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Liban - Communautés

Raï exhorte les chrétiens d’Orient à « préserver les racines de la chrétienté mondiale »

Pour Aoun, le Liban est « la porte d'entrée de la liberté au Moyen-Orient ».

Les prélats, réunis hier à Dimane pour l’ouverture du 25e Conseil des patriarches d’Orient. Photo ANI

Le président de la République, Michel Aoun, a reçu hier à Baabda la délégation de dignitaires religieux prenant part au 25e Conseil des patriarches catholiques d'Orient. Pour le président, le Liban est un lieu idéal pour la création d'un centre de dialogue interreligieux, de par son long passé de coexistence entre communautés, notamment chrétiennes et musulmanes. Le Liban « est la porte d'entrée de la liberté au Moyen-Orient », a affirmé M. Aoun, avant de souligner qu'il devient nécessaire de lancer « une campagne mondiale post-conflit afin de reconstruire les bâtiments historiques, y compris les églises endommagées par les combats, tant au Liban qu'en Syrie et en Irak ». « J'ai discuté de cette question avec Sa Béatitude le pape François ainsi qu'avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et tous deux ont fait part de leur intérêt pour la question », a précisé le président avant d'ajouter qu'il abordera ce point lors de son intervention devant l'Assemblée générale de l'ONU en septembre prochain.
Le président de la République s'est exprimé hier en présence notamment des patriarches Mgr Béchara Raï, Aram Ier Kechichian, Ignace III Younane, Louis Raphael Ier Sako, Krikor Bedross XX, Ibrahim Isaac Sedrak, Joseph Ier Absi, Ignace Ephrem II. Prenant la parole, Mgr Raï a remercié M. Aoun d'avoir accueilli au palais présidentiel la délégation patriarcale, quelques heures avant l'ouverture du 25e Conseil des patriarches catholiques du Moyen-Orient. « La première journée du Conseil est consacrée aux circonstances actuelles ecclésiastiques et politiques des pays du Moyen-Orient et nous avons voulu écouter votre avis sur cette question, ainsi que vos propositions », a expliqué le patriarche maronite. Il s'agit notamment d'examiner « l'importance du Liban » dans sa pluralité, à l'aune de son environnement moyen-oriental, ainsi que « les craintes et les difficultés auxquelles il fait face ».

L'ouverture du Conseil des patriarches
C'est donc sous le thème de L'Espérance et la Résistance que s'est ouvert le 25e Conseil annuel des patriarches catholiques d'Orient hier à Dimane. Le nonce apostolique Gabriele Caccia était également présent ainsi qu'un certain nombre d'évêques et de prêtres. Dans son discours d'ouverture du Conseil, le patriarche maronite Mgr Raï a rappelé l'importance de la place et du rôle du Liban dans le développement de la chrétienté au Levant, avant d'indiquer qu'il tenait à faire cet exposé historique pour introduire le thème de la journée, à savoir les circonstances actuelles ecclésiastiques et politiques des pays du Moyen-Orient. « Nous vivons actuellement les conséquences des guerres qui ont été imposées à la Syrie et à l'Irak, à des fins politiques, économiques et stratégiques (...). Nous allons discuter de tout cela ensemble. Mais l'élément important et fondamental demeure la préservation de notre présence ecclésiastique et chrétienne afin de sauvegarder les racines de la chrétienté mondiale. »

L'importance du dialogue avec l'islam
À son tour, le nonce apostolique Gabriele Caccia s'est exprimé en mettant en relief qu'il existe un intérêt grandissant pour les églises « de la première heure » depuis le 19 septembre 2009, date à laquelle les patriarches réunis avec le pape Benoît XVI au Vatican, « recevaient l'annonce de la convocation d'une Assemblée spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient dont le Lineamenta, apparu le 19 janvier 2010, avait le titre significatif "L'Église catholique au Moyen-Orient : communion et témoignage".» Tous les pères synodaux étaient réunis au Vatican du 10 au 25 octobre de la même année pour cette assemblée dédiée pour la première fois dans l'histoire au Moyen-Orient. Il a souligné dans ce contexte que « le pape François s'est intéressé tout de suite après son élection au conflit qui secoue la région et à cet égard il a estimé que la chrétienté connaît un nouvel œcuménisme, celui du sang, qui s'est manifesté avec une activité toujours plus renforcée de solidarité et d'entraide parmi toutes les communautés chrétiennes d'Orient : catholique, orthodoxe et évangélique ». Le nonce apostolique a ajouté qu'en plus de tracer la voie vers la paix, il y a aussi « une autre dimension que l'Église d'Orient est appelée à développer : le dialogue avec l'islam pour redécouvrir ensemble le meilleur de cette tradition, comme on a pu le constater dans les récents Documents sur la citoyenneté publiés par al-Azhar, à la suite de la conférence à laquelle beaucoup d'entre vous étaient présents. Seul un système qui assure la pleine égalité de tous les citoyens peut aider à garantir un ordre social juste et équitable où les communautés les plus anciennes peuvent trouver leur place dans l'édification de la société et de l'État moderne, sans discriminations. C'est la "contribution" que les Églises d'Orient sont appelées à donner davantage dans la région, mais aussi pour le monde entier ».

La miséricorde envers les réfugiés
Le nonce apostolique a par ailleurs rappelé que l'année de la miséricorde vient d'être clôturée et l'objectif du Saint-Père était de faire redécouvrir « le visage maternel de l'Église en vivant les œuvres de miséricorde, aussi bien spirituelles que matérielles ». Et d'ajouter que « surtout dans nos régions, nous sommes interpellés d'une manière extraordinaire par ce que le Christ nous a dit : "J'étais étranger et vous m'avez accueilli" » (Mt 25,35). Le Saint- Père en a donné un exemple symbolique en prenant des familles au Vatican au retour du voyage œcuménique au camp de réfugiés de l'île de Lesbos, mais a aussi invité dans l'Angélus du 6 septembre 2015 à faire de même en disant : « Que chaque paroisse et chaque monastère accueillent une famille. »

Le président de la République, Michel Aoun, a reçu hier à Baabda la délégation de dignitaires religieux prenant part au 25e Conseil des patriarches catholiques d'Orient. Pour le président, le Liban est un lieu idéal pour la création d'un centre de dialogue interreligieux, de par son long passé de coexistence entre communautés, notamment chrétiennes et musulmanes. Le Liban « est la...

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