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Bosnie : des jeunes se révoltent contre des voitures de luxe des ministres

Exaspérés par le goût de leurs ministres pour les voitures luxueuses, des jeunes ont protesté mercredi à Banja Luka, la capitale de l'entité serbe de Bosnie, pour réclamer plus de modération des dirigeants de ce pays, un des plus pauvres d'Europe.

"Nous réagissons à un comportement incroyablement arrogant du pouvoir qu'on ne pouvait plus tolérer", a déclaré mercredi à l'AFP Stefan Blagic, politologue de 26 ans et président de l'association "ReStart Srpska", à Banja Luka (nord).

Après l'achat cette année de plusieurs voitures de luxe par des ministères de la Republika Srpska (RS), l'entité des Serbes de Bosnie), certaines au prix de plus de 60.000 euros, les membres de "ReStart Srpska" avaient récemment lancé une pétition signée par 6.500 personnes. Ils l'ont remise fin août au gouvernement de la RS et lui ont demandé de limiter à 50.000 marks bosniens (25.500 euros) le prix d'achat des voitures pour ses ministres.

Rejoints par plusieurs centaines de personnes, selon la télévision ATV, ces jeunes ont défilé mercredi à Banja Luka pour réclamer une réponse du gouvernement, toujours silencieux. L'initiative vise le pouvoir de la Republika Srpska - qui avec l'entité croato-musulmane compose la Bosnie - mais aussi l'ensemble de ce pays balkanique de 3,5 millions d'habitants doté d'un système politique complexe et cher, avec pas moins de 180 ministres à divers niveaux du pouvoir.

"Pendant que 40% des habitants du pays ont faim, ils gaspillent pour les voitures", remarquait Stefan Blagic.
Régissant récemment à la requête des jeunes, le président de la Republika Srpska, Milorad Dodik, a déclaré qu'un ministre "ne peut pas se déplacer sur une brouette". Le chômage touche officiellement en Bosnie plus de 40% de la population.

Des achats de voitures officielles de luxe scandalisent souvent la presse et l'opinion, mais c'est la première fois qu'une telle initiative a été formellement lancée. Les trois membres (serbe, croate et bosniaque) de la présidence collégiale de ce pays utilisent des voitures haut de gamme dont le prix d'achat était d'environ 100.000 euros, avait affirmé en juin le site financier Capital.ba, citant la présidence. Selon Stefan Blagic, le maire de Bijeljina (nord-est), Mico Micic, et le ministre bosnien des Affaires étrangères, Igor Crnadak, ont renoncé à l'achat d'une nouvelle voiture de luxe face au mouvement de protestation.

Exaspérés par le goût de leurs ministres pour les voitures luxueuses, des jeunes ont protesté mercredi à Banja Luka, la capitale de l'entité serbe de Bosnie, pour réclamer plus de modération des dirigeants de ce pays, un des plus pauvres d'Europe.
"Nous réagissons à un comportement incroyablement arrogant du pouvoir qu'on ne pouvait plus tolérer", a déclaré mercredi à l'AFP Stefan...