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Liban - Disparition

Youssef Howayek, gentleman-journaliste

Youssef Howayek.

Il appartenait sans doute à un autre siècle. Un siècle où la bienséance, la gentillesse, la politesse, l'élégance, la générosité, la courtoisie et la modestie n'étaient pas, comme aujourd'hui, des diamants rares à débusquer tout au fond de mines de charbon insondables. Son visage serein, radieux, son sourire sincère étaient capables de désamorcer la plus vive des colères. D'un calme olympien, toujours égal à lui-même, il ne se permettait pas le moindre accroc ou faux pli à son allure de gentilhomme.

Youssef Howayek, unanimement reconnu et salué comme gentleman-journaliste, a quitté ce monde vendredi soir, une heure avant minuit, à la veille de la fête de la Transfiguration – comme son père, disparu exactement à la même date, il y a dix ans. C'est une chute accidentelle qui a eu raison de lui, dans le jardin de sa maison de Halta (caza de Batroun), qu'il construisait pierre par pierre depuis près de 25 ans, pas loin de la maison de ses parents. À 58 ans, ce célibataire endurci s'apprêtait enfin à convoler en justes noces avant que la camarde ne frappe.

Né en 1959 et élevé à Halta par des parents très dévots, Youssef Howayek s'était tourné vers le journalisme. Après des études à l'Université libanaise section II de Fanar, il avait intégré l'équipe de Radio-Liban libre en tant que reporter, ainsi que celle du quotidien ad-Diyar, se livrant surtout à des entretiens avec des diplomates. Il deviendra progressivement le directeur responsable du quotidien, mais surtout, durant une vingtaine d'années, le conseiller médias du député Boutros Harb.

Mais son œuvre majeure restera la fondation du Club de la presse, un espace neutre et ouvert à tous permettant à tout un chacun, sans distinction aucune, de venir plaider sa cause. Youssef Howayek dirigera avec succès cette plateforme durant vingt ans, avant de décider subitement de passer, principe de l'alternance oblige, le flambeau à son confrère et ami Bassam Abou Zeid en mars 2015.
Dès l'annonce de sa mort, les hommages à la mémoire du journaliste se sont multipliés dans les agences d'informations et sur les réseaux sociaux, tous dithyrambiques, mettant l'accent sur l'intégrité et le caractère rassembleur d'un homme qui, en dépit de ses engagements politiques et de ses écrits journalistiques – voire de sa participation aux combats durant la guerre civile dans les rangs du Front libanais –, se sera toujours fait un point d'honneur de ne jamais médire ou faire de mal à qui que ce soit.
Les obsèques auront lieu aujourd'hui à 17h en l'église Mar Abda de Halta, et les condoléances seront reçues après l'office au domicile du défunt, ainsi que mardi, en la cathédrale Saint-Georges de Beyrouth, de 11h à 19h.

Il appartenait sans doute à un autre siècle. Un siècle où la bienséance, la gentillesse, la politesse, l'élégance, la générosité, la courtoisie et la modestie n'étaient pas, comme aujourd'hui, des diamants rares à débusquer tout au fond de mines de charbon insondables. Son visage serein, radieux, son sourire sincère étaient capables de désamorcer la plus vive des colères. D'un...

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