L'agence de mannequinat L.I.P.S. Management a organisé, de lundi à mercredi, la première édition de son défilé de mode « Designers and Brands », à l'hôtel Four Seasons à Beyrouth. Au programme de ces trois jours consacrés à la mode, un enchaînement de défilés visant à présenter autant de stylistes que possible, dans un laps de temps relativement court. Sur le podium érigé au sein de l'hôtel beyrouthin, ont ainsi été présentés les collections de stylistes libanais, français, saoudiens, turcs, irakiens et syriens.
C'est le dernier défilé de ces trois jours qui a attiré l'attention, lorsque la jeune styliste syrienne Manal Ajaj est montée sur scène entourée de mannequins... en uniformes militaires syriens. Ce "tableau", quelque peu osé au vu des tensions entourant la question des relations libano-syriennes, venait clôturer la présentation de sa collection intitulée « La déesse des jasmins », créée en hommage à Damas, sa ville d'origine.
« J'ai toujours été influencée par la culture damascène et profondément aimé son art et son patrimoine. Ma passion pour la ville des jasmins est clairement visible sur mes modèles », souligne-t-elle dans une courte biographie en ligne.
Avant l'apparition des mannequins en uniforme militaire syrien, ce sont des jeunes femmes qui avaient défilé, l'une portant une longue robe noire, des gants noirs, et un voile couvrant toute sa tête à l'exception de ses yeux, et censée rendre hommage à « la femme de Cham » (appellation en arabe populaire de Damas). D'autres mannequins arboraient des tenues dont il est indiqué qu'elles font référence à des déesses d'anciennes civilisations ayant vécu sur le territoire de la Syrie actuelle, comme la divinité nabatéenne Atargatis.
Sur son site internet personnel, Manal Ajaj explique que ses « créations visent à clarifier la position actuelle de la Syrie au moyen de retours vers le passé, et par l'impulsion actuelle visant à créer un avenir meilleur. Ma collection veut établir une connexion entre le passé et le futur. »
Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
Aujourd'hui au Liban, la scène politique est divisée en ce qui concerne les relations libano-syriennes, plusieurs parties politiques souhaitent une normalisation des relations avec la Syrie, notamment pour redynamiser les échanges commerciaux et résoudre la crise des déplacés syriens, tandis que d'autres ne reconnaissent pas le régime de Bachar el-Assad et prônent une politique de distanciation vis-à-vis de ce dernier.
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Subside de Damas.
DAMMOUS Hanna
13 h 49, le 14 octobre 2017