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Culture - Salon du livre francophone

Françoise Nyssen : Au niveau du plurilinguisme, la France a tant à apprendre du Liban

Coup d'envoi, hier, en présence d'une foule de personnalités politiques, diplomatiques et culturelles, du Salon du livre francophone de Beyrouth, qui, pour sa 24e édition, rend hommage à Samir Frangié.

La ministre française de la Culture, Françoise Nyssen, entourée des ministres de l’Éducation, Marwan Hamadé, et de la Culture, Ghattas Khoury, coupant le cordon hier du Salon du livre francophone, dont l’édition 2017 est dédiée à Samir Frangié, grand intellectuel engagé, qui maniait avec brio la pensée politique et la langue française, le dialogue national et la culture humaniste. Photo Michel Sayegh

Inauguré par la ministre française de la Culture, Françoise Nyssen, et son homologue libanais, Ghattas Khoury, représentant le Premier ministre Saad Hariri, ainsi que par le ministre de l'Éducation nationale, Marwan Hamadé, représentant le président Michel Aoun, et le député de Beyrouth, Atef Majdalani, représentant le président de la Chambre, Nabih Berry, le 24e Salon du livre francophone de Beyrouth a ouvert grandes ses portes, hier, aux amoureux des livres et de la langue de Molière. Mais aussi aux amateurs de débats, d'échanges d'idées, de cinéma, de poésie et de performances... même culinaires. Un Salon intitulé, cette année, « En hommage à Samir Frangié », et dédié à la mémoire du grand intellectuel engagé, qui maniait avec brio la pensée politique et la langue française, le dialogue national et la culture humaniste.

 

L'art de mêler les mondes...
« Organisé par l'Institut français du Liban, en partenariat avec le syndicat des importateurs de livres et le soutien de très nombreux partenaires, dont BankMed », a rappelé la directrice de l'Institut français du Liban, Véronique Aulagnon, cet événement se tient au BIEL jusqu'au 12 novembre. Il offre cette année « un choix incomparable de titres faisant honneur à l'édition francophone et l'actualité politique, culturelle et artistique », a indiqué le président du syndicat des importateurs de livres Maroun Nehmé. « Des auteurs nombreux, d'origines et d'appartenances diverses, appuient par leur présence cette manifestation unique en Orient, qui permet d'exercer une liberté d'expression portée par la langue française. (...) Notre francophonie libanaise, confrontée à un environnement hostile, est aux frontières des religions, des cultures et des politiques. La francophonie au Liban, portée par la passion du libraire, est l'art de mêler les mondes », a-t-il ajouté.

 

Ouverture et réconciliation nationale
Dans son mot de circonstance, le ministre de la Culture a commencé par mettre l'accent sur le rôle de la lecture, « qui est l'ouverture des hommes sur le monde ». À ce titre, il a rappelé la priorité accordée, dans le plan quinquennal de son ministère, au soutien à l'écriture et la création, ainsi qu'à l'aspiration à éliminer la censure de toutes les formes de productions culturelles... Ghattas Khoury a, par ailleurs, rendu un vibrant hommage à la mémoire de Samir Frangié, en évoquant avec émotion « l'homme politique qui a servi la cause en laquelle il croyait tout au long de sa vie (...) ; l'homme des prises de position fermes sans être extrême ; l'homme qui a tissé les bases de la réconciliation nationale ».

Émotion également de la part de son homologue française, Françoise Nyssen, une habituée de ce salon en tant que directrice des éditions Actes Sud et qui se retrouve aujourd'hui en mission officielle. « C'est un grand honneur, une grande fierté pour la France de prendre part à l'organisation de ce salon, qui raconte beaucoup de nos deux pays. Il raconte la passion littéraire qui nous unit. Il incarne notre ouverture au monde, quand ce monde est traversé par les crispations identitaires, les échos nationalistes. En dédiant cette édition à la mémoire de Samir Frangié, vous renforcez encore ce message. Ce salon dit aussi, évidemment, l'amitié qui nous lie (...). Une amitié enracinée, grâce aux liens les plus puissants, les plus féconds et les plus résistants qui soient : les liens culturels. Une amitié singulière et sensible : faite d'admiration et de fascination réciproques; nourrie par des siècles d'échanges, par les séjours croisés de nos penseurs et de nos écrivains. Une amitié qui prend sa source au plus profond de nos identités : dans la langue française que nous avons en partage », a-t-elle noté.

 

Héritage et nouvel élan
« Cet héritage sert de socle à l'ambition que nous avons pour la francophonie, celle de lui donner un nouvel élan. (...) Nous présenterons, dès 2018, une série d'initiatives. J'y travaille aux côtés du président de la République et du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères », a ajouté Françoise Nyssen. La ministre française, qui souhaiterait « pouvoir œuvrer au renforcement de la francophonie à travers quatre leviers privilégiés : les échanges, le numérique, les activités culturelles à l'école et la communication », s'est dit également « mobilisée pour nourrir le dialogue entre la France et le Liban à travers une autre langue : celle de la traduction ». « Si nous défendons la francophonie à travers le monde, ce n'est pas par velléité hégémonique, mais parce que nous croyons aux vertus du plurilinguisme. Ce n'est pas ici que j'aurais besoin de convaincre. Sur ce point, la France a tant à apprendre du Liban », a-t-elle relevé.
Évoquant la mise en place d'un programme de développement de la traduction entre l'arabe et le français,

Mme Nyssen a rappelé que « le Liban est déjà un partenaire majeur de la France dans ce domaine : près des deux tiers des cessions de droits pour la traduction de livres français vers la langue arabe sont signées avec des éditeurs libanais. Nous pouvons faire davantage encore, et notamment de l'arabe vers le français ».
Citant un passage du discours d'Amin Maalouf à son entrée à l'Académie française, la ministre française a conclu son allocution en assurant de son soutien « toutes celles et ceux, écrivains, artistes, citoyens, qui veulent saper le mur qui s'élève entre les cultures en Méditerranée ».

Les activités de « L'OLJ » au salon

Samedi 4 novembre
14h30 – Salle Andrée Chédid
Rencontre avec Salim Eddé : « Deux passions au service du Liban ».

18h – Stand de « L'Orient-Le Jour »
Signature de l'ouvrage illustré de Caroline Torbey et Renée Thomas : Dessine-moi un proverbe.

19h – Stand de « L'Orient-Le Jour »
Vernissage de l'exposition : « Ces quinze hommes qui ont changé la face du Proche-Orient ».

Dimanche 5 novembre
16h30 – Salle Montaigne du BIEL
Table ronde autour de l'ouvrage Edward Saïd, le roman de sa pensée de Dominique Eddé, suivie de la signature du livre par l'auteure, à 17h30, au stand de L'Orient-Le Jour.

Mercredi 8 novembre
16h30 – Salle Samir Frangié
Conférence-débat avec
Live Love Beirut : « Entreprenariat social : solutions communes pour des problèmes communs ? »

Vendredi 10 novembre
16h30 – Espace Agora
Table ronde organisée à l'occasion de la sortie numérique des archives de L'Orient-Express, mensuel et supplément de L'Orient-Le Jour : « L'Orient-Express, témoin critique d'un entre-deux-guerres ».

Jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 novembre
de 16h à 17h – Stand « L'OLJ »
Atelier de dessin pour les jeunes (de 7 à 12 ans) : « Développez votre imaginaire avec l'illustratrice Renée Thomas ».

Moments forts

À signaler, deux moments forts axés sur la figure centrale de cette 24e édition du salon : ce soir, à l'Agora, à 16h30, des politiques et intellectuels rendront hommage à Samir Frangié (Marwan Hamadé, Tarek Mitri, Jean-Pierre Perrin et Antoine Courban). Suivra à 18h un débat autour de la révolution tranquille de Samir Frangié, lequel réunira Farès Souhaid, Gilbert Achkar, Ziad Majed et Chawki Azouri, ainsi que notre collaborateur Michel Hajji Georgiou.

 

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commentaires (4)

"Le peuple libanais" c'est quoi ?

SATURNE

14 h 29, le 04 novembre 2017

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Commentaires (4)

  • "Le peuple libanais" c'est quoi ?

    SATURNE

    14 h 29, le 04 novembre 2017

  • "Il y a un peuple qui parle le français mieux que les Français, c'est le peuple libanais." (Général de Gaulle). Le Général a dit cela à Georges Naccache lorsqu'il était Ambassadeur en France.

    Un Libanais

    11 h 46, le 04 novembre 2017

  • Bien que le coût des livres soit assez élevé, la francophonie se porte bien au Liban. Et merci pour l’Orient le Jour .

    Antoine Sabbagha

    08 h 40, le 04 novembre 2017

  • Un moment culturel très fort. Un lieu de la pensée, un creuset de la francophonie. Bravo

    Sarkis Serge Tateossian

    02 h 48, le 04 novembre 2017

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