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Liban - Législatives

Candidatures : des atteintes à l’égalité pointées dans la nouvelle loi

Les édiles doivent démissionner dix mois avant le scrutin pour pouvoir se présenter.

Ziad Hawat s’apprête à présenter sa démission à Jbeil.

Si la proportionnelle, introduite dans la nouvelle loi électorale, devrait en théorie permettre à de nouveaux visages d'intégrer la Chambre des députés, il reste que certains partis au pouvoir semblent déterminés à empêcher le renouvellement de la classe politique, en vue de préserver leur hégémonie.
C'est ainsi qu'une personnalité politique bien au fait des questions électorales fait observer que le nouveau texte – qui a vu le jour après une longue gestation – contraint les présidents de municipalités désireux de se porter candidats aux législatives prévues le 6 mai 2018 de démissionner « dans un délai d'un mois après la publication de la loi électorale au Journal officiel ». Soit le lundi 17 juillet 2017.
Interrogée par L'Orient-Le Jour, cette personnalité est persuadée que cette longue durée séparant la démission de la date du scrutin est certainement liée à des considérations de rivalité politique opposant le Courant patriotique libre à certains présidents de conseils municipaux, à l'instar de Ziad Hawat (président de la municipalité de Jbeil), pour ne citer qu'un seul exemple.
Expliquant ce constat, le responsable politique estime « incompréhensible » de demander à des personnalités influentes sur le plan local de démissionner, alors que les ministres, qui sont beaucoup plus influents, et dont une écrasante majorité compte se présenter aux législatives de 2018, resteront à leurs postes.
En dépit de cela, M. Hawat semble déterminé à mener la bataille des législatives. Citées par l'agence al-Markaziya, des sources proches du président du conseil municipal de Jbeil font savoir qu'il tiendra prochainement une conférence de presse pour annoncer sa démission de son poste actuel.

« Rapports complexes »
A contrario, certains maires ne sont pas aussi enthousiastes pour les législatives, d'autant qu'ils estiment être les victimes de calculs politiciens, doublés de rapports complexes entre les formations majoritaires dans leurs régions. C'est le cas d'Edmond Gharios, président de la municipalité de Chiyah et candidat aux législatives de 2009 à Baabda, qui a décidé de ne pas se représenter au prochain scrutin législatif.
Interrogé par L'OLJ, il fait valoir que les positionnements politiques dans le caza de Baabda ont radicalement changé depuis les dernières législatives. « Cela rend plus difficile une percée des indépendants », souligne-t-il, indiquant que le CPL et les FL formeront chacun sa propre liste.
« Ce tableau politique complexe (dans l'attente d'une position claire du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt) ne me permet pas de me porter candidat », ajoute Edmond Gharios.
Commentant les dispositions de la nouvelle loi, M. Gharios estime que la démission des présidents des conseils municipaux est « un camouflet porté à la vie politique, dans la mesure où la gouvernance locale est un passage obligé de l'action publique ». « Il est injuste de pousser les maires à la démission, alors que les ministres restent à leurs postes jusqu'à la veille du scrutin », note-t-il.
Même son de cloche chez Fady Martinos, président de la Fédération des municipalités de Jbeil, qui confie « ne pas comprendre » les motifs de cette mesure à l'encontre de ses collègues. Joint par L'OLJ, il fait état d'efforts menés actuellement dans les milieux municipaux pour modifier l'article en question, afin d'égaliser le traitement avec les fonctionnaires de première catégorie.
Pour Boutros Harb, député de Batroun, on cherche à « écarter des gens qui ont le droit de se présenter aux législatives. Il s'agit là d'une atteinte flagrante au principe de l'égalité ».
« Si le pays était dans des circonstances normales, loin de la menace de vacance dangereuse au niveau du législatif, j'aurais présenté un recours en invalidation (de la nouvelle loi électorale), dans la mesure où le texte comporte des vices de forme », assure-t-il à L'OLJ.

Si la proportionnelle, introduite dans la nouvelle loi électorale, devrait en théorie permettre à de nouveaux visages d'intégrer la Chambre des députés, il reste que certains partis au pouvoir semblent déterminés à empêcher le renouvellement de la classe politique, en vue de préserver leur hégémonie.C'est ainsi qu'une personnalité politique bien au fait des questions électorales...

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