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Auto - Salon de Francfort

L’automobile contrainte de se réinventer...

Près de mille exposants ont dévoilé 228 premières mondiales lors de la manifestation, qui sera clôturée demain.

Kona, le tout nouveau crossover de Hyundai. Les SUV étaient partout au Salon de Francfort  : deux tiers des lancements de nouveaux modèles étaient à ranger dans cette catégorie des 4x4 urbains. Daniel Roland/AFP

Ébranlée par des scandales, soumise à des normes de plus en plus strictes et contrainte de s'adapter aux défis technologiques, une industrie automobile en plein bouleversement s'est retrouvée au Salon de Francfort. Deux ans après le début de l'affaire des moteurs truqués chez Volkswagen, les questions centrales du sort du diesel et de l'avenir de l'électrique ont dominé dans les allées de la manifestation, ouverte au public samedi dernier et qui se clôturera demain.
Ainsi, soucieux de donner des gages de propreté, les constructeurs allemands ont décidé d'accélérer dans l'électrique : Volkswagen a promis d'électrifier toute sa gamme d'ici à 2030 et a annoncé, d'ici à quelques années, des voitures électriques à un prix inférieur à 30 000 euros. De son côté, Daimler veut offrir des versions électriques ou hybrides de tous les modèles Mercedes-Benz d'ici à 2022, et faire de sa citadine Smart une marque entièrement électrique. BMW promet, lui, 25 modèles électrifiés d'ici à 2025, dont le concept i-Vision Dynamic (présenté au salon), une berline électrique qui sera produite en série à une date non précisée.
En attendant, les fabricants ont rivalisé de nouveautés et de concepts, que ce soit Renault avec son prototype Symbioz (partie intégrante de la maison du futur) ou la marque allemande – à capitaux chinois – Borgward, qui a ressuscité le coupé Isabella des années 1950. Au total, près de mille exposants, dont une cinquantaine de constructeurs, ont dévoilé 228 premières mondiales malgré l'absence éminente de Nissan, Peugeot, Tesla, Fiat ou encore Volvo. En outre, dans un souci d'ouverture aux nouvelles technologies, le Salon a également accueilli Google et Facebook.

Une déferlante de crossovers
Pour séduire, les fabricants n'ont reculé devant rien : des voitures plus vertes aux plus intelligentes, ainsi que quelques curiosités... Ce ne sont pas encore les voitures volantes, mais Daimler a présenté un taxi aérien, avec sa cabine portée par 18 hélices, un projet lancé avec Volocopter. Chez Daimler encore, la Project One de la griffe AMG est dotée d'un moteur de F1 et de quatre moteurs électriques, développant 1 000 chevaux et pouvant atteindre 350 km/h. Parmi les visiteurs massés autour du bolide, Moritz, un garçon de dix ans, a été élogieux : « On peut dire que Mercedes a fait un grand effort, mais j'aurais aimé des ailerons plus grands. » Pour ne pas être en reste, Bugatti a présenté son modèle Chiron Zero-400-Zero, qui affiche une accélération de 0 à 400 km/h en 42 secondes.
Les SUV, quant à eux, ont écrasé le Salon. Deux tiers des lancements de nouveaux modèles étaient à ranger dans cette catégorie des 4x4 urbains. Du T-Roc de Volkswagen au Dacia Duster, en passant par le C3 Aircross de Citröen et le Grandland-X d'Opel, ou la troisième génération du Cayenne de Porsche, les crossovers étaient partout... Avec les marques Chery et Wey, les Chinois aussi ont montré les dents sur ce créneau.
Pour leur part, les nostalgiques du ronronnement gras émis par un moteur classique à essence ont été gâtés à l'exposition Wild 1970's, où ils ont reconnu la Ford Gran Torino rouge et blanc rendue célèbre par la série policière Starsky & Hutch. Autre curiosité, la Porsche 911 Targa avec sa décoration reprenant un arc-en-ciel, dans un état comme neuf. Quant aux amoureux du célèbre minibus de Volkswagen, ils ont craqué pour sa réédition en mode électrique rebaptisée Buzz. Avec ses planches de surf harnachées sur son toit et un drôle de gnome flottant au-dessus du tableau de bord, la camionnette jaune citron et gris bleu pourrait être visible près des plages à partir de 2020.

La stratégie du « clonage »
L'art automobile a-t-il atteint son apogée, ou le manque d'audace dans le design est-il une stratégie ? La question pouvait se poser en parcourant le Salon de Francfort, où l'on peinait parfois à distinguer les nouveaux modèles des anciens. Mais loin d'être un signe de paresse, la tendance à adapter légèrement le style à chaque nouvelle génération de voitures permet aux marques de soigner leur image et fidéliser leur clientèle, ont assuré professionnels et experts du secteur. Ce sont les constructeurs allemands qui ont été les pionniers de ce principe d'évolution en douceur. Et sur les stands du Salon, le phénomène faisait tache d'huile à tous les niveaux de prix : Bentley Continental GT, Honda CR-V et Dacia Duster flambant neufs gardaient ainsi un furieux air de famille avec leurs prédécesseurs.
Enfin, plusieurs marques allemandes ont montré ce qu'une voiture peut déjà réaliser en conduite autonome, coûteux investissements à la clé, mais le public était partagé sur l'avenir du phénomène. Pour Lena Dickeduisberg, étudiante à Dortmund, « cela va demander du temps, mais c'est l'avenir ». « Ce serait le rêve absolu, la voiture qui m'amène de A vers B pendant que je peux lire le journal ou des documents pour mes clients », a renchéri Randolf Mayer (61 ans), agent commercial. Un enthousiasme loin d'être partagé par Georg Pfennig, un visiteur autrichien d'une trentaine d'années : « Ça a du sens pour les jeunes conducteurs ou les seniors, qui ont du mal avec certaines manœuvres. La conduite n'est pas que fonctionnelle, ça doit faire plaisir », a-t-il argué. Même scepticisme pour Lars Heider, élève ingénieur de 22 ans, qui peut « l'imaginer pour des voitures roulant en convoi sur une autoroute, où tout est automatisé, mais pas pour aller faire ses courses en ville. Ou alors tout le monde s'y met, mais encore faut-il pouvoir se payer une voiture autonome ».
Source : AFP

Ébranlée par des scandales, soumise à des normes de plus en plus strictes et contrainte de s'adapter aux défis technologiques, une industrie automobile en plein bouleversement s'est retrouvée au Salon de Francfort. Deux ans après le début de l'affaire des moteurs truqués chez Volkswagen, les questions centrales du sort du diesel et de l'avenir de l'électrique ont dominé dans les allées...

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