Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a saisi hier l’occasion de la remise de leurs cartes à près de 2 500 nouveaux adhérents au parti, pour répondre implicitement au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Photo ANI
À l'occasion de la remise de leurs cartes à près de 2 500 nouveaux adhérents à Meerab hier, le chef des Forces libanaises (FL) Samir Geagea a réagi implicitement au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. « Nous avons beaucoup entendu parler au cours des derniers jours de la porosité des frontières et de leur ouverture à des groupes armés de tous les horizons, sous prétexte de défendre le Liban », a-t-il commencé par dire.
Vendredi dernier, Hassan Nasrallah avait menacé Israël d'une ouverture des frontières du Liban à des milliers de jihadistes étrangers, s'il venait à agresser ce pays. « D'abord, nous ne demandons à personne de prendre notre défense et celle du Liban, cette mission étant du ressort exclusif, très exclusif, de l'État libanais et de nul autre », a répondu indirectement M. Geagea, en arguant des « accomplissements passés et actuels de l'armée et des services de sécurité » dans la sauvegarde de la stabilité du pays. Et de rappeler en outre le principe de souveraineté de l'État libanais. « Nul n'a le droit de prendre des décisions stratégiques liées notamment à la politique défensive ou la politique étrangère du Liban, ces décisions étant du ressort exclusif du gouvernement », a déclaré le leader FL.
Il n'a pas manqué ensuite de rappeler les sinistres conséquences de l'ouverture des frontières libanaises aux combattants palestiniens dans les années 1970, « sous prétexte d'affronter Israël ». « Le résultat en a été une confrontation avec le peuple libanais et une guerre sans précédent à l'intérieur du pays », a-t-il souligné. « L'histoire a prouvé, au fil de 1 500 ans, que les Libanais ont mérité le Liban parce qu'ils l'ont eux-mêmes défendu, et non par le biais de groupes d'étrangers », a-t-il ajouté, sans manquer de rappeler la tradition de « résistance » des FL.
Dans l'autre volet politique de son discours, Samir Geagea a décrit les FL comme des acteurs acharnés de la lutte contre la corruption, en dépit de leur présence à l'intérieur du gouvernement. « Les FL font leur première entrée active et efficace au sein du gouvernement. Nous aspirons à y transposer autant que possible nos convictions politiques, à commencer à ce stade par la lutte contre les mécanismes de corruption incrustés dans le pays depuis longtemps et qui aujourd'hui menacent l'État dans son entité », a affirmé Samir Geagea. Et d'insister sur le fait que les FL ne seront pas conciliantes à ce niveau. « Tous ceux qui parient sur un glissement progressif des FL vers le réseau d'intérêts et de corruption, que ce soit par désespoir, par esprit de défaitisme, ou encore pour ménager une partie ou couvrir une autre, se trompent », a-t-il martelé, en se référant au « legs de Bachir (Gemayel) ».
Il n'a pas manqué enfin d'évoquer par des mots lyriques la réconciliation de Meerab : « Bien que restreinte à deux partis (les FL et le Courant patriotique libre, NDLR), cette réconciliation a diffusé, comme une lumière, ses effets positifs à l'ensemble du pays. Elle a permis dans un premier temps de faire élire le général Michel Aoun à la présidence, et d'aboutir ensuite à une nouvelle loi électorale. Que la cérémonie de ce soir soit baptisée "la cérémonie de la réconciliation de Meerab". »
JE PREFERE LE MOT GOUVERNEMENT... AU LIEU DE : CABINET ! CA SENT MAUVAIS...
10 h 32, le 03 juillet 2017