Photo Wadih Chlink
Quels sont les ingrédients d'une comédie musicale réussie ? Des chansons virevoltantes, des personnages bien campés, des costumes miroitants et un parfait équilibre entre le verbe et la verve, les chants et la danse, le sourire et l'émotion... C'est certainement le cas avec Bint el-Jabal. De retour après un grand succès en 2015, la comédie musicale de Roméo Lahoud (qu'il avait créée en 1988) était présentée hier soir au BIEL, dans le cadre du festival Beirut Holidays, sous la férule de 2U2C, Star System et Production Factory. Le spectacle – inspiré de la comédie My Fair Lady, l'un des spectacles phares de l'âge d'or de Broadway elle-même adaptée de Pygmalion de George Bernard Shaw et immortalisée au cinéma par une exquise Audrey Hepburn en 1964 – s'appuie sur une belle distribution entourant la talentueuse et pétillante Aline Lahoud : Badih Abou Chacra, Gabriel Yammine, Maguy Badaoui, Issam Merheb, Laudy Azzi, Maryline Hokayem, Rifaat Nohra et la troupe de danse Alain Merheb.
L'intrigue est archiconnue : comment, à la suite d'un pari, un professeur de phonétique va transformer une petite marchande de fleurs en honorable lady de la haute société. Au-delà de l'anecdote, cherchez la critique sociale...
Un spectacle où les dialogues à fleurets mouchetés, pleins d'esprit, jouent à armes égales avec une partition qui ne manque pas de chansons inoubliables, que l'on retrouve avec bonheur. Ya istaz el-abjadiyyi, Chou fi khalf el-bahr, Alouli el-eid... Une comédie joyeuse qui traite de l'émancipation et de la lutte des classes avec drôlerie et intelligence. À voir ce soir encore, car on ne se lasse jamais de cette Bint el-Jabal campée par une étonnante et bougrement douée benjamine du clan Lahoud.
Fiche technique
Scénario et dialogue : Roméo Lahoud
Décors : Roméo Lahoud-Serge Brounst
Costumes : Papou Lahoud
Chorégraphie : Georgette Gebara-Nay Lahoud Merheb
Musique : Roméo Lahoud-Fredericke Loewe
Boghos Gelalian-Georges Garvarentz
commentaires (0)
Commenter