Le chef du gouvernement, Saad Hariri, ne permettra à aucun des trois ministres, qui s'étaient rendus mercredi dernier dans la capitale syrienne pour assister à l'ouverture de la Foire internationale de Damas, d'exposer à leurs collègues, durant la prochaine réunion du Conseil des ministres, les résultats de cette visite très controversée et encore moins, la teneur de leurs entretiens avec les officiels syriens.
Saad Hariri considère toujours que les ministres de l'Industrie Hussein Hajj Hassan (Hezbollah), de l'Agriculture Ghazi Zeaïter (Amal) et des Travaux publics Youssef Fenianos (Marada) s'étaient rendus à titre personnel dans la capitale syrienne. Il estime que les entretiens qu'ils y ont eus n'engagent que leur propre personne du moment qu'ils n'ont pas tenu compte de la décision du gouvernement d'interdire tout contact avec le régime syrien, contrairement au ministre de l'Économie Raëd Khoury (Courant patriotique libre) qui s'y est conformé, bien qu'il ait lui aussi reçu une invitation officielle pour prendre part à l'inauguration de la foire.
La volonté de M. Hariri d'empêcher les trois de s'étendre sur leur visite s'explique par le fait que ces derniers avaient annoncé avant leur départ qu'ils auront des entretiens avec des responsables syriens afin d'évoquer les relations bilatérales et des questions d'intérêt commun. Or le Premier ministre et tout le camp du 14 Mars voient dans l'invitation adressée par Damas aux ministres concernés une tentative menée par le régime syrien pour amener le Liban à établir un dialogue avec lui, ce qui est absolument hors de question pour les autorités officielles libanaises.
De sources ministérielles, on indique que des contacts doivent être effectués avec les trois ministres avant le Conseil des ministres de jeudi, pour leur demander de ne pas aborder la question de leur visite, et d'éviter au gouvernement une secousse dont il peut très bien se passer au moment où le pays est engagé dans une guerre contre les terroristes du groupe État islamique, dans les jurds de Qaa et de Ras Baalbeck.
De mêmes sources, on soupçonne les autorités syriennes de vouloir tout mettre en œuvre pour contraindre le gouvernement d'établir ce dialogue censé leur conférer une légitimité et renforcer l'axe qu'elles forment avec l'Iran et le Hezbollah. Damas aurait pu réussir à diviser le gouvernement si le CPL s'était rallié au camp favorable à ce dialogue. Or, le parti de Gebran Bassil s'est conformé à la décision du gouvernement, ce qui a contribué à affaiblir la position du camp prosyrien.
Liban - Dans les coulisses de la diplomatie
Le gouvernement ne veut rien entendre sur la visite à Damas
OLJ / Par Khalil FLEYHANE, le 21 août 2017 à 00h00
commentaires (4)
OU PLUTOT ILS CONCERNENT LE GOUVERNEMENT ET LE PEUPLE LIBANAIS QUI DENIGRENT LES MANIPULES ET LEURS MANIPULATEURS ETRANGERS...
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 41, le 21 août 2017