La première phase de l'opération militaire destinée à l'épuration du jurd de Ersal est sur le point de se terminer, le Hezbollah ayant marqué une avancée substantielle et une victoire certaine contre les éléments du Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra). C'est ce qu'affirment des sources proches du Hezbollah, soulignant qu'une fois les régions qui étaient sous contrôle de ce groupe jihadiste nettoyées et remises à l'armée libanaise, le parti chiite s'attellera à la seconde phase qui consiste à bouter le groupe État islamique des zones où il se trouve, situées aux confins de la région de Baalbeck et de Qaa.
Placée sous le signe de la lutte contre le terrorisme, l'opération militaire conjointement menée par le Hezbollah et les forces régulières syriennes vise à bouter les jihadistes hors de ce no man's land qui s'étend à la frontière libano-syrienne, affirme-t-on de source proche du parti chiite.
Dans les milieux politiques opposés au Hezbollah, les objectifs de cette guerre sont analysés à travers le prisme du contexte régional, plus précisément à la lumière du récent sommet du G20 de Hambourg tenu les 7 et 8 juillet, et de l'accord d'entente qui a filtré de la réunion entre les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine. Les deux hommes seraient convenus de réduire l'influence de l'Iran en Syrie et de soustraire ce pays du processus de la résolution de la crise dans ce pays.
La République islamique serait notamment privée de jouer un rôle d'observateur du cessez-le-feu dans les régions sécurisées, cette tâche devant rester confinée aux mains des Américains et des Russes. Toujours selon les sources de l'opposition, outre l'objectif de la lutte contre le terrorisme annoncé, il s'agit pour le camp prosyrien de trouver une région sécurisée en Syrie et soumise à l'influence de l'Iran, qui ambitionne de s'octroyer un rôle coûte que coûte dans le dossier syrien. Une tâche d'autant plus pressante que les négociations en vue d'un règlement de la crise syrienne vont reprendre incessamment, alors que se poursuivent les pourparlers au siège des Nations unies visant à définir les contours de la Syrie de demain.
Des sources proches du Hezbollah assurent par ailleurs que les choses vont radicalement changer après l'opération du jurd, soulignant que le parti chiite prendra des positions plus fermes avec certaines parties. Dorénavant, il n'y aura plus de place aux compromis ni à la complaisance avec qui que ce soit. Les sources indiquent que le parti ne cherchera cependant pas à investir sa victoire dans la bataille du jurd en interne, une position que le chef de l'État, Michel Aoun, aurait appréciée, lorsqu'il a évoqué les « répercussions positives » de l'opération militaire sur la situation interne. C'est un son de cloche que l'on entend également parmi ceux qui s'opposent à la politique du parti chiite, qui, tout en continuant à critiquer la marge de manœuvre dont jouit le Hezbollah en matière de guerre et de paix sans rendre compte à qui que ce soit, reconnaissent toutefois l'impact bénéfique que l'épuration aura sur le pays.
Dans les milieux du parti chiite, on assure d'ailleurs qu'il ne cherchera pas à exhiber son surplus de force sur le terrain libanais ni à en faire des démonstrations, comme cela s'était produit en mai 2008, quand bien même certaines parties cherchent à promouvoir le contraire.
Le Hezbollah pourra toutefois reconsidérer sa position par rapport à certains dossiers, tels que la loi électorale dont il pourrait réclamer la révision. Après une victoire contre les jihadistes, il cherchera sans aucun doute à faire reluire son image sur le plan interne aussi bien qu'externe. Le parti espère désormais faire bonne figure après avoir réussi à combattre et bouter hors du Liban les mouvements et groupes radicaux de l'opposition syrienne, ayant bénéficié d'une couverture tacite de la part des grandes capitales dont le silence est synonyme d'acquièscement. Les seules critiques qui ont fusé sont venues de l'intérieur, tiennent à faire remarquer les sources du parti, qui ajoutent que, dorénavant, le Hezbollah ne permettra plus à quelque partie que ce soit de lui demander de rendre compte de ses opérations militaires en Syrie ou dans les contrées arabes puisqu'il se considère comme une composante régionale importante. C'est d'ailleurs ce qu'en a dit le Premier ministre à Washington, et, avant lui, le président de la République, qui avait laissé entendre que son rôle et ses armes devront être résolus dans le cadre d'une solution et d'un compromis régionaux.
Entre-temps, le triptyque armée-peuple-résistance est revenu en force dans la bouche du chef du Parlement, Nabih Berry, qui fait remarquer à qui veut l'entendre que l'opération du jurd a bénéficié d'un aval populaire et du soutien de l'armée. Un slogan qu'il manie en réponse aux critiques exprimées par certaines parties qui ont estimé que la bataille verse directement dans l'intérêt de l'Iran et non du Liban.
Liban - Éclairage
Le Hezbollah ne fera plus aucun compromis après sa victoire contre les jihadistes
OLJ / Par Philippe ABI AKL, le 26 juillet 2017 à 01h51
SI LE HEZB N,INVESTI PAS SON ACTION AU JURD DE ERSAL DANS LA POLITIQUE INTERNE CE SERA A SON AVANTAGE BIEN SUR... IL DEMENTIRA TOUTES LES ACCUSATIONS DE CEUX QUI ONT PEUR ET EN PENSENT AUTREMENT...
15 h 44, le 26 juillet 2017