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Lifestyle - Rencontre

Yara Khoury : Le futur du jeu en ligne est une libanaise

L'industrie du jeu vidéo est plus importante que l'industrie cinématographique, ses enjeux sont mondiaux et elle évolue à grande vitesse. En moins de 10 ans, Yara Khoury a réussi à s'y faire une place remarquée et compte bien révolutionner le marché avec sa dernière création.

Yara Khoury, du talent et une soif de liberté. Photo DR

Yara Khoury naît à Hazmieh le 26 septembre 1986. Elle émigre en France deux ans plus tard avec ses parents et son grand frère, d'abord à Valence puis à Lyon. Très tôt, elle se pose la question de ce qu'elle veut faire dans la vie. Elle sait déjà qu'elle veut évoluer soit dans un univers culturel, soit dans une entreprise humanitaire de développement durable. À 15 ans, elle découvre son attrait pour les jeux vidéo grâce au jeu japonais « Final Fantasy 7 ». À l'époque, les consoles à la mode étaient la première Playstation, la Nintendo 64 ou encore la Dreamcast. En 2002, en feuilletant le numéro spécial Métiers du magazine Console Plus, elle décide qu'elle veut être « chef de projet », et qu'elle doit donc faire une école de commerce. Plus littéraire que scientifique, malgré un bac S, elle effectue une hypokhâgne puis une khâgne et intègre Audencia Business School à Nantes, école de commerce spécialisée dans les produits culturels. Le géant américain, EA, installé à Lyon, la remarque et lui propose un stage. C'est ainsi qu'elle met un pied dans les jeux vidéo, un univers qu'elle ne quittera plus jamais.

Son ambition et ses objectifs l'envoient en MBA à Cincinnati, et surtout en stage dans un des studios les plus hypes du moment, « Visceral Games », auteur de jeux d'horreur qui sont des hits mondiaux, commerciaux et critiques. Ce studio développe à la fois des jeux originaux et des franchises de films comme James Bond ou Le Parrain. Il est aussi au départ de « Deadspace », sur lequel travaille plus particulièrement Yara Khoury. De stage renouvelé en stage renouvelé en Californie, elle réussit à finir son MBA à distance et intègre définitivement le studio dans lequel elle gravira les échelons à vitesse grand V.

 

Liberté sacrée
Nous sommes en 2011 quand elle démarre sa carrière. Elle est déjà dans un des meilleurs studios de production et participe aux hits de la compagnie, « Deadspace 3 » et la série « Battlefield ». Des projets comme ceux-ci impliquent des équipes de plus de 100 employés, des budgets de plusieurs millions d'euros, des horaires de travail extensibles et une pression de tous les instants. Toujours la tête sur les épaules et avec ses mêmes objectifs en tête, la jeune femme de 31 ans se rend compte qu'il lui manque « le côté familial et intime du travail en équipe restreinte, avec plus de participation et moins d'arbitrage ». Un double événement va bouleverser sa carrière. Tout d'abord l'acquisition de la franchise Star Wars par EA qui la confie à « Visceral Games », et le recrutement par ce dernier de Amy Hennig. Véritable légende vivante, elle est celle qui a « introduit de vrais scénarios dans les jeux vidéo, où les personnages sont centraux et définissent les enjeux ». À peine engagée, Hennig choisit Yara Khoury pour la seconder dans le développement du premier jeu « Star Wars ». Énorme machine aux enjeux titanesques, le challenge est à la hauteur de ses ambitions et de son talent, mais il la frustre justement par sa taille énorme. Ça n'est pas ce qu'elle veut. Elle veut « plus de liberté de création et plus d'innovations, moins de contraintes et de directives ».

Il faut du courage pour dire non à « Star Wars » et non au meilleur professionnel de son industrie. Mais encore une fois, ses plans personnels priment sur sa réussite professionnelle. Elle a atteint un niveau où elle peut dicter ses besoins, choisir ses partenaires et développer ses propres jeux. Inspirée par Brothers, a tale of 2 sons, créé, ça ne s'invente pas, par Josef Fares, Libano-Suédois, elle intègre « Outpost Games » en 2016, en tant que « Head of Games », directrice des programmes. Soutenu par un des plus gros fonds d'investissement de la Silicon Valley, Benchmark, elle compte bien connaître le même succès que les Instagram, Uber, Snapchat et Twitter que le fonds avait soutenu à leurs débuts. Sa mission y est de créer des jeux aussi intéressants à jouer qu'à regarder, car avec l'importance du réseau Twich, il y a désormais des spectateurs de jeux. « SOS », un jeu de survie pour 16 joueurs en réseau, verra le jour fin 2017. Il sera le premier jeu 100 % Yara Khoury qui se sera bâti un succès en 10 ans dans une des industries les plus compétitives. Et ce succès doit beaucoup à ses qualités libanaises, « le multiculturalisme, la combativité, la résilience et la positivité ». Revenant régulièrement au Liban, Yara Khoury peut être contactée sur son site www.yara-khoury.com, sur lequel elle s'engage à répondre aux questions et conseils, pour faire partager son expérience et parce qu'elle avait omis de citer cette qualité libanaise qu'elle possède, la générosité.

 

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Yara Khoury naît à Hazmieh le 26 septembre 1986. Elle émigre en France deux ans plus tard avec ses parents et son grand frère, d'abord à Valence puis à Lyon. Très tôt, elle se pose la question de ce qu'elle veut faire dans la vie. Elle sait déjà qu'elle veut évoluer soit dans un univers culturel, soit dans une entreprise humanitaire de développement durable. À 15 ans, elle découvre...

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Beau parcours déjà alors qu'elle n'a que 31 ans! Petite anecdote : josef fares est le frère de fares fares, l'acteur magnétique de "le Caire confidentiel". Si vous ne l'avez pas encore vu, courez-y!

Marionet

12 h 34, le 11 août 2017

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Commentaires (1)

  • Beau parcours déjà alors qu'elle n'a que 31 ans! Petite anecdote : josef fares est le frère de fares fares, l'acteur magnétique de "le Caire confidentiel". Si vous ne l'avez pas encore vu, courez-y!

    Marionet

    12 h 34, le 11 août 2017

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