Lancement d’un nouveau portail d’indicateurs économiques

L'État libanais ne possède toujours pas de base de statistiques économiques qui soit en même temps centralisée, complète, accessible et régulièrement mise à jour. Une situation qui oblige généralement les chercheurs, comme les investisseurs à la recherche de données, à jongler entre les différentes publications émanant d'institutions publiques (Banque du Liban, Administration centrale de la statistique [ACS], ministère des Finances, Administration des douanes, etc.), d'organisation internationales, ou de sociétés privées.C'est dans ce contexte que doit se tenir aujourd'hui le lancement d'un nouveau portail rassemblant plus de 5 000 indicateurs – et sous-indicateurs – conjoncturels et sectoriels, une première pour le pays du Cèdre. Issue d'une collaboration entre le département de recherche de la banque d'investissement libanaise Blominvest Bank (filiale du groupe BLOM Bank) et le fournisseur de données économiques indépendant Economena Analytics, basé à Beyrouth - et avec la participation de Moody's Analytics - cette plateforme est libre d'accès et gratuite. Le portail est accessible sur internet à l'adresse : brite.blominvestbank.com. Le lancement doit être annoncé ce matin au Four Seasons, à Beyrouth.

Améliorer la visibilité
« Le projet a été lancé il y a un an avec l'objectif de fournir une base de données fiable et accessible via une interface permettant aux usagers de consulter et d'exporter un large panel d'indicateurs sur l'économie du pays », a expliqué à L'Orient-Le Jour Fadi T. Osseirane, directeur général de Blominvest Bank. S'il n'a pas souhaité communiquer le montant exact du projet, il évoque un investissement de plusieurs dizaines de milliers de dollars. « Cette base de données va contribuer à améliorer la visibilité de la conjoncture libanaise, notamment auprès des investisseurs potentiels », ajoute-t-il, précisant que la sélection des indicateurs avait été « rigoureuse ».

« Le portail rassemble les principaux chiffres publiés par l'administration et les institutions publiques, tels que ceux des comptes publics, de l'inflation, de la balance des paiements, des réserves de la Banque du Liban, du commerce extérieur, etc. », poursuit-il. Les mises à jour suivront le rythme de publication par les services concernés, qui accusent parfois plusieurs mois de retard – comme cela a été le cas cet été avec les revenus du port de Tripoli. « Nous avons sélectionné les données les plus prisées et dont la publication est généralement régulière », a noté M. Osseirane.

À ces indicateurs s'ajoutent également ceux déjà proposés par le département de recherche de Blominvest Bank, comme l'indice PMI (Purchasing Managers Index) – réalisé avec IHS Markit et qui mesure l'activité privée – ou encore le BLOM Stock Index (BSI) – un marqueur de la Bourse de Beyrouth lancé dans les années 90. « Rien n'exclut qu'à terme, la plateforme puisse également intégrer d'autres indicateurs, y compris ceux qui sont développés par le secteur privé. Mais cette intégration devra être étudiée en amont avec les parties concernées », explique encore M. Osseirane. Parmi les indicateurs qui pourraient être potentiellement intégrés figurent notamment ceux publiés en mars par l'Association des industriels (AIL) ; l'indice de confiance des consommateurs Byblos Bank/AUB ; l'indice de la Lebanese Franchise Association et celui de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB) et de Fransabank qui mesurent l'activité des ventes de détails ; ou encore celui développé par l'ACB et Bankmed sur le climat des investissements.

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