Pour la première fois depuis quarante ans, le Vatican refuse d'accréditer le candidat du Liban au poste d'ambassadeur au Saint-Siège, Johnny Ibrahim, pour appartenance à la franc-maçonnerie. Pourtant, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, avait expliqué au secrétaire d'État près le Saint-Siège, lors de leur rencontre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre dernier, que M. Ibrahim avait démissionné de cette organisation en 2012. M. Bassil avait également insisté sur la candidature du diplomate, en soulignant tout l'attachement à celle-ci du président de la République Michel Aoun.
Le Vatican s'est toutefois montré intraitable. Le Premier ministre Saad Hariri a d'ailleurs été informé du refus du Saint-Siège d'accepter la nomination de l'ambassadeur lors de son dernier voyage à Rome.
Il est désormais question, dans les coulisses, de la nomination à ce poste du journaliste Antoine Constantine, membre de la Ligue maronite. L'obstacle, en ce qui concerne cette option, est l'impossibilité de nommer un ambassadeur hors cadre, dans la mesure où il n'y a plus de poste vacant. Dans ce contexte, alors que Johnny Ibrahim serait nommé ambassadeur du Liban en Argentine, puisque l'ambassadeur actuel Antonio Andari a atteint l'âge de la retraite, ce dernier pourrait être nommé au Vatican comme chargé d'affaires en attendant la nomination d'un nouvel ambassadeur.
(Pour mémoire : Des rumeurs perturbent certaines accréditations d'ambassadeurs)
Le Liban a par ailleurs essuyé un deuxième refus, celui de l'Arabie saoudite, qui n'a toujours pas accrédité l'ambassadeur Fouad Kabbara au terme de la période réglementaire de trois mois.
Un problème persiste également au niveau du Koweït, où le poste d'ambassadeur reste vacant. Le Conseil des ministres avait nommé l'ambassadeur Rayan Saïd à ce poste, mais cette nomination serait rejetée par le Koweït, parce que M. Saïd est chiite et que les pays du Conseil de coopération du Golfe refusent, à l'heure actuelle, d'accréditer des ministres chiites dans leurs pays en raison de la crise régionale.
Rappelons que le président de la Chambre Nabih Berry avait insisté sur le fait que les ambassadeurs du Qatar et du Koweït restent dans l'escarcelle d'Amal, en dépit des mises en garde des pays du Golfe – le Qatar excepté – contre la nomination de diplomates chiites.
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commentaires (3)
QUE BKERKE BOMME L,AMBASSADEUR AU VATICAN !
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 03, le 26 octobre 2017