L'aviation israélienne a attaqué et détruit lundi une batterie de missiles à l'est de Damas, en réponse à un tir de missile syrien en direction d'appareils israéliens qui survolaient le Liban.
Certes, les violations de l'espace aérien libanais par les chasseurs israéliens se poursuivent depuis les années 70.
Cependant, cette fois, l'armée syrienne a décidé de faire face à ces violations en tirant des missiles sol-air contre ces avions dans l'espace aérien libanais afin de les empêcher de mener des attaques contre des positions militaires se trouvant sur le territoire syrien.
Selon un expert de l'armée de l'air, ni Israël ni la Syrie n'ont le droit d'utiliser l'espace aérien libanais pour justifier toute attaque contre un autre État. Partant, les tirs respectifs des deux armées constituent une violation de la souveraineté libanaise. Aussi cet expert se demande-t-il pourquoi la diplomatie libanaise n'a toujours pas réagi en déposant une plainte devant le Conseil de sécurité face au danger de cette situation, qui pourrait se reproduire à n'importe quel moment et dégénérer en confrontation ouverte dans l'espace aérien libanais, avec tous les risques que cela comporte.
« Des contacts ont-ils été entrepris avec la Syrie au niveau militaire pour demander à Damas de ne plus tirer de missiles dans l'espace aérien libanais ? Ou bien cela est-il autorisé à partir du moment où Israël est la cible de ces tirs ? » s'interroge cet expert militaire.
Un éminent responsable aurait appelé à charger le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, qui se rend à Washington en visite officielle, de demander aux autorités américaines de presser Tel-Aviv de mettre fin à ces violations de la souveraineté libanaise. Une mission, du reste, bien difficile.
Pour une source qui suit le dossier de près, il ne servirait à rien de contacter l'ONU et son secrétaire général pour dissuader Tel-Aviv de survoler le Liban, d'autant que l'aviation israélienne se livre à des milliers de violations par an et se comporte comme si l'espace aérien libanais était le sien – et l'armée libanaise ne possède pas des armes capables de répondre à ces violations.
Il reste qu'après le récent incident survenu entre l'aviation israélienne et l'armée syrienne en territoire libanais, il est de plus en plus question, loin du feu des projecteurs, des moyens de protéger l'espace aérien libanais des survols israéliens.
Liban - Dans les coulisses de la diplomatie
Silence radio face aux violations israéliennes et syriennes de l’espace aérien libanais
OLJ / Par Khalil FLEYHANE, le 19 octobre 2017 à 00h00
commentaires (4)
Les déclarations menaçantes émanant de responsables israéliens sont claires. Les faits, à l'origine de de cette escalade verbale, n'est autre que de constants survol de l'espace aérien libanais et, à la clef, des tirs ciblant des positions (batteries) syriennes. Le peuple libanais et ses dirigeants assistent ainsi et régulièrement au viol de son espace aérien comme les dindons de la farce ! Il faut que cela cesse définitivement, quelque soit le prix et les moyens. Plainte ou réitération de plaintes, auprès du Conseil de Sécurité, couplée d'installation de batteries antiaériennes dissuasives même si nous devons nous serrez la ceinture. Tout viol de notre espace aérien, de quelque nature que ce soit, devra être irrévocablement répressible ! Le Liban ne devrait plus attendre la réédition de l'attaque de son aéroport et la destruction au sol de sa flotte aérienne, ni l'envahissement de son territoire et la destruction de ses infrastructures, en gardant les mains croisées. La menace peu arriver de n'importe où et de n'importe qui. Si l'Occident refuse de nous équiper, adressons-nous aux Russes ou aux Chinois.
Khalil
10 h 49, le 20 octobre 2017