Un énorme scandale secoue actuellement un grand hôpital gouvernemental à Beyrouth, où un grand nombre de malades de cancer ont de toute évidence été privés des traitements adéquats, distribués par le ministère de la Santé, en raison d'un trafic illicite et frauduleux.
Le Conseil supérieur de discipline, présidé par le juge Marwan Abboud et formé des membres Ali Fakih et du juge Antoine Sleiman, a ainsi annoncé hier « avoir démis de ses fonctions Mme M. B., chef du département de pharmacie dans l'un des grands hôpitaux gouvernementaux, pour s'être emparée d'une grande quantité de traitements pour le cancer distribuée à l'hôpital par le ministère de la Santé, et l'avoir revendue à des centaines de millions de dollars pour son compte personnel ». Et l'affaire ne s'arrête pas là. Cette femme a apparemment « remplacé les traitements par d'autres qui sont soit inefficaces, soit périmés, et qui ont été administrés à un grand nombre de patients atteints de cancer, la plupart des femmes et des enfants, sans les en avoir notifiés, ce qui les a privés d'une chance de rétablissement, et, dans certains cas, de survie », lit-on dans le communiqué du Conseil.
Le texte précise également qu'« un grand nombre de fonctionnaires et de médecins ont aidé la chef du département de pharmacie à commettre ses délits et ses crimes, et n'ont pas encore été pénalisés de manière adéquate, puisqu'ils se trouvent toujours à leurs postes ». Le Conseil dit avoir « demandé que l'enquête se poursuive en vue de mettre la main sur leurs dossiers, de les sanctionner de la manière appropriée et de les empêcher de commettre de tels délits à l'avenir ».
Et d'ajouter : « Le Conseil supérieur de discipline a également demandé au parquet de statuer sur ces affaires qui relèvent du crime pénal, et au ministre de la Santé de prendre les mesures légales nécessaires en vue de faire retirer définitivement son permis à cette pharmacienne, afin de protéger la santé et la vie des citoyens. »
Le Conseil supérieur de discipline place cette affaire dans le droit sillage de nombreux dossiers entachés de corruption au sein de certains grands hôpitaux gouvernementaux, l'inscrivant dans le cadre de la lutte contre la corruption et le chaos dans les systèmes de financement qui y étaient en vigueur.
Le ministre d'État contre la corruption, Nicolas Tuéni, a appelé hier le président de l'ordre des pharmaciens, Georges Sili, afin de lui communiquer les résultats du jugement émis par le Conseil supérieur de discipline à l'encontre de l'une de ses adhérentes. Il lui a demandé de prendre envers elle les mesures disciplinaires qui s'imposent. De son côté, M. Sili a assuré que « l'ordre est attaché à la préservation de l'intérêt général et la sécurité sanitaire, et prendra les mesures qui s'imposent ».
Le Conseil supérieur de discipline, présidé par le juge Marwan Abboud et formé des membres Ali Fakih et du juge...
commentaires (13)
Cette empoisonneuse des temps modernes n'aurait pu commettre ses forfaits criminels si l'Etat n'était pas aussi faible. La responsabilité est multiple: 1 - Certes la pharmacienne elle même 2- Les modalités archaïques de gestion au sein du Ministère de la Santé. 3 -L'absence de contrôle et d'inspection 4 - (1+2+3) = Corruption généralisée. Faut il pendre cette dame? Pourquoi faire? Le mal est partout dans ce Liban qui n'est même plus un Etat, tout juste une contrée où batifolent les pires voyous au milieu de déchets putrides.
COURBAN Antoine
19 h 04, le 06 août 2017