Le bilan intérimaire de la Banque du Liban (BDL) du 31 octobre au 15 novembre a révélé une baisse des actifs en devises d'environ 800 millions de dollars sur cette période, a rapporté hier Le Commerce du Levant. Pour Marwan Barakat, le directeur du département de recherche de Bank Audi, cela témoigne de l'intervention de la BDL sur le marché des changes pour maintenir la livre et contrebalancer l'effet des conversions – de livres en dollars – déclenchées par la situation politique suite à la démission du Premier ministre, Saad Hariri, le 4 novembre. Selon lui, ce mouvement est limité, et les réserves en devises de la BDL sont restées à un niveau très confortable à 42,8 milliards de dollars.
Une partie de ces conversions ont probablement été suivies par des retraits du Liban. Dans un entretien accordé à Bloomberg le 13 novembre, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, avait en effet chiffré les sorties de capitaux à 800 millions de dollars depuis le début de la crise, tout en minimisant leur impact.
Fin septembre, le total des dépôts des banques commerciales s'élevait à 169,1 milliards de dollars. Certaines banques commerciales se sont toutefois trouvées à court de liquidités en livres, ce qui a provoqué une très forte hausse du taux interbancaire – le taux auquel les banques se prêtent de l'argent entre elles – ces derniers jours.
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