Nabil Tabet fait voyager ses gouttes dans l’espace intergalactique.
Au commencement était la goutte, « celle qui donne naissance à tout ; tout ce qui donne la vie est goutte : l'eau est goutte, le sang est goutte », explique Nabil Tabet. Et le photographe de poursuivre : « J'ai commencé à faire des photos de gouttes par hasard ; une goutte en tant que telle est inerte. Et puis, j'ai eu envie d'observer son évolution sur Terre. Alors j'ai commencé par lui donner la vie : des couleurs, de la lumière, et puis je l'ai fait voyager dans l'espace. »
La goutte d'eau doit affronter les multiples aléas de l'espace imaginés par l'artiste : champs magnétiques, aurores boréales stellaires, murs solaires, arc-en-ciel spatial ; autant de péripéties qui subliment les gouttes de Nabil Tabet. Un mystérieux triptyque, qui met en scène la rencontre de la goutte et de la femme, clôt la série de photographies présentée à l'Atrium de l'hôtel Le Gray, jusqu'au 16 juillet. Les couleurs sont nettement plus froides qu'au début du voyage, et contrastent ainsi avec la sensualité du corps féminin photographié : les mains de la femme sont délicatement posées sur le haut de ses jambes nues, prêtes à accueillir la goutte d'eau. Les trois photographies annoncent la suite du voyage, qui aura lieu l'année
prochaine ; la goutte d'eau enlèvera la femme pour l'emmener chez elle, dans l'espace.
Les cinquante-sept photographies exposées sont en Chromalux. Un nouveau procédé qui consiste à imprimer en subligraphie, sur une plaque en aluminium. « Le rendu des couleurs est frappant, assure l'artiste. La photo résiste à la chaleur, au froid, à l'eau, aux rayures et ne jaunit pas en vieillissant. » Les intéressés peuvent en discuter avec Nabil Tabet, présent tous les jours de 16h à 20h, aux côtés de ses gouttes...
A.R.
Atrium, Le Gray
Centre-ville, jusqu'au 16 juillet
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