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Malgré les tensions politiques, le moral des ménages américains au plus haut

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'indicateur général de la confiance a atteint son plus haut niveau depuis 17 ans.

Des piétons sur l'avenue Madison à New York, l'un des districts commerciaux les plus luxueux aux Etats-Unis. Spencer Platt/Getty Images/AFP

Porté par la croissance économique, le moral des ménages américain atteint des sommets, apparemment insensible aux clivages politiques que suscite le président américain ou aux tensions extrêmes avec la Corée du Nord.

"Au cours de l'année écoulée, une longue liste de problématiques auraient pu détériorer le niveau général de la confiance des ménages, dont un profond clivage politique, la Corée du Nord, les incidents de Charlottesville et les ouragans", constate Richard Curtin, chef économiste de l'Université du Michigan qui publie un baromètre bimensuel sur les ménages. "La confiance demeure néanmoins très favorable", a-t-il souligné à l'occasion de la publication vendredi de la confiance des ménages pour le mois de septembre.
Sur les neuf premiers mois de l'année, l'indicateur général a même atteint son plus haut niveau depuis 17 ans, a-t-il observé.

"L'une des raisons qui explique cet optimisme tient au fait que ces événements n'ont pas entravé la marge de manoeuvre" des consommateurs, résume Frederick Wherry, professeur de sociologie à l'université de Princeton.
Les violences raciales, qui se sont déroulées le 12 août à Charlottesville en Virginie (sud), ne constituent "pas un événement suffisamment important pour influencer le psychisme national ou pour casser les tendances économiques", renchérit Edward Berkowitz, professeur d'histoire et de politique à l'université de George Washington.
Les consommateurs ont même plutôt toutes les raisons d'être optimistes: le rythme de croissance de l'économie américaine au deuxième trimestre (+3,1%) est le plus rapide depuis début 2015, le chômage est bas (4,4%), leurs biens s'apprécient.

Inégalités en hausse

Et "l'impact des ouragans (Harvey et Irma qui ont dévasté le Texas et la Floride fin août et début septembre) a plutôt été limité", relève M. Curtin. "Il a même commencé à s'estomper".
L'économiste souligne en outre que pour le quatrième mois d'affilée, la moitié des consommateurs a fait part d'une amélioration de l'état de leurs finances. Les deux tiers des propriétaires de logements interrogés -- soit la plus forte proportion en 10 ans -- ont par ailleurs rapporté que leur bien immobilier s'était apprécié.
"Historiquement, la population américaine voit dans le marché une opportunité d'exercer sa liberté", reprend Frederick Wherry. Les gens y trouvent une forme d'échappatoire notamment aux divergences politiques. Ainsi "le marché est devenu une sorte de refuge aux Etats-Unis", reprend le sociologue.

Or, des ménages confiants et optimistes dotés de meilleurs revenus, ce sont des personnes qui consomment potentiellement plus. Historique vecteur de la croissance de la première économie de la planète, la consommation alimente ainsi le cercle vertueux. "Les dépenses des ménages devraient augmenter de 2,6% en 2017 et dans la première moitié de 2018", selon l'université du Michigan.

Quelques semaines de hausse de prix de l'essence ou de produits dans les supermarchés peuvent toutefois inverser la vapeur et faire "vaciller l'économie et la nation elle-même", met en garde Edward Berkowitz qui préconise d'attendre avant de conclure à une confiance durable. "Si l'on regarde de manière objective la situation économique (...) il n'est pas surprenant que les consommateurs soient dans leur ensemble positifs", réagit Tom Smith, du Centre d'enquêtes d'opinion (NORC) à Chicago.

L'économie ne doit pas pour autant masquer la réalité de l'opinion américaine. Le baromètre d'opinion entre les personnes favorables et celles défavorables à la politique du président républicain "est particulièrement mauvais et ne fait qu'empirer depuis mars", insiste-t-il.
Une majorité d'électeurs américains (56%) juge même que Donald Trump n'est pas apte à être président, et seulement 36% d'entre eux approuvent son action à la Maison Blanche depuis le début de son mandat en janvier, selon un sondage publié mercredi.

Les inégalités sont, elles, toujours plus grandes. Les 1% des foyers les plus aisés détenaient ainsi 23,8% des revenus en 2016 contre 20,3% en 2013, selon une enquête de la banque centrale, qui a interrogé plus de 6.000 personnes. En terme de patrimoine, ces mêmes 1% les plus riches possèdent 38,6% des richesses aux Etats-Unis contre 36,3% trois ans plus tôt.

 

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