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Culture - Festival de Byblos

Sean Paul à Jbeil : l’été en pente forte

La superstar jamaïquaine ouvrait hier soir l'édition 2017 du Festival international de Byblos. Et les organisateurs ont eu la bonne idée de proposer une première partie avec Rodge, DJ superstar libanais.

Sean Paul ressemble plus à un footballeur du 93 qu’à un reggae man des Caraïbes. Press Photo

La clientèle était très jeune hier soir dans le plus vieux port du monde. Et, pour la chauffer, Rodge, le DJ des 7 à 77 ans, donne le meilleur de lui-même. L'énergie et l'efficacité de cet homme n'ont d'égal que son art du matraquage, du pilonnage et de l'échantillonnage. Matraquage de son nom, tout le temps présent en lettres capitales, que ce soit sur son DJ booth ou sur les écrans derrière lui, ou, mieux encore, chanté par des jingles à la troisième personne, comme dans un « Jacques a dit » version 2017. Pilonnage musical avec un enchaînement irréfrénable des tubes du moment, de ses remixes des tubes du moment et des coupures contractuelles pour faire participer la foule. Et échantillonnage, car, pour garder le rythme et l'attention de la foule devant lui, l'artiste joue une durée très courte de chaque morceau, ce que fera d'ailleurs aussi Sean Paul. L'épilepsie est-elle prise en charge ? C'est souhaitable.

Chi Ching Ching et Grapefruit
À 21h15, la fosse est pleine, jeune, et des clips des artistes du festival défilent. Avec leurs noms écrits 2 fois plus petit que celui de RODGE. Le concert était annoncé à 20h30 mais personne n'était dupe, certains sont arrivés un tout petit peu en retard (ou étaient-ils bien renseignés ?). Pourtant, le show commence. D'abord avec un DJ de dancehall qui aura quand même du mal à garder la cadence imprimée par Rodge. On sent l'envie monter, mais le grand escogriffe tout en blanc qui prend la suite n'est toujours pas Sean Paul. C'est Chi Ching Ching qui fait chanter Grapefruit à une foule de plus en plus impatiente. Carlos était plus sympa dans un autre style. Et, à 22h, Sean Paul fait son entrée, et la scène bascule. Tout le monde se lève. Sean Paul enchaîne alors ses tubes, à une cadence folle, à la fois en termes de quantité, il tiendra 1heure et 35 minutes, et en termes d'énergie partagée.

 

(Lire aussi : Byblos 2017 : sept concerts cet été et Elton John en décembre)

 

Événement quand Sean Paul commence à chanter Put that body on me, son nom apparaît sur les écrans, et il est écrit en plus gros que Rodge ! Petit rappel que les milliers de fans sont là pour lui et qu'ils sont prêts à se battre pour le stock important de serviettes (suaire moderne d'adeptes conquis) que Sean Paul lancera en direction du public. On est très loin de la poésie et de la proximité de la panthère Jones de l'année dernière, nous sommes ici dans le big Show Business à l'américaine, où tout est calibré, où tout est réfléchi, où tout est scénarisé. Les tubes s'enchaînent, les clips défilent, et les kilos de Sean se sont aussi accumulés au fil des ans. Mais le public est conquis, et comment ne le serait-il pas, de Get busy à Cheap Thrills, un de ses derniers tubes avec SIA, venue, elle, l'année dernière à Byblos et ayant quelque peu déçu ses fans. Ce sont plus de 16 tubes que le chanteur interprète, comme une longue suite ininterrompue de tubes, une histoire récente du RnB et du reggae sauce commerciale, Bob Marley est loin, très loin, le taux de THC a dû beaucoup augmenter dans les cigarettes jamaïquaines...

Quadruple origine
Sean Paul a commencé sa carrière en 1996 et a multiplié les succès à partir de 2002, aussi bien en solo qu'en collaboration, avec les plus grands noms de l'industrie, de Beyonce à Major Lazer en passant par Busta Rhymes. Mixant les styles aussi naturellement que ses quadruples origines, Sean Paul ressemble plus à un footballeur du 93 qu'à un reggae man des Caraïbes, mais il représente le courant commercial de ce style, et son succès lui assure une position intouchable, ce qui lui permet sans doute aussi de pouvoir imposer en ouverture des artistes qui n'ont pas son niveau et qui ont d'ailleurs plutôt refroidi la salle chauffée par Rodge. Mais, en fin de compte, les gens présents ont adoré, tout le monde a dansé, tout le monde a chanté, tout le monde a souri. Le festival pouvait être fier de sa première, comme une jolie bande annonce de l'été 2017 qui a commencé hier soir à Byblos.

 

 

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Latifé Lakkis, présidente du Festival de Byblos

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