Deux accords ont été signés vendredi entre le ministère de l'Agriculture et le Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam) de Bari, en présence de l'ambassadeur d'Italie, Massimo Marotti. La cérémonie a officialisé un partenariat dans deux secteurs d'activité stratégiques pour le secteur agricole : l'amélioration de la qualité de la production d'huile d'olive et le développement des communautés côtières libanaises. Financée par le gouvernement italien et chapeautée par l'Agence italienne de coopération et de développement (AICS), le ministère de l'Agriculture, le Conseil national pour la recherche scientifique (CNRS) et le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR), cette coopération vise à soutenir les agriculteurs qui souffrent d'une situation économique déplorable.
L'Italie envisage de faire partager son savoir-faire afin de débloquer des opportunités économiques. Un défi particulièrement important au moment où la crise syrienne a porté au Liban 1 million et demi de réfugiés, « une crise qui a touché directement le secteur de l'agriculture », a souligné le ministre Ghazi Zeaïter dans son discours. « Nous voulons soutenir et améliorer la compétitivité des produits agricoles. Ce qui contribuerait à la sécurité économique et sociale des familles de producteurs », a déclaré pour sa part Maurizio Raeli, directeur du Ciheam. Fondée en 1962, cette organisation intergouvernementale méditerranéenne est composée de 13 pays membres dont le Liban et l'Italie. Elle apporte son expertise en matière de développement dans le domaine agricole à travers ses quatre centres en Italie, en France, en Grèce et en Espagne.
« L'agriculture est un secteur stratégique qu'il faut soutenir. Ce n'est pas seulement la pêche ou l'huile d'olive, mais toute l'économie locale que nous voulons encourager », a confié l'ambassadeur italien à L'Orient-Le Jour. Concernant la création d'une culture libanaise de l'huile d'olive, le partenariat souhaite adapter la filière aux marchés internationaux. L'objectif est double : améliorer la qualité de ce secteur et le rendre attractif à l'international.
Le partenariat projette pour cela de créer un laboratoire de certification de la qualité de l'huile d'olive. Il souhaite par ailleurs développer les compétences des acteurs économiques locaux à travers des formations et des ateliers de travail. Portée sur l'innovation et le respect de l'environnement, une étude conjointe sera lancée en parallèle grâce au financement de l'Italie à hauteur d'un demi-million d'euros. Elle pointera les opportunités et les difficultés en ce qui concerne le développement de ces zones côtières vulnérables. La pêche, le tourisme, autant d'activités qui devront respecter l'écosystème marin. « La mer Méditerranée est une ressource immense pour les pays qui l'entourent. Nous nous devons de la protéger », a ajouté M. Marotti.
Ces dix dernières années, l'Italie est devenue l'un des partenaires les plus importants du secteur agricole du pays du Cèdre. « Notre pays va fêter en 2017 une décennie de coopération privilégiée avec Beyrouth », conclut, enthousiaste, l'ambassadeur. Une collaboration que l'Italie s'efforce de développer dans d'autres domaines. En témoigne le prochain lancement de deux parcs industriels dans la Békaa et près de Saïda soutenus par Rome.
Liban - Coopération
Signature d’un double partenariat entre le ministère de l’Agriculture et l’Italie
OLJ / Par Ophélie JULIEN-LAFERRIÈRE, le 07 août 2017 à 00h00