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Moyen Orient et Monde - Syrie

La Russie cherche un relais politique au processus d’Astana

Un septième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie, organisé à Astana (capitale du Kazakhstan), s’est achevé hier sans que les pays parrains – la Russie et l’Iran (alliés du régime) ainsi que la Turquie (soutien des rebelles) – n’annoncent une avancée tangible dans le processus. Stanislav Filippov/AFP

Un nouveau cycle de pourparlers de paix sur la Syrie, organisé à Astana (capitale du Kazakhstan), s'est achevé hier sur une proposition de la Russie d'organiser une rencontre politique entre représentants du régime et de l'opposition. Cette dernière a aussitôt exprimé son scepticisme.
Contrairement à celui politique de Genève, le processus de paix d'Astana s'est concentré jusqu'à présent sur les questions militaires et techniques, avec la création de zones de désescalade, mais Moscou semble désormais lui chercher un débouché politique. À l'issue du septième round de ces pourparlers dans la capitale kazakhe, les pays parrains – la Russie et l'Iran (alliés du régime syrien) ainsi que la Turquie (soutien des rebelles) – n'ont annoncé aucune avancée tangible dans leur communiqué commun, notamment sur le plan humanitaire ou les échanges de prisonniers. Ils ont en revanche présenté une « initiative de la Russie » visant à organiser un « Congrès du dialogue national syrien », le 18 novembre à Sotchi, dans le sud de la Russie. Le ministère russe des Affaires étrangères a publié sur son site internet la liste des 33 organisations politiques invitées, comprenant des forces prorégime et tout le spectre de l'opposition.
Le représentant de la Russie à Astana, Alexandre Lavrentiev, a appelé les parties à accepter cette invitation pour présenter leurs positions. « Cet événement doit s'intégrer dans les efforts de la communauté internationale pour trouver des mécanismes efficaces en vue d'arriver à un accord politique », a-t-il plaidé. Mais les représentants de l'opposition ont exprimé leur scepticisme : Yehia el-Aridi, un porte-parole du Haut-Comité des négociations (HCN) qui rassemble des groupes-clés de l'opposition, a estimé qu'une telle réunion enverrait « un faux message » sur la Syrie. « Nous avons dit à la Russie : "Cessez d'abord de tuer nos enfants" », a dénoncé de son côté Yasser Abdelrahim, un commandant rebelle, brandissant à la tribune d'Astana des photos d'enfants morts.
Accueillies par un allié de la Russie en Asie centrale, les négociations d'Astana sont considérées comme une tentative du Kremlin de pacifier la Syrie après l'intervention militaire russe lancée en septembre 2015. Cette opération a changé la donne et notamment aidé le président Bachar el-Assad à reprendre le contrôle de plus de la moitié de la Syrie, sans briser son isolement sur la scène internationale. Le processus d'Astana a, en particulier, abouti à la mise en place de quatre zones de désescalade dans le pays en guerre depuis six ans : dans les provinces d'Idleb (Nord-Ouest) et de Homs (centre), dans la région de la Ghouta orientale (près de Damas), ainsi que dans le sud de la Syrie. Il a ainsi contribué à l'apaisement des violences plus que tout autre effort diplomatique, mais n'a pas abordé les principaux obstacles politiques empêchant l'instauration de la paix en Syrie, notamment le sort de Bachar el-Assad. Ces derniers font l'objet de discussions parallèles parrainées par les Nations unies à Genève, où un nouveau cycle est prévu à partir du 28 novembre.

Poutine à Téhéran
La proposition russe de réunion politique ne fait pas « concurrence » au processus organisé par l'ONU, mais consiste à « faire preuve d'initiative », a assuré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Moscou. Selon M. Lavrov, elle « vise à faire un pas de plus pour élargir le cercle des participants syriens au processus de résolution » du conflit, dont le bilan est désormais de plus de 330 000 morts, et ainsi « rendre le plus légitimes possibles les décisions qu'ils pourront prendre ». Concernant les autres sujets au programme, les pays parrains du processus d'Astana n'ont avancé aucun progrès concret, soulignant « le besoin » pour les parties prenantes de libérer des prisonniers et « la nécessité » d'augmenter l'aide humanitaire.
Toujours sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine est attendu aujourd'hui à Téhéran, où il s'entretiendra notamment du conflit syrien avec son homologue iranien, Hassan Rohani.
En Syrie même, au moins six écoliers ont été tués hier par un tir d'obus du régime à Jisrine, dans la Ghouta orientale. Dans cette même région, des centaines de cas de malnutrition sévère ont été rapportés ces dernières semaines. Lundi, l'ONU et le Croissant-Rouge avaient affirmé qu'un convoi de 49 camions d'aide humanitaire, transportant notamment de la nourriture et des médicaments, a pu parvenir jusqu'à ce secteur totalement assiégé depuis 2013.
Source : AFP

Un nouveau cycle de pourparlers de paix sur la Syrie, organisé à Astana (capitale du Kazakhstan), s'est achevé hier sur une proposition de la Russie d'organiser une rencontre politique entre représentants du régime et de l'opposition. Cette dernière a aussitôt exprimé son scepticisme.Contrairement à celui politique de Genève, le processus de paix d'Astana s'est concentré...

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