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Liban - Société

Un livre et des expositions pour ne pas oublier les disparus de la guerre du Liban

L'ONG Act for the Disappeared publie aujourd'hui un livret qui retrace l'histoire de personnes ayant disparu pendant la guerre de 1975.

Act for the Disappeared organise une exposition pour que soit enfin faite la lumière sur les disparus de la guerre civile libanaise. Photo tirée de la page Facebook de l’ONG

Kariman n'avait que 30 ans lorsqu'elle a été enlevée, un jour de 1986, entre Beyrouth et Saïda. L'infirmière, qui consacrait ses journées aux victimes de la guerre, venait de rendre visite à ses parents et rentrait chez elle retrouver ses deux enfants. Mais depuis ce jour, Racha et Ziad n'ont plus jamais eu de nouvelles de leur mère.

Kariman est l'une des dizaines de milliers de Libanais ayant disparu pendant la guerre de 1975. L'ONG Act for the Disappeared (Agir pour les personnes disparues) rapporte l'histoire de trente d'entre eux dans un livret intitulé Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici, qu'elle publie aujourd'hui. « Nous avons choisi les personnes sur lesquelles nous avions le plus d'informations concernant les conditions de leur disparition », explique la directrice de l'ONG, Justine Di Mayo, jointe par L'Orient-Le Jour. L'organisation s'est servie pour ce faire de sa plate-forme numérique « Fus'hat Amal », qui regroupe depuis 2015 des biographies, des photos et des informations sur les disparus libanais.

 

« Faire la lumière sur ces histoires cachées »
Chacun des récits (qui sont reproduits chaque semaine dans nos colonnes) est écrit à la première personne pour laisser « les disparus » narrer leur histoire dans un témoignage fictif. « Nous avons tenté d'aborder les choses de manière originale et touchante, souligne Justine Di Mayo. Les disparitions pendant la guerre civile représentent un vieux dossier. Il est toujours difficile de sensibiliser les gens à ce genre de cause. »

L'ONG publie ce livret aujourd'hui à l'occasion de son exposition Jusqu'à ce que nous connaissions leur sort, organisée à Hamra (voir par ailleurs). Une dizaine de lampes, entourées de papiers sur lesquels ont été écrites les histoires des disparus, seront présentées au public pour « faire la lumière sur ces histoires cachées ». L'événement se tiendra ensuite sur la place Sassine à Achrafieh, samedi, avant de rallier le stade municipal de Tarik Jdidé, dimanche. Act for the Disappeared a choisi ces trois places publiques – situées dans trois quartiers distincts de Beyrouth – pour sensibiliser le plus grand nombre de visiteurs. « Ces expositions permettent de placer le problème au cœur de l'espace public », argue la directrice de l'ONG. 400 exemplaires du livret devraient être distribués gratuitement pendant le week-end.

 

« Si l'État ne fait rien, c'est à nous d'agir »
Plus de 25 ans après la fin de la guerre, la plupart des familles de disparus n'ont toujours pas retrouvé la trace de leurs proches. « Au Liban, nous sommes confrontés à un blocage politique, regrette Justine Di Mayo. Les hommes politiques ont fait de nombreuses déclarations d'intention, mais nous n'avons jamais rien vu arriver. Si l'État ne fait rien, c'est à nous d'agir. » Agir, dans l'espoir de pouvoir un jour écrire la dernière page de l'histoire des disparus.

 

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Kariman n'avait que 30 ans lorsqu'elle a été enlevée, un jour de 1986, entre Beyrouth et Saïda. L'infirmière, qui consacrait ses journées aux victimes de la guerre, venait de rendre visite à ses parents et rentrait chez elle retrouver ses deux enfants. Mais depuis ce jour, Racha et Ziad n'ont plus jamais eu de nouvelles de leur mère.
Kariman est l'une des dizaines de milliers de Libanais...

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