En 1948, les dirigeants avaient, sous la pression de leurs pairs arabes, refusé au peuple palestinien chassé de chez lui, déraciné de ses terres par l'invasion israélienne, tout document de voyage ou laissez-passer, le gardant dans des enclos appelés camps, pour faire soi-disant pression sur les instances internationales et accélérer son retour sur ses terres spoliées.
On connaît la suite. Les centres d'accueil sont devenus des camps retranchés, la misère a miné toute volonté de retour, ces populations désœuvrées faute de travail louaient leurs bras inactifs au plus offrant pour faire le coup de feu ou la révolution, à tel point que cet esprit malade que fut M. Kissinger eut la mauvaise idée de leur proposer en compensation comme patrie de rechange le Liban.
Comme quoi résoudre un problème en en créant un autre n'a jamais empêché ces êtres malfaisants qui gouvernent le monde de dormir sur leurs deux oreilles. Le sang qui coule n'est pas le leur, ni les destructions occasionnées à l'autre bout de la planète, d'autant plus que ces atrocités permettent à leurs industries militaires de tourner à plein régime et, par ricochet, d'inverser leur courbe du chômage.
Je ne m'étendrai pas sur ces douloureux évènements qui ont failli coûter aux Libanais leur pays, toujours vacillant au demeurant, et encore moins sur ces amitiés nouvelles entre le spoliateur et les pays censés être ses ennemis. Mais, tant qu'à faire, quand on a la paix chez soi, on reste ouvert à toutes les compromissions, même si c'est l'ennemi historique qui mène la danse.
Aussi, je prie le lecteur de me passer l'expression, à mon humble avis elle est méritée, au bal des imbéciles, les dirigeants libanais ne seront pas à l'orchestre. Soixante-dix ans déjà et ils n'ont rien retenu de l'histoire qui semble être un éternel recommencement.
Avant ce fut les Palestiniens, aujourd'hui il s'agit du peuple syrien fuyant un démoniaque maniaque du canon, du meurtre et des assassinats à tout-va. Même sachant ce qu'il a fait à mon peuple, mon pays, mes amis, il ne me revient pas de juger de son action contre ses concitoyens qui par centaines de milliers, au plus fort des combats, l'ont plébiscité lors du scrutin présidentiel organisé il y a deux ou trois ans à la chancellerie syrienne à Baabda.
À leur arrivée chez nous, les Palestiniens étaient deux cent mille, nous en sommes à quatre cent cinquante ou cinq cent mille aujourd'hui. Les Syriens ont dépassé les deux millions, sachant que venus avec femmes et enfants qui grandissent et se marient, on décompte, bon an, mal an, plus de trois cent mille naissances.
Notre situation économique frôle le désastre, la main-d'œuvre syrienne a remplacé dans beaucoup de métiers la main-d'œuvre locale. Sauf si, par je ne sais quel miracle, nos responsables conviendraient tous ensemble qu'en Syrie il existe des zones démilitarisées plus vastes que le Liban, où la paix règne, et que le temps du retour chez eux de nos hôtes syriens est venu.
Il faut que cessent les comptes de boutiquiers, nulle communauté, même si son ampleur double ou triple, ne pourra jamais gouverner à elle seule le Liban.
Enfin, un peu d'humilité ne fait de mal à personne. Dans le concert des nations et des intervenants internationaux en Syrie, ce n'est pas nos gouvernants, aussi doués qu'ils soient, qui donneront ou dénieront au régime syrien sa légitimité. L'important est le Liban, certainement pas eux ni leurs états d'âme, encore moins l'hypothétique succès d'estime qu'ils comptent engranger en infligeant un surcroît de souffrance à leurs concitoyens.
commentaires (3)
Un imbécile est quelqu’un dénué d’intelligence, un simplet. On pourrait donc croire qu’il n’est pas responsable de ses actes. Nos "dirigeants" sont en pleine possession de leurs esprits. Ils sont tout à fait conscients de leurs actes. Ce ne sont pas des imbéciles. Ce sont des criminels!
Gros Gnon
19 h 50, le 20 octobre 2017