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Liban - Grille des salaires

Grille des salaires : Écoles et administrations publiques en grève aujourd’hui contre toute suspension de la loi

Les enseignants ne comptent pas reprendre le travail tant que l'échelle n'est pas appliquée, selon Nehmé Mahfoud.

Différents syndicats ont décrété hier un ordre de grève ouverte dès ce lundi pour protester contre toute suspension de la loi sur la grille des salaires que risque d'entraîner l'invalidation du texte portant sur les mesures de financement de la grille, décidée vendredi par le Conseil constitutionnel.

Le Comité de coordination syndicale a ainsi appelé à la grève dans les administrations publiques, municipalités, écoles publiques et privées, et écoles normales, affirmant, dans un communiqué, qu'il déciderait, le cas échéant, d'une escalade, incluant « l'organisation de manifestations et de rassemblements propres à paralyser les services publics ».

Le comité motive sa démarche par « le fait que les pôles du pouvoir ont cédé aux pressions des établissements bancaires et des propriétaires d'écoles privées et que le Conseil des ministres s'oriente vers la rédaction d'un projet de loi qui reporterait le paiement des salaires sur base des nouveaux barèmes jusqu'après l'adoption du budget ». « Or ce report signifie l'oppression des couches populaires à l'ombre de la hausse des prix qui a accompagné l'annonce de la grille des salaires », poursuit le texte, indiquant qu'il s'agit là d'« une constatation franche et ferme de l'échec de l'État, et non seulement du gouvernement et de la classe au pouvoir ».

De son côté, la CGTL a lancé un appel à la grève dans les établissements publics (port de Beyrouth, port de Tripoli, Caisse nationale de Sécurité sociale, Électricité du Liban, Électricité de Qadisha, Régie des tabacs, Ogero, Offices des eaux de tous les mohafazats, transports publics). La centrale syndicale a vivement critiqué dans un communiqué « l'impuissance de l'État à mettre en œuvre les lois adoptées par le pouvoir législatif », l'accusant de « se retourner contre les droits acquis des fonctionnaires ». La CGTL a invité le gouvernement à « appliquer à la lettre la grille des salaires, quitte à rechercher ensuite les sources de financement », affirmant qu'elle ne restera pas « les bras croisés ».

 

(Lire aussi : Financement de la grille des salaires : le gouvernement s’accorde un sursis de 36 heures)

 

Dans son sillage, la Ligue des fonctionnaires du public a fait part de sa décision d'observer une grève dès aujourd'hui dans toutes les administrations, fustigeant la tendance du gouvernement à « vouloir lier les mesures fiscales au financement des salaires ». Elle a rappelé à ce propos que « le ministre des Finances (Ali Hassan Khalil) avait annoncé que les salaires seront payés sur base de la nouvelle grille dès la fin du mois courant ». « En fixant les taxes, l'État doit veiller à ne pas viser les personnes pauvres et à revenus limités, mais à imposer plutôt les établissements bancaires et les sociétés financières et immobilières ainsi que tous ceux qui ont empiété sur les biens-fonds maritimes », prône par ailleurs le texte.

Du côté de l'éducation, la Ligue des enseignants du secondaire a également annoncé dans un communiqué une grève générale pour tenter de « parer à l'intention de suspendre la nouvelle échelle des salaires ». Les enseignants demandent, dans ce cadre, au Conseil des ministres d'« appliquer dès le début du mois prochain la loi sur la grille des salaires, sachant que la Banque centrale dispose de fonds destinés à couvrir la grille pour une durée supérieure à six mois ». Ils lui réclament également d'« élaborer un projet de loi sur les taxes qui soit conforme aux recommandations du Conseil constitutionnel, en vue de le transmettre rapidement au Parlement ». À défaut de quoi, avertit le communiqué, « le gouvernement devra assumer la responsabilité d'une explosion sociale ».

Les enseignants contractuels du cycle secondaire des écoles publiques ont pour leur part exprimé leur appui aux droits des enseignants cadrés, contractuels, et retraités, à « bénéficier d'une grille équitable ».
En concomitance avec la réunion du Conseil des ministres qui s'est déroulée hier à 18h, la Ligue des enseignants du primaire dans les écoles publiques s'est hâtée elle aussi d'indiquer dans un communiqué qu'elle prépare des mesures d'escalade pour s'élever contre une éventuelle décision du gouvernement de ne pas payer les salaires selon les termes de la nouvelle loi. Il convient également de noter que le département des enseignants au sein des Forces libanaises (FL) s'est joint en soirée à l'ordre de grève.

 

(Lire aussi : Le Conseil constitutionnel retoque les nouvelles taxes)

 

Sit-in demain à 11h
La position des enseignants des écoles privées semble être, elle aussi, très ferme. L'ancien président du syndicat des enseignants, Nehmé Mahfoud, affirme à L'Orient-Le Jour que la grève prévue aujourd'hui « risque de perdurer si le paiement des salaires sur base des nouveaux barèmes n'est pas mis en œuvre ». Il indique qu'« un sit-in sera organisé demain mardi à 11h, parallèlement à la tenue de la séance du Conseil des ministres », soulignant que « les enseignants ne retourneront pas à leurs postes de travail tant qu'on cherche à spolier leurs droits ».

Pour leur part, les enseignants du Collège Notre-Dame de Jamhour « feront grève demain (aujourd'hui) lundi 25 septembre », a annoncé la direction de l'école, précisant que « les cours seront donc suspendus ».
Le Grand Lycée franco-libanais a par contre indiqué aux parents d'élèves, à travers une annonce du proviseur, que l'établissement « est ouvert demain (aujourd'hui) », mais qu'« en raison d'un appel à la grève, les cours risquent d'être perturbés ».

 

 

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