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À La Une - Reportage

En Libye, une force régulière en formation "pour en finir avec les milices"

Les autorités de transition qui se sont succédé depuis 2011 ont été incapables de former une armée ou une police régulière, ni même de réinstaurer la sécurité dans le pays.

Vue de l'entraînement militaire dans un centre de formation à Ghariane, dans l'ouest libyen. MAHMUD TURKIA/AFP

Sous un soleil de plomb, une centaine de jeunes s'initient à la marche militaire dans un centre de formation à Ghariane, dans l'ouest libyen, où les autorités tentent de former la première force régulière depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. A côté, un petit camp d'entraînement de fortune a été aménagé pour former les futurs soldats. Au programme: sauter, grimper, se hisser à la corde, ramper.

"Cette formation de base marque notre passage de la vie civile à la vie militaire", explique Issam Abou Ghnima, un des soldats de la première promotion de la Garde présidentielle en cours de formation.
Ce jeune de 28 ans, marié à deux femmes, dit avoir perdu deux enfants pendant la révolte populaire de 2011. Il a décidé d'intégrer la Garde présidentielle pour "en finir avec les milices qui ont détruit le pays".
"Nous voulons passer à une nouvelle étape: celle de la construction de l'Etat. Je trouve que la Garde présidentielle est un très bon projet pour commencer à bâtir les institutions", explique-t-il.

Les autorités de transition qui se sont succédé depuis 2011 ont été incapables de former une armée ou une police régulière, ni même de réinstaurer la sécurité dans un pays sous la coupe de centaines de milices.
Depuis quelques mois, le gouvernement d'union nationale (GNA), appuyé par la communauté internationale, peine à former cette Garde présidentielle qui devra notamment protéger les membres du gouvernement, les institutions publiques et les missions diplomatiques.

'Bons salaires'

"La communauté internationale veut nous aider, mais en présence des milices, elle n'a pas trouvé les institutions sur lesquelles compter", explique le colonel Adnan al-Turki, porte-parole de la Garde présidentielle.
M. Turki s'exprime devant les 200 soldats de la promotion, rassemblés dans une salle dans ce centre de formation à Ghariane, à 85 km au sud de Tripoli. Pour les motiver, il leur promet de "bons salaires et des primes", ainsi que des formations à l'étranger.

La Garde présidentielle, censée former le noyau dur des futures armée et police libyennes, devrait compter sept brigades. La première promotion compte quelque 600 futurs soldats et officiers répartis sur trois centres de formation à Ghariane, Tripoli et Misrata (ouest), explique le colonel Salah al-Triki. Après une formation de base de trois mois, les soldats choisiront une spécialité, selon leur compétence: force spéciale, télécommunications, mécanique, etc., explique M. Triki.

Pour commencer, la Garde présidentielle compte déjà 500 combattants opérationnels recrutés parmi les groupes armés pour assurer notamment la protection de l'aéroport international de Tripoli, selon le général Mohamad Shtiba.

Le GNA a récemment repris le contrôle de cet aéroport détruit par les violences en 2014, après en avoir chassé des milices rivales.
"Nous tentons maintenant d'intégrer les miliciens individuellement avec seulement deux mois de formation, essentiellement pour leur inculquer le b.a.-ba de la discipline militaire. La plupart d'entre eux ont effectué leur service militaire et sont bien aguerris au combat", assure le général Shtiba.

Depuis 2011, les autorités de transition avaient essayé à maintes reprises d'intégrer les milices dans des forces régulières. Des milliers de combattants ont été formés en Libye et à l'étranger à cette fin. Mais ces miliciens, qui changent d'allégeance selon l'intérêt du jour, finissent à chaque fois par rejoindre des milices formées sur des bases régionale, tribale ou religieuse.
"Nous n'allons pas commettre les mêmes erreurs", promet le général Shtiba sans expliquer comment.

 

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