L'ancien imam de la mosquée Bilal ben Rabah, à Abra, le cheikh salafiste Ahmad el-Assir, jugé par le tribunal militaire pour les affrontements survenus dans cette banlieue de Saïda en juin 2013, a été condamné à mort, hier.
Le procès portait sur les combats qui avaient eu lieu les 23 et 24 juin 2013 entre des partisans d'Ahmad el-Assir et l'armée libanaise. Vingt-trois soldats et onze miliciens avaient été tués dans ces combats. Recherché depuis, Ahmad el-Assir avait été arrêté le 15 août 2015 à l'aéroport de Beyrouth, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion. Auparavant, il s'était réfugié à Tripoli, puis dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, près de Saïda.
Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, avait requis en février 2014 la peine de mort contre Ahmad el-Assir et 38 autres personnes impliquées dans les affrontements. Parmi ces personnes figure Fadl Chaker, ancien crooner devenu salafiste. Ce dernier a été condamné hier par contumace à 15 ans de travaux forcés et une amende de 800 000 livres. Deux autres détenus et cinq islamistes en fuite, dont le propre frère d'Ahmad el-Assir, Amjad, ont également été condamnés à la peine capitale. Les 30 autres inculpés, dont les deux fils du cheikh el-Assir, Mohammad et Omar, ont écopé d'une peine de prison à vie.
Parfait inconnu avant le début en 2011 du conflit en Syrie, Ahmad el-Assir, natif de Saïda, a gagné sa notoriété grâce à ses diatribes véhémentes contre le pouvoir syrien et le Hezbollah. Il est reconnu coupable d'avoir « constitué un groupe armé avec l'objectif de commettre des actes de terrorisme et d'avoir tué ou tenté de tuer des soldats libanais ».
« Tribunal inféodé à l'Iran »
Au cours de l'audience, Ahmad el-Assir a affirmé qu'il rejetait d'avance le verdict du tribunal. Il a aussi refusé que l'avocat militaire Élie Hajj, désigné par le tribunal militaire, le défende. Les avocats du prévenu avaient été interdits de comparaître devant le tribunal car ils avaient refusé à maintes reprises d'assister aux séances depuis le début du procès, il y a deux ans.
La séance s'est terminée vers 13h00 et les prisonniers ont été transférés vers les prisons de Roumieh et de Saïda. La décision du tribunal a été annoncée à 18 heures.
« Ce tribunal est inféodé à l'Iran. Je ne le reconnais pas et je ne reconnais pas son jugement », avait insisté le chef salafiste. « Tous les jugements de ce tribunal sont politisés. C'est un procès politique par excellence », avait-il martelé.
Parallèlement à la séance, des proches du cheikh salafiste et de ses compagnons qui sont également jugés avaient manifesté devant le siège du tribunal à Beyrouth, appelant les autorités à amnistier les prisonniers. Un dispositif sécuritaire renforcé avait été déployé sur les lieux. Des parents des militaires libanais tués par les islamistes étaient également présents, et certains ont assisté à l'audience.
En début d'après-midi, les proches des détenus se sont dirigés vers Saïda où ils ont organisé un sit-in. Après l'annonce du jugement, ils ont coupé la route au niveau de la place de l'Étoile, dans le chef-lieu du Liban-Sud. Prenant part à la manifestation, l'épouse du cheikh el-Assir a affirmé que leur mouvement allait se poursuivre. « Nous appelons tous ceux qui luttent contre l'injustice à nous soutenir », a-t-elle dit.
Pour mémoire
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commentaires (2)
JUSTICE ! MAIS POUR TOUS... IL Y EN A D,AUTRES QUI COURENT ET SE CACHENT !!!
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 31, le 29 septembre 2017