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Liban - Éducation

Le programme ADIP a modernisé l’enseignement supérieur libanais

Lancé en 2014 par l'Agence universitaire de la francophonie, le programme visait à développer l'apprentissage à distance et l'approche par compétences dans les universités.

Hervé Sabourin, directeur régional de l’AUF, entouré des membres chargés de la coordination du projet ADIP.

Il devait donner un nouveau souffle à l'enseignement supérieur libanais. Le projet ADIP (Apprentissage à distance et innovation pédagogique), destiné à développer de nouveaux modes d'apprentissage dans les universités libanaises, s'est achevé hier au cours d'une cérémonie organisée au ministère de l'Éducation. Des représentants d'universités françaises, belges et roumaines – toutes partenaires du programme – avaient fait le déplacement.
Financé à hauteur de 1,4 million d'euros par l'Union européenne, ADIP est coordonné depuis 2014 par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) pour renforcer l'employabilité des étudiants. « Les jeunes rencontrent des difficultés dans leur insertion professionnelle, confie Nathalie Bitar, en charge du projet pour l'AUF. Les cursus des universités libanaises ne prennent pas en compte les nouvelles exigences du marché du travail. »
Pendant quatre ans, des professeurs de l'Université Pierre et Marie Curie de Paris, de l'Université de Liège et de l'Université de Bucarest sont intervenus pour former leurs homologues libanais volontaires à l'approche par compétences. « Nous avons souhaité introduire un aspect professionnalisant à des cursus qui ne reposaient que sur des connaissances », précise Nathalie Bitar. Les sept universités libanaises impliquées dans le projet ont aussi été sensibilisées à l'enseignement à distance. « Cette forme d'apprentissage a deux objectifs, souligne Hervé Sabourin, directeur régional de l'AUF au Moyen-Orient. Elle vise à lutter contre les effectifs toujours plus nombreux des universités, mais aussi à saisir toutes les potentialités qu'offre internet au XXIe siècle. » L'expérimentation a concerné les professeurs de masters spécialisés dans la finance, dans les systèmes de gestion et dans les gestions hôtelières et hospitalières.

Pérennité
Cette nouvelle pédagogie va-t-elle survivre à l'arrêt d'ADIP ? Pour l'instant, seules l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et le CNAM (Conservatoire national des arts et des métiers du Liban) ont franchi le pas en lançant des classes à distance et des approches par compétences. « Le plus dur commence maintenant, confie Hervé Sabourin. Les professeurs sensibilisés à ces pratiques vont devoir convaincre l'ensemble de leurs collègues, qui restent pour la plupart très conservateurs. C'est là que la révolution doit se faire. »
L'obstacle pourrait aussi être juridique : l'enseignement hybride, qui repose sur un mélange de cours en présentiel et à distance, n'est toujours pas reconnu par le ministère de l'Enseignement supérieur. L'approche par compétences non plus. Un projet de loi, déposé par l'AUF, est en cours d'examen : « Nous devons fixer un cadre réglementaire à ces pratiques, explique Ahmad Jammal, directeur général de l'Enseignement supérieur. Il est évident que nous soutenons cette initiative novatrice pour l'enseignement libanais, mais nous devons nous assurer de la pertinence des compétences transmises aux étudiants. » Sous peine de devoir classer « sans suite » le projet ADIP et de voir s'envoler l'espoir d'une rénovation pédagogique au Liban.

Il devait donner un nouveau souffle à l'enseignement supérieur libanais. Le projet ADIP (Apprentissage à distance et innovation pédagogique), destiné à développer de nouveaux modes d'apprentissage dans les universités libanaises, s'est achevé hier au cours d'une cérémonie organisée au ministère de l'Éducation. Des représentants d'universités françaises, belges et roumaines –...

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