Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

La réunion de Clemenceau vise à calmer le jeu entre Riyad et le Hezbollah

La rencontre tripartite qui a eu lieu dimanche dernier au domicile du chef du PSP, Walid Joumbatt, réunissant, outre ce dernier, le Premier ministre Saad Hariri et le chef du Parlement, Nabih Berry, s'est inscrite dans un contexte de tension ascendante entre le Hezbollah et l'Arabie saoudite, qui, depuis quelque temps, sont à couteaux tirés sur fond du bras de fer régional.
Au cours de cette réunion, qui survient également dans un contexte de tiraillements politiques internes provoqués par les dossiers socio-économiques et la question des nominations administratives, les trois responsables ont longuement évoqué les divergences au sein du pouvoir autour de la politique étrangère, à l'ombre de la guerre des axes et de l'épreuve de force, qui a lieu entre l'Arabie saoudite et l'Iran via son allié local, le Hezbollah.
Les échanges acerbes entre le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le ministre d'État saoudien pour les Affaires du Golfe arabe, Thamer el-Sabhane, qui ont récemment eu lieu, ne sont qu'une illustration de cette tension ascendante entre les deux parties.
À l'heure où le discours d'investiture présidentielle, relatif à la distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux, sur lequel avait démarré le sexennat est toujours de rigueur, la réunion des trois chefs sunnite, chiite et druze est venue rappeler la nécessité de continuer à respecter à la lettre cet engagement à un moment aussi critique.
Dans les milieux proches de la réunion, on indique que cette rencontre avait plusieurs objectifs internes, sur les plans politique et financier, mais aussi externe, destinés à calmer la tension ascendante entre le Hezbollah et Riyad dont les prises de position respectives avaient suscité une discorde dans la rue sunnite aussi bien que chiite. L'entretien entre MM. Joumblatt, Hariri et Berry a été ainsi axé sur l'urgence de consolider la stabilité dans le pays et sur la meilleure manière de gérer les dossiers internes loin de la provocation et du monopole du discours politique adressé à l'extérieur, de sorte à éviter que le Liban ne soit pris, une fois de plus, au piège.
L'appel était notamment adressé à Hassan Nasrallah, l'une des composantes principales de la mosaïque de l'entente conclue depuis Taëf, et le parrain par excellence de la candidature du président Michel Aoun, élu à la faveur d'un compromis.
Les participants à la réunion de Clemenceau devaient rappeler en substance que les positions en flèche du chef du parti chiite contre l'Arabie saoudite tranchent avec l'engagement à préserver l'accalmie en cette période trouble et épargner au Liban les séquelles de la guerre des axes dans la région. De telles positions ne font que compromettre l'entente interne en provoquant des clivages entre les partenaires, artisans du compromis. Par conséquent, le fait d'amarrer le Liban à l'un ou l'autre des axes en confrontation dessert le sexennat et les intérêts du pays qui doit s'accrocher, aujourd'hui plus que jamais, à la politique de distanciation.
Ainsi, le Liban n'a aucun intérêt à s'engouffrer dans une politique de normalisation avec la Syrie, encore moins à s'aligner sur l'axe saoudien. Un responsable politique, informé de la teneur de la rencontre de Clemenceau, tient à rappeler que l'entente qui avait parrainé le nouveau sexennat était fondée sur deux axes : épargner au Liban les retombées des crises qui secouent la région et adopter la politique convenue consistant à mettre de côté les dossiers conflictuels en attendant que se décante le paysage régional.
La réunion des trois s'imposait d'autant plus que Saad Hariri et Walid Joumblatt doivent se rendre incessamment en Arabie saoudite, une visite qui ne devrait pas être interprétée comme étant un amarrage à l'axe saoudien. C'est d'ailleurs ce message que les deux hommes ont tenu à envoyer, via Nabih Berry, au Hezbollah, en espérant que leur voyage en Arabie saoudite ne sera pas perçu comme étant dirigé contre le parti chiite, tout en réitérant la seule constante qui les anime actuellement, à savoir leur attachement à la stabilité du Liban.

La rencontre tripartite qui a eu lieu dimanche dernier au domicile du chef du PSP, Walid Joumbatt, réunissant, outre ce dernier, le Premier ministre Saad Hariri et le chef du Parlement, Nabih Berry, s'est inscrite dans un contexte de tension ascendante entre le Hezbollah et l'Arabie saoudite, qui, depuis quelque temps, sont à couteaux tirés sur fond du bras de fer régional.Au cours de cette...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut