Dar el-Fatwa s’insurge contre la décision de travailler davantage le vendredi

Les instances musulmanes du pays remettent en cause la modification des horaires de travail de l'administration, mise en place dans le cadre des réformes administratives accompagnant la loi sur la grille des salaires. En vertu de la nouvelle réglementation, les fonctionnaires chômeront le samedi et le dimanche, mais devront travailler davantage en semaine. Toutefois, les vendredis, les fonctionnaires musulmans bénéficieront d'un arrêt de travail de deux heures pour la prière.
Le mufti de la République, Abdellatif Deriane, a appelé hier à un sommet islamique qui se tiendra après la fête d'al-Adha (1er septembre), avec la nécessité de maintenir le travail à mi-temps les vendredis qui sera parmi les questions importantes de son ordre du jour.
« Le mufti a effectué une série de contacts avec les dignitaires musulmans du pays dont le chef du Conseil supérieur chiite, Abdel Amir Kabalan, et le cheikh Akl druze, Naïm Hassan, afin de s'unir dans ce dossier », a indiqué une source de Dar el-Fatwa à l'agence al-Markaziya. « Le sommet va insister sur le droit des musulmans à bénéficier d'un congé les vendredis, comme c'est le cas le dimanche pour les chrétiens. Nous voulons revenir à l'ancien horaire durant lequel l'administration travaillait le vendredi jusqu'à 11h, le samedi jusqu'à 13h et chômait le dimanche, a souligné la source. Les musulmans ont un sentiment d'injustice parce qu'ils considèrent que le congé du vendredi est sacré. »
À noter que plusieurs municipalités à Denniyé et Akkar ont manifesté leur soutien à Dar el-Fatwa et indiqué qu'elles ne se conformeraient pas aux nouveaux horaires administratifs. Une délégation de moukhtars du secteur de Qaytaa (Akkar) a également organisé un sit-in à Abdé pour signaler son refus de travailler les vendredis.