise à uniformiser la présentation des données comptables au niveau international.
Bankdata note également que les bénéfices nets opérationnels des banques alpha ont augmenté de 3,4 % (+21,4 % en comptant les profits liés aux activités abandonnées), à 1,98 milliard de dollars. Bankdata estime que « la croissance réelle » des bénéfices opérationnels a été « plus importante » que la « croissance nominale de 3,4 % ». Le coefficient de rentabilité (ROAA) s'est établi à 1,19 % – contre 1,04 % à fin 2016 –, tandis que celui de rendement (ROAE) est passé de 12,77 % à 14,33 % sur la même période. Le rapport signale enfin que les banques alpha ont inauguré 14 nouvelles agences – portant le total à 1 202 sur la même période. Elles ont également procédé au recrutement de 707 collaborateurs – tous par des agences situées sur le territoire – pour des effectifs au Liban et à l'étranger qui ont atteint 31 202 personnes.Les banques alpha sont les suivantes : Bank Audi, BLOM Bank, Byblos Bank, Fransabanb, Société générale de banque au Liban (SGBL), Bank of Beirut, Bankmed, Banque Libano-Française (BLF), Crédit libanais, IBL Bank, BBAC, First National Bank (FNB), Lebanon and Gulf Bank et Creditbank.
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