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Pologne: des mesures "disproportionnées" contre les manifestants anti-gouvernement, selon Amnesty

Amnesty International a dénoncé jeudi les mesures "disproportionnées" prises en Pologne par la police et la justice contre certains manifestants hostiles au gouvernement conservateur, dans un rapport dont le ministère de l'Intérieur a aussitôt rejeté les conclusions.

Le rapport concerne les nombreuses manifestations organisées en défense de la Justice, de l'Etat de droit ou des droits des femmes, qu'Amnesty a observées entre janvier et août 2017.
Il "documente des cas de mise sous surveillance, harcèlement et poursuites judiciaires contre les manifestants, afin de disperser les rassemblements de masse et de prévenir" leur organisation.
Selon Barbora Cernusakova, responsable de ce rapport présenté à Varsovie, "la police met les manifestants sous surveillance, les harcèle et dépose plainte contre eux, uniquement parce qu'ils expriment leurs opinions".

Plusieurs dizaines de manifestants font l'objet de poursuites judiciaires et "ce chiffre risque de s'étendre à des centaines", les procédures légales en étant toujours aux préliminaires, a-t-elle indiqué à la presse.
L'ONG appelle le parquet polonais à "s'abstenir de poursuivre les manifestants", et les policiers à ne pas recourir à des "mesures de sécurité non indispensables et disproportionnées" lors de ces manifestations pacifiques.

De même, Amnesty appelle Varsovie à respecter la liberté de rassemblement et celle d'expression.
L'organisation somme le gouvernement de modifier la loi sur les rassemblements, entrée en vigueur en avril 2017.

Le texte favorise notamment les manifestations dites "cycliques", dont les marches mensuelles organisées depuis sept ans par le chef du parti au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, en commémoration du crash de l'avion présidentiel en 2010 à Smolensk (Russie), où son frère, le président Lech Kaczynski, avait trouvé la mort avec 95 autres personnes.

Pour protéger ces marches contre leurs adversaires tentant de manifester au même endroit, la police ferme systématiquement une partie du quartier historique de Varsovie, déploie des forces impressionnantes et procède à de nombreuses interpellations, évacuant parfois les contre-manifestants par la force.
Le ministère de l'Intérieur a rejeté "fermement les accusations formulées par l'ONG et considère que ses opinions sont injustifiées", dans un message transmis à l'AFP.
Gouvernée depuis deux ans par le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS), la Pologne suscite la préoccupation de plusieurs institutions européennes, inquiètes pour la situation de l'Etat de droit.

Amnesty International a dénoncé jeudi les mesures "disproportionnées" prises en Pologne par la police et la justice contre certains manifestants hostiles au gouvernement conservateur, dans un rapport dont le ministère de l'Intérieur a aussitôt rejeté les conclusions.
Le rapport concerne les nombreuses manifestations organisées en défense de la Justice, de l'Etat de droit ou des droits...