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Liban - Réactions

« Seule l’armée bénéficie du soutien des Libanais pour défendre le pays »

Face au soutien des forces souverainistes à la troupe, le Hezbollah se félicite de sa collaboration avec le régime syrien.

Samy Gemayel s’exprimant à Qartaba. Photo site web des Kataëb

Si l'armée libanaise bénéficie du soutien indéfectible de l'écrasante majorité des Libanais dans sa bataille contre les miliciens du groupe État islamique dans les jurds de Qaa et de Ras-Baalbeck, il reste que certains protagonistes tentent d'établir un lien entre l'offensive menée par l'institution militaire, d'une part, et celle du Hezbollah et de l'armée syrienne contre les terroristes de l'EI à partir du territoire syrien, d'autre part.
Ainsi, plusieurs forces politiques souverainistes se sont employées à saluer l'armée libanaise, mettant l'accent sur son droit « exclusif » à défendre le Liban.
C'est dans ce cadre que s'inscrivent les propos tenus dimanche à Qartaba (jurd de Jbeil) par le chef des Kataëb, Samy Gemayel. « Seule l'armée libanaise fait l'unanimité des Libanais et bénéficie de leur soutien pour défendre l'indépendance et la souveraineté du pays », a-t-il dit lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau siège des Kataëb, dans le village du jurd de Jbeil. Selon M. Gemayel, « le droit de défendre l'avenir de nos jeunes relève de la responsabilité exclusive de l'institution militaire, qui a prouvé à toutes les personnes sceptiques qu'elle est capable de défendre, seule, le Liban ». Des propos réitérés en soirée dans un communiqué du bureau politique Kataëb à l'issue de sa réunion hebdomadaire à Saïfi.
Même son de cloche au niveau de Imad el-Hout, député de la Jamaa islamiya. S'exprimant à l'issue d'un entretien avec le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, M. Hout a salué la troupe et loué ses sacrifices en vue de « libérer le territoire libanais du terrorisme et rendre aux zones frontalières leur sécurité ». « Cela prouve, une fois de plus, que l'armée est la seule capable de rassembler les Libanais et de protéger les frontières », a estimé Imad el-Hout.
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, n'a pas manqué, quant à lui, d'aller plus loin, adressant un tweet « à certaines plumes » – dans une allusion à peine voilée aux médias proches du Hezbollah. « Laissez en paix l'armée et cessez de la présenter comme un groupement qui participe aux combats pour le compte de Bachar el-Assad », a écrit le président des FL.
Toujours du côté de Meerab, le ministre des Affaires sociales, Pierre Bou Assi, a dénoncé une « dualité au niveau de l'usage des armes au Liban ». Il en veut pour preuve le fait que le Hezbollah est intervenu dans le jurd de Ersal sans prendre l'autorisation de qui que ce soit.
Dans un entretien accordé à la MTV, M. Bou Assi a estimé que « seule l'armée devrait protéger le pays », appelant par la même occasion à discuter du droit exclusif des institutions constitutionnelles à prendre des décisions, « dans la mesure où elles bénéficient de la légitimité populaire ».
De son côté, la Rencontre de Saydet el-Jabal de l'ancien député Farès Souhaid s'est félicitée du fait que l'armée ne coordonne pas son opération militaire avec le parti dirigé par Hassan Nasrallah, « à l'heure où celui-ci s'emploie à nier les affirmations du commandement de l'armée sur ce plan ».
Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, la Rencontre a souligné que « l'opération militaire dans les jurds de Qaa et Ras-Baalbeck devrait donner le coup d'envoi d'un processus de lutte pacifique et populaire pour garder l'arsenal du Hezbollah loin du Liban et de ses institutions ». « L'unanimité qui se fait autour de l'armée est la réponse directe au Hezbollah qui prétend contribuer à protéger le Liban, souligne Saydet el-Jabal. Preuve en est, plus le rôle de l'armée est mis en relief, plus elle bénéficie de l'appui des gens. A contrario, plus le rôle de la milice (le Hezbollah) est accentué, plus les divisions internes s'amplifient », ajoute le texte.
En dépit de ces fortes prises de position, le parti chiite reste attaché à sa coordination avec le régime syrien, et tient à établir un lien entre sa participation aux combats et les réalisations enregistrées sur le terrain par la troupe. Reconnaissant que « l'institution militaire est la garantie de ce pays que nous voulons libre et indépendant », le cheikh Mohammad Yazbeck, président du comité chérié du Hezbollah, a assuré que « tout le monde s'accorde sur le fait que l'armée est forte et capable, et qu'il ne lui manque que la couverture politique, assurée par Michel Aoun, le président fort, en dépit du parasitage effectué par ceux qui refusent la coordination avec l'armée syrienne ». « Il y a des opérations militaires parallèles effectuées contre un même ennemi », a indiqué le dignitaire chiite.
De son côté, Hassan Fadlallah, député du Hezbollah, a outrepassé les accomplissements de l'armée libanaise sur le terrain, préférant louer « les sacrifices de l'armée syrienne, de la résistance et des alliés en Syrie » pour expliquer « la défaite des takfiristes au Liban ».

Le sort des militaires otages
Il reste qu'à l'issue d'une réunion tenue hier sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le Courant patriotique libre a rendu hommage à l'armée et ses sacrifices pour libérer le territoire des terroristes, réitérant son appui à la troupe « à qui il revient de prendre les mesures nécessaires pour terminer la bataille avec le moins de dégâts possible ». Dans son communiqué, le courant aouniste a assuré que « l'armée est souveraine sur le sol libanais ». « Elle libère le territoire sur base d'une opération libanaise pure et une décision purement libanaise pour remporter la bataille », souligne le CPL qui a, par ailleurs, insisté sur l'importance de considérer toute prise de prisonniers (islamistes) comme une carte de négociation pour connaître le sort des militaires kidnappés, ainsi que celui des évêques Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi (enlevés en Syrie en 2013), et du journaliste photographe Samir Kassab.
Notons enfin que le Centre catholique d'information a également salué le commandant en chef de l'armée, ainsi que ses officiers et soldats, « qui prouvent que l'institution militaire est la planche de salut du Liban », se félicitant du soutien unanime des citoyens à la troupe.

Si l'armée libanaise bénéficie du soutien indéfectible de l'écrasante majorité des Libanais dans sa bataille contre les miliciens du groupe État islamique dans les jurds de Qaa et de Ras-Baalbeck, il reste que certains protagonistes tentent d'établir un lien entre l'offensive menée par l'institution militaire, d'une part, et celle du Hezbollah et de l'armée syrienne contre les...

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