Rechercher
Rechercher

Liban - Travail des enfants

L’OIT inaugure un nouveau centre d’aide à Ouzaï

La nouvelle structure dirigée par l'ONG Beyond Association proposera de nombreux services aux jeunes travailleurs.

L’ambassadrice de Norvège, Lene Lind, au nouveau centre de Ouzaï.

L'Organisation internationale du travail (OIT), le ministère du Travail et l'ambassade de Norvège ont inauguré à Ouzai, dans la banlieue sud de Beyrouth, un centre qui aura pour mission d'aider les enfants travaillant dans les rues.

Le centre, dirigé par l'ONG libanaise Beyond Association, est soutenu techniquement et financièrement par le projet de l'OIT intitulé « Combattre les pires formes de travail infantile impliquant les réfugiés syriens et les communautés hôtes ». Ce nouveau projet de l'OIT est financé par le gouvernement norvégien.

Concrètement, cette nouvelle structure offrira une variété de services de soutien pratique aux locaux et aux réfugiés impliqués dans le travail de rue. Celui-ci comprend la mendicité, le commerce sur la voie publique ainsi que certaines formes d'activités illicites.

En constante progression, le nombre d'enfants travailleurs de rue a sensiblement augmenté ces dernières années depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011. De nombreux réfugiés – dont beaucoup d'enfants – sont alors arrivés sur le territoire libanais et dans les pays voisins. L'OIT tire la sonnette d'alarme et met en garde contre une recrudescence de l'exploitation des enfants, au Liban et à l'échelle régionale.

 

(Lire aussi : La FAO et l’OIT publient un guide de sensibilisation au travail des enfants)

 

Un soutien éducatif et psychosocial
« Contrairement aux tendances mondiales, le travail des enfants a aussi bien augmenté au Liban que dans d'autres pays voisins, alimenté en grande partie par l'afflux de réfugiés en quête de ressources financières », a expliqué Frank Hagemann, directeur régional adjoint de l'OIT pour les États arabes et spécialiste du travail infantile.

« Les enfants travaillant dans la rue sont particulièrement vulnérables puisqu'ils sont soumis à des conditions de travail dangereuses et à des cas de harcèlement. Ils peuvent être attirés dans des activités illicites dangereuses », ajoute Frank Hagemann.

Le centre fournira également un soutien éducatif, destiné à la fois aux enfants travailleurs, mais aussi à ceux ayant réussi à sortir du travail infantile, ainsi qu'aux gamins risquant de tomber dans ces phénomènes d'exploitation.

Au niveau éducatif, il permettra aux petits de bénéficier des connaissances de base en lecture, écriture et calcul mental. Ils seront sensibilisés aux dangers du travail infantile par le biais d'activités artistiques et récréatives, telles que le théâtre et la musique. Un soutien psychosocial sera également assuré.

L'OIT, comme on le sait, a soutenu le gouvernement dans sa lutte contre le travail des enfants ces dernières années grâce à des interventions pratiques, comprenant notamment l'élaboration du « Plan d'action national pour éliminer les pires formes de travail infantile ».
« Le Plan d'action national privilégie trois secteurs principaux d'intervention et l'un d'entre eux est le travail des enfants dans les rues », relève Nazha Challita, responsable du département en charge du travail infantile au ministère du Travail.

 

(Lire aussi : Abbas Assi, électricien à 12 ans, aujourd’hui spécialiste en droit et en informatique de gestion)

 

 

La Norvège apporte sa pierre à l'édifice
L'ambassadrice de Norvège au Liban, Lene Lind, a assisté à l'inauguration du centre de Ouzaï, financé intégralement par son pays.

« Le travail des enfants est interdit partout dans le monde. L'engagement de mon gouvernement est de faire en sorte que tous les enfants aient la possibilité de construire leur propre avenir », affirme Lene Lind.
« Nous travaillons avec des partenaires sérieux pour y parvenir. Le centre d'Ouzaï fournit le type de services directs nécessaires aux victimes du travail infantile. Je suis impressionnée par le bon travail effectué par l'ONG Beyond Association en coopération avec la branche de l'OIT au Liban et le ministère du Travail », relève-t-elle.

Remettre ces enfants en ordre de scolarité est également une nécessité, selon Joe Awad, de l'ONG Beyond Association. « Nous travaillons dur pour réintégrer autant que possible ces enfants au système de scolarisation dispensé par l'État, grâce au Système de surveillance du travail des enfants », explique-t-il.
Ce système est un outil créé par l'OIT. Il a pour mission de permettre aux petits rescapés du travail infantile d'avoir accès à des services gouvernementaux et de les surveiller de près afin qu'ils ne retournent pas dans les rues. Le système a été adopté par le ministère du Travail.

Le projet de l'OIT, responsable du centre, fournira également un soutien économique aux parents – dans la mesure du possible – afin de réduire le nombre d'enfants envoyés dans les rues par leur famille.
Il convient de préciser que Beyrouth possède l'une des plus fortes densités d'enfants travailleurs au Liban, selon une étude de 2015 réalisée par l'OIT, l'Unicef et Save the Children International, sous l'égide du département du ministère du Travail en charge du travail des enfants.

Ouzaï est l'une des banlieues les plus défavorisées de Beyrouth. En 2016, Beyond Association a ouvert un centre similaire pour les enfants travaillant dans le secteur agricole, dans la région de la Békaa. Un troisième centre devrait également voir le jour à Nabatiyeh, au Liban-Sud, en octobre.

 

 

Pour mémoire

Le travail des enfants dans l’agriculture en nette hausse au Liban : l’OIT tire la sonnette d’alarme

L'Organisation internationale du travail (OIT), le ministère du Travail et l'ambassade de Norvège ont inauguré à Ouzai, dans la banlieue sud de Beyrouth, un centre qui aura pour mission d'aider les enfants travaillant dans les rues.
Le centre, dirigé par l'ONG libanaise Beyond Association, est soutenu techniquement et financièrement par le projet de l'OIT intitulé « Combattre les pires...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut