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Liban - Initiative

« Le Forum de Beyrouth », une tentative d’unifier les forces de changement

Près de 150 personnalités qui s'opposent à la ligne politique actuelle se sont réunies, hier, pour stigmatiser les atteintes à la Constitution et la souveraineté.

Face aux formations politiques au pouvoir qui continuent d'affirmer leur soutien indéfectible au compromis politique élargi qui a donné le coup d'envoi au mandat de Michel Aoun, les forces opposées à la ligne politique actuelle poursuivent leurs tentatives d'unifier leurs rangs afin de pouvoir opérer une percée dans le paysage politique.

C'est dans ce cadre que s'inscrit un meeting tenu hier au Forum de Beyrouth. L'occasion pour quelque 150 personnalités appartenant à la société civile mais aussi des intellectuels venant de toutes les régions du Liban de discuter des plus grands maux de la vie politique libanaise, notamment la corruption et les atteintes à la souveraineté du pays et à sa Constitution.
Ils ont également discuté des meilleurs moyens à même de résoudre les crises dont souffre le pays.
Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, les participants à cette initiative, baptisée « Le Forum de Beyrouth », ont souligné « l'échec de la ligne politique actuelle à édifier un État ». « Cette tendance menace l'identité du pays, sa sécurité et son économie », peut-on lire dans le communiqué. Et à la lumière de ce constat, les participants ont insisté sur l'importance d'unifier les forces qui s'opposent à la situation actuelle, afin de coordonner leurs efforts pour « sauver le pays afin de lui permettre de récupérer sa souveraineté complète, axée sur le monopole du port des armes, et l'application des décisions internationales qui le concernent ». « Il est crucial de présenter une vision politique loin des actes du pouvoir actuel, axé sur la liberté, le respect de la Constitution et la dignité humaine », ajoute le texte.

L'éthique politique

Interrogé par L'Orient-Le Jour, le général à la retraite Khalil Hélou, vice-président du mouvement Liban-message, indique que « durant des mois, une trentaine de personnalités et d'activistes qui ne cachent pas leur mécontentement face à la situation actuelle se sont réunies à plusieurs reprises ». « Par la suite, nous avons décidé d'élargir notre perspective afin de regrouper le plus grand nombre de "mécontents", d'où le meeting du forum », souligne-t-il, avant d'ajouter : « Il nous importe avant tout que soient respectées la souveraineté du pays et sa Constitution, dont le pouvoir politique fait fi au quotidien. » Mais pour M. Hélou, il y a un point tout aussi important, même si l'opinion publique le minimise : l'éthique dans l'action politique. « Les figures telles que Charles Hélou, Élias Sarkis et bien sûr Fouad Chéhab nous manquent, dans la mesure où leur éthique laisse un vide béant dans le paysage politique actuel, et nous tentons de le raviver », note le général à la retraite.

Les législatives, un moyen de changement...

Si les personnalités qui ont pris part à la rencontre d'hier semblent déterminées à intensifier leurs contacts, en vue de parvenir à former une opposition structurée, d'aucuns sont réalistes, voire pessimistes.
D'autant que des initiatives similaires ont fini par échouer, au vu des rapports de forces sur l'échiquier politique.
Mais la chercheuse Mona Fayad se veut plus optimiste. Contactée par L'OLJ, elle souligne que « l'expérience de 2015 (l'échec de la société civile à unifier son agenda politique) a permis à l'opposition d'apprendre à brandir des slogans simples et convenables », ajoutant qu'« aujourd'hui, les gens sont de plus en plus conscients des erreurs que commet le pouvoir politique, d'autant que le partage du gâteau est devenu flagrant, et que l'État libanais a perdu sa décision autonome ». Commentant un éventuel lien entre « Le Forum de Beyrouth » et les législatives de 2018, sachant que la proportionnelle pourrait permettre à de nouvelles figures d'intégrer le Parlement, Mme Fayad assure que les opposants « veulent user du scrutin pour opérer un changement devenu nécessaire ». « Ainsi, les législatives ne sont pas un but en lui-même, mais une opportunité dont nous devons profiter », précise-t-elle.

Lina Hamdane, vice-présidente du Parti du Liban, fait valoir pour sa part que « les participants à la rencontre refusent de voir le pouvoir politique exploiter le peuple et son retrait de la vie politique, pour empêcher tout changement significatif ». « Nous voulons intégrer la Chambre des députés pour tirer la sonnette d'alarme sur la corruption et les erreurs graves qui peuvent être commises », dit-elle, assurant que les réunions se poursuivront pour améliorer l'initiative lancée hier.

 

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