À la fin des années cinquante et jusqu'à la guerre de 1967, le Liban comptait environ 10 000 juifs détenant la nationalité libanaise, mais le nombre de juifs vivant dans le pays se chiffrait à 40 000 personnes. Ville des minorités par excellence, Beyrouth avait accueilli à bras ouverts les enfants de la communauté qui fuyaient de Syrie et d'Irak, et qui faisaient face à maintes pressions et violences dans leur pays d'origine suite à la création de l'État d'Israël, en 1948.
La communauté juive libanaise –
israélite sur les listes électorales du Liban – est l'une des dix-huit communautés religieuses reconnues au Liban et partage un siège au Parlement avec les minorités chrétiennes de Beyrouth.
La situation dans la région et au Liban, notamment la guerre des Six-Jours (1967) et la signature des accords du Caire (1969), n'encouragera pas les juifs du pays à rester sur place. Ceux qui ont les moyens partiront pour la France, les États-Unis, le Canada et l'Amérique latine. Les autres iront en Israël, un pays où ils auront du mal à s'adapter et à partir duquel ils ne peuvent plus rentrer au Liban.
Mais c'est surtout la guerre civile (1975-1990) qui a eu raison de la présence des juifs au Liban. Habitant Beyrouth, notamment Wadi Abou Jamil – devenu un immense squat occupé par les milices propalestiniennes au début de la guerre du Liban et les miliciens du mouvement Amal ensuite – ainsi que les secteurs de Spears et de Aïn Mreissé, qui faisaient partie de Beyrouth-Ouest et où l'OLP et les milices propalestiniennes faisaient la loi, ils se sont vus contraints de partir.
À l'instar de tous les Libanais, des juifs du Liban ont été enlevés et tués pour leur appartenance religieuse ; une quinzaine ont péri. Parmi eux des hommes importants au sein de la communauté, notamment Albert Elia, secrétaire du conseil communal israélite et ancien moukhtar de Beyrouth, kidnappé et porté disparu en 1971, et Isaac Sasson, chef de la communauté juive, enlevé en 1985 alors qu'il rentrait de l'aéroport de Beyrouth.
Francophones, les juifs du Liban travaillaient dans tous les secteurs de l'économie. On comptait parmi eux des artisans, des commerçants et de nombreux banquiers, comme les Safra (originaires d'Alep) et les de Picciotto (originaires de Damas).
On ignore actuellement le nombre exact de juifs vivant au Liban. Certains disent qu'ils s'élèvent à un millier alors que d'autres affirment qu'ils ne dépassent pas quelques centaines.
Quoi qu'il en soit, la communauté ne dispose d'aucune synagogue opérationnelle, la plus importante, Maghen Abraham, à Wadi Abou Jamil, située non loin de la Maison du centre, n'a pas encore été inaugurée, et le pays ne compte pas de rabbin depuis longtemps. Avant la guerre en Syrie, c'est le rabbin d'Alep qui officiait en cas de décès d'un membre de la communauté juive au Liban. Ce dernier est parti avec la guerre en Syrie.
Liban
Les juifs du Liban partent dans le sillage des guerres de 1967 et de 1975
OLJ / le 08 août 2017 à 00h44
commentaires (5)
SVP, qui a écrit ce texte?
Damberger Nathan
21 h 22, le 06 décembre 2018