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Auto - Autos d’hier

BMW Isetta, comme « un poisson dans un bocal »...

Iso Isetta, l’authentique voiturette… Elle fut imaginée par Renzo Rivolta, un industriel milanais qui fabriquait en 1950 des réfrigérateurs (Isothermos) et qui a voulu se recycler dans les scooters. Mais la concurrence de Vespa et Lambretta l’a forcé à changer ses plans. Il cherche donc à concevoir un véhicule totalement original, capable de transporter deux adultes et un enfant, ainsi que quelques bagages, en toute sécurité. Entre-temps, l’ingénieur italien Ermenegildo Preti brevette, en 1950 aussi, un prototype de véhicule de forme ovoïde avec une porte frontale et trois roues. En 1952, les ingénieurs Ermenegildo Preti et Pierluigi Raggi sont mandatés par Renzo Rivolta et imaginent un petit véhicule mû par un moteur de motocyclette, aux formes modernes et pratiques, qui reprenait les traits du prototype de Preti, mais cette fois à quatre roues pour plus de stabilité. Preti dit avoir été inspiré par un avion-cargo pour dessiner l’avant. Son nom: Isetta, c’est-à-dire petite Iso. Elle fait sensation au Salon de l’automobile de Turin en 1953. Toutefois, ses débuts sont très difficiles en Italie, où sa production reste confidentielle, en raison de la concurrence de la Fiat 500. L’Iso Isetta voit ainsi sa licence de fabrication cédée en 1955 à plusieurs constructeurs, dont BMW, alors que sa fabrication s’arrête cette même année en Italie. Photo DR

Lors de l'édition 1954 du Salon de l'automobile de Genève, le principal agent de BMW en Suisse découvre une « moto » entièrement carénée, appelée Isetta et fabriquée par la firme italienne Isomoto. Il en informe immédiatement le constructeur allemand. BMW avait déjà consacré beaucoup de temps à l'étude d'une voiture populaire qui représenterait la meilleure valeur possible pour l'entreprise, et l'Isetta semble correspondre à ces attentes. À l'époque, Eberhard Wolff – directeur du centre d'essai de BMW – déclarait : « L'Isetta n'est délibérément pas destinée à être (uniquement) une voiture de Salon. »
En 1955, ayant acquis la licence de fabrication après sa rétrocession par Isomoto, BMW décide de se lancer dans les véhicules populaires en produisant à son compte la petite Isetta. Contrairement à l'Italie, l'Allemagne offre un marché très porteur pour ces microvoitures. Le climat, sans doute moins clément pour les usagers du scooter, joue un rôle déterminant dans le succès de la voiturette. La présentation de la petite BMW a lieu lors d'une conférence de presse le 5 mars 1955, sans grande cérémonie, dans un hôtel de Rottach-Egern sur les bords du lac Bachmair. Les journalistes ont alors l'occasion de découvrir une voiturette biplace, bien loin des voitures de sport auxquelles le constructeur allemand les a habitués. Toutefois, la dernière-née de BMW n'est pas réellement une surprise, la firme ayant annoncé, dès l'automne 1954, l'arrivée de ce nouveau modèle. Soit six mois avant que l'Isetta ne sorte de l'usine de Milbertshofen.

Gouffre financier
Le caractère novateur de ce véhicule n'échappe pas aux techniciens bavarois, et BMW affiche de grandes ambitions pour l'Isetta. Avec sa porte frontale et son encombrement réduit, ce scooter carrossé peut non seulement tenir une place honorable dans la circulation urbaine, mais aussi se jouer des problèmes de stationnement. Les ingénieurs de BMW apportent néanmoins quelques améliorations à l'édition originale : peu pratique avec son mélangeur huile/essence, le monocylindre deux-temps pour lequel Isomoto a opté est remplacé par un quatre-temps emprunté à une moto. Refroidi par une petite turbine, le moteur développe 12 ch permettant d'atteindre les 80 km/h en vitesse de pointe. Bruyante, manquant de couple à bas régime, cette mécanique sera secondée l'année suivante par une version de 300 cc, dénommée Isetta 300. D'un poids de 330 kg et d'une longueur de 227 cm, les caractéristiques techniques de l'Isetta sont assez inhabituelles : en raison de son ouverture par l'avant, le volant et le tableau de bord sont solidaires de la porte. Un système ingénieux permettait toutefois aux passagers de s'y installer sans contorsions.
Mais cette microvoiture présente de nombreux défauts... La boîte de vitesses est dure, la direction est floue, l'accélération est loin de satisfaire les attentes et l'habitacle se transforme en étuve en été. Concernant le confort et l'habitabilité, certains trouvent la BMW Isetta spacieuse, appréciant sa vue « panoramique », tandis que d'autres déclarent comprendre à quoi ressemble « la vie d'un poisson dans un bocal ». Malgré tout, elle va surclasser toutes ses rivales du moment sur le marché allemand. À peine officiellement dévoilée au public, en avril 1955, la petite voiture voit ses commandes affluer et son succès aller grandissant les années suivantes, grâce surtout à des tarifs très attractifs.
Mais BMW peine à amortir le coût de sa production. Ainsi, en 1958, l'Isetta devient un gouffre financier pour la marque. Cette même année, un nouveau modèle voit le jour, doté notamment de nouvelles suspensions améliorant la tenue de route et d'une carrosserie modernisée à toit ouvrant et vitres latérales coulissantes. Les prix sont revus à la hausse, mais il est trop tard. La croissance économique bat son plein en Allemagne et la clientèle s'est lassée des microvoitures. La hausse du pouvoir d'achat, l'arrivée sur le marché de voitures d'occasion et de véhicules neufs plus accessibles mettent fin aux petites citadines. En 1962, l'Isetta disparaît définitivement du catalogue de BMW. Au total, 161 728 unités ont été produites depuis son lancement.
Source : rédaction

Lors de l'édition 1954 du Salon de l'automobile de Genève, le principal agent de BMW en Suisse découvre une « moto » entièrement carénée, appelée Isetta et fabriquée par la firme italienne Isomoto. Il en informe immédiatement le constructeur allemand. BMW avait déjà consacré beaucoup de temps à l'étude d'une voiture populaire qui représenterait la meilleure valeur...

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