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Lifestyle - This is America

« J’aime la mode scandale » : « Black Is Beautiful » !

Aujourd'hui très prisée, la diversité sur les podiums de mode, longtemps portée par « The Ebony Fashion Fair », s'expose à travers les États-Unis.

La beauté sans frontières.

Durant 50 ans, des mannequins afro-américaines ont sillonné en bus les 50 États des USA, le Canada et les îles Canaries pour faire connaître la haute couture internationale à toutes les couches de la population et, en même temps, briser le règne de la beauté blanche monopolistique en essayant de changer les mentalités.

Cette initiative revient à la revue Ebony, créée à Chicago en 1945. Elle avait pour objectif de mettre en avant les faits, les personnalités et l'esthétique de la communauté noire. Le nom du mensuel, toujours en vente, était parfaitement bien choisi : Ebony (ébène) qualifie l'un des plus beaux et des plus précieux des bois. Dans cet esprit, les mannequins noires ont pu prendre la vedette dans une industrie de la mode qui, à l'époque, ne jurait que par la blondeur et les peaux diaphanes, en organisant en 1958 ce qui a été baptisé The Ebony Fashion Fair. Un podium new look qui s'est déplacé aux quatre coins du pays, de 1958 à 2009, et qui a fait défiler dans l'Amérique profonde des griffes aussi prestigieuses que Yves Saint-Laurent, Givenchy, Dior, Balmain, Oscar de la Renta et autres Vivienne Wood et Naem Khan, présentées uniquement par des mannequins de couleur. Tout ceci bien avant que le mouvement Black Is Beautiful ne soit lancé dans les années 60, revendiquant une égalité culturelle avec les autres catégories raciales.

Si The Ebony Fashion Fair a cessé ses tournées en 2009, ce porte-parole des femmes de couleur n'a pas complètement cessé de diffuser ses messages. Il a juste choisi de privilégier une nouvelle scénographie. En l'occurrence une exposition, toujours itinérante, intitulée Inspiring Beauty : 50 Years of Ebony Fashion Fair.

Récemment, l'exposition a fait un arrêt au musée des Textiles de l'Université George Washington, dans la capitale fédérale. On y découvre plus d'une centaine de tenues et d'accessoires, sélectionnés parmi les 8 000 présentés auparavant dans 180 villes et qui avaient été acquis par l'âme de cette initiative unique en son genre, Eunice Johnson. Femme de caractère et femme de goût, cette Afro-Américaine s'était fait connaître dans l'univers de la mode européenne et US, ne manquant jamais les rendez-vous des collections, en toutes saisons, à Paris, Milan, Londres et New York. Elle embarquait ensuite dans son bus les dernières créations vestimentaires pour les montrer outre-Atlantique, plus précisément là où on les attendait le moins, auprès des communautés noires.

 

Toutes les teintes de peau
La puissance, la pureté et le glamour des Afro-Américaines sont évoquées dans les trois sections de l'exposition. La première se veut le reflet d'une attitude de pouvoir et d'influence. Son point d'orgue : trois créations emblématiques autour de ce thème. D'abord, un ensemble trois pièces, pied-de-poule, signé Bill Blass (1996) ; une robe en jersey, intitulée J'aime la mode scandale du flamboyant et provocant Patrick Kelly (1986), et une robe cocktail jaune canari couverte de broderies de perles de Fausto Sarli (2000). Dans la section baptisée Innovation, un éclairage est fait sur l'audace et l'esprit créatif privilégiés par The Ebony Fashion Fair qui ne craignait pas d'opter pour un style dynamique et des techniques de pointe. En témoignent des tenues puisées dans le large éventail de la mode extravagante. Et, en dernier, place au luxe, à l'imagination et aux ambiances dramatiques pour retrouver, notamment, Bob Mackie, Valentino, Henry Jackson et Alexander McQueen, avant que ces designers n'atteignent la renommée et n'habillent des célébrités parmi lesquelles Michelle Obama. Ils avaient déjà au bout de leur crayon le spectaculaire, l'envoûtant et des lignes assurément contemporaines qui ont parfaitement bien exprimé leur vision esthétique, baignée dans un certain dynamisme et d'une belle harmonie.

Ce podium recomposé à la gloire de ce Black Is Beautiful se clôture avec les robes de mariée. Pleins feux sur une magnifique création d'Emmanuel Ungaro, d'inspiration XVIIIe siècle, avec jupe à paniers, parsemée de fleurs, sur un jupon légèrement imprimé et un bustier en dentelle brodée. Un dernier arrêt qui s'accorde parfaitement avec le fin mot de The Ebony Fashion Fair  : « Le blanc, nuptial ou pas, et toute la palette des couleurs, vont à toutes les teintes de peau. »

 

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