Kirghizstan : le Premier ministre démissionne en vue de la présidentielle

Le Premier ministre kirghiz Sooronbaï Jeenbekov a démissionné lundi en vue de se présenter à l'élection présidentielle prévue pour octobre dans ce pays pauvre d'Asie centrale.

"Je démissionne en raison de ma candidature à la présidentielle. Je n'ai pas le droit moral de rester à ce poste", a-t-il déclaré dans un discours au parlement, retransmis par la chaîne de télévision d'Etat, KTR.

La démission de Sooronbaï Jeenbekov, 58 ans, a été acceptée par le président kirghiz Almazbek Atambaïev. La Constitution kirghize n'oblige pas les Premiers ministres candidats à l'élection présidentielle à démissionner.
M. Jeenbekov, qui occupait ce poste depuis avril 2016, est le candidat du Parti social-démocrate du Kirghizstan dont la ligne est proche de celle du président sortant. Ce dernier, au pouvoir depuis 2011, n'est pas autorisé par la Constitution à se présenter à l'élection du 15 octobre.

Au cours de ce vote, M. Jeenbekov devra notamment affronter deux autres anciens Premiers ministres. Au total, 56 personnes ont déposé leur dossier de candidature auprès de la commission électorale, qui ne devrait en valider qu'une partie.

L'opposant Omourbek Tekebaïev, un ardent adversaire du président kirghiz qui avait annoncé son intention d'être candidat, a quant à lui été condamné le 16 août à huit ans de prison pour corruption dans un procès "monté de toutes pièces" selon son parti, l'Ata-Meken.

Un autre opposant, le député nationaliste Sadyr Japarov, également candidat, a lui aussi été condamné début août à 11 ans et demi de prison pour avoir participé à l'organisation d'une prise d'otage.

Cette ex-république soviétique d'Asie centrale de six millions d'habitants en majorité musulmans a vécu deux révolutions en 25 ans d'indépendance, avec la chute du chef de l'Etat en place en 2005 puis en 2010, ainsi que de nombreux épisodes de violences ethniques.
Après l'arrivée pacifique au pouvoir de M. Atambaïev en 2011, ce pays s'est rapproché de la Russie.