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Liban - Éducation

Trois minutes pour convaincre : seize doctorants libanais ont relevé le défi

La première édition au Liban du concours « Ma thèse en 180 secondes » s'est tenue vendredi à Beyrouth. Organisée par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), la finale libanaise s'est déroulée dans les locaux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS Liban).

Les lauréats avec les membres du jury.

Il est 10 heures 30 dans les locaux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Alors que la salle se remplit peu à peu, seize doctorants prennent place avec pour seules armes leur savoir et leur talent d'orateur. Les effets de la congélation sur la viande de volaille, le rapport de la franc-maçonnerie aux monothéismes, la neurofinance... Autant de sujets de thèses plus complexes les uns que les autres, que les doctorants doivent défendre en 180 secondes. Sans notes ni accessoires, ils disposent d'une unique diapositive pour présenter leur sujet de thèse. À la clef : un laissez-passer pour la grande finale internationale du concours « Ma thèse en 180 secondes », le 28 septembre à Liège.

À la fin, il ne restera qu'un seul gagnant. Un par un, les candidats se préparent au rythme du chronomètre. Avant même que le premier finisse, le deuxième se lève déjà pour installer son micro. Si le temps est compté, aucun ne dépasse la limite autorisée. Le public est très concentré face à un vocabulaire souvent spécifique et minutieusement choisi. Le jury est très attentif, composé d'Hervé Sabourin, directeur régional de l'AUF au Moyen-Orient, de Michel Hélou, directeur exécutif de L'OLJ, Tamara el-Zein, directrice du programme des bourses doctorales du CNRS Liban, et Dina el-Maoula, présidente de l'Université islamique du Liban.

Après quinze longues minutes d'attente, le silence s'installe lorsque le directeur de l'AUF prend le micro. La grande lauréate de cette soirée se nomme Hasna Bou Harfouche. Gagnante du prix du jury, elle a séduit le public qui a aussi voté pour elle. Éliane el-Asmar, doctorante à l'Université libanaise, et Désirée el-Hage, de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, ont respectivement reçu les deuxième et troisième prix.

 

 

« C'est un grand honneur », scande Hasna Bou Harfouche lorsqu'elle reçoit le prix du jury. Encore sous le coup de l'émotion, elle répète sa reconnaissance et ses remerciements envers les organisateurs. Doctorante à l'Université arabe de Beyrouth, elle défend la thèse « Chroniques libanaises. Étude des mécanismes de la mémoire (1914-2014). » La lauréate se voit offrir un million de livres par le CNRS Liban. Elle sera également prise en charge par l'AUF pour représenter le Liban lors de la grande finale internationale.

« C'est vraiment super que l'Université arabe de Beyrouth soit récompensée. Je pensais que ce serait une grande université qui gagnerait le premier prix », confie la professeure de la lauréate, qui la suit depuis sa licence. Déjà brillante en master, Hasna Bou Harfouche obtient alors une mention très bien. Rien d'étonnant donc si la lauréate franchit aujourd'hui cette belle étape. Maman de deux enfants, elle réussit à concilier vie de famille et vie professionnelle, un exemple pour les femmes libanaises qui souhaitent suivre cette voie. À la fin de la remise des prix, la lauréate n'a d'ailleurs pas tardé à rejoindre ses enfants pour qu'ils soient les premiers à toucher le prix.

« Ma thèse en 180 secondes » est née au Québec en 2012 grâce à l'Association francophone pour le savoir. Le concours s'étend progressivement dans le monde entier. L'AUF participe au projet et inaugure cette année la première édition au Liban, organisée par l'AUF et le CNRS du Liban. Quatre établissements libanais ont participé : l'Université libanaise, l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, l'Université Saint-Esprit de Kaslik et l'Université arabe de Beyrouth. Une première sélection en interne a permis de faire émerger plusieurs doctorants par université pour la finale libanaise.

Comme pour marquer cette « première fois », Hervé Sabourin, le président de l'AUF, s'adresse à tous les candidats. « Vous êtes porteurs d'une grande mission : porter la recherche scientifique francophone concurrencée par la recherche anglo-saxonne », lance-t-il. Une « défense des valeurs francophones » qui concerne aussi bien le Liban que la France, la Suisse, le Maghreb, et certains pays africains, comme le Bénin, le Cameroun, et tant d'autres qui participent également au concours cette année.

Il est 10 heures 30 dans les locaux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Alors que la salle se remplit peu à peu, seize doctorants prennent place avec pour seules armes leur savoir et leur talent d'orateur. Les effets de la congélation sur la viande de volaille, le rapport de la franc-maçonnerie aux monothéismes, la neurofinance... Autant de sujets de thèses plus complexes...

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