Grèce: la police interdite de manifestation à Athènes

Le gouvernement grec a interdit mercredi une manifestation syndicale policière prévue jeudi dans le quartier contestataire athénien d'Exarchia, dénonçant une provocation de l'opposition de droite, qui a elle crié au scandale sécuritaire.

Selon la Fédération syndicale de la police, le rassemblement visait à ouvrir le dialogue sur les violences visant régulièrement les forces de l'ordre dans ce bastion de la mouvance anti-autoritaire grecque.

Sur fond de crise économique et sociale, Exarchia est par ailleurs devenu une destination phare du tourisme à Athènes pour ses façades couvertes de graffitis et son ambiance bohème.

D'emblée, le gouvernement de gauche, régulièrement accusé par ses rivaux politiques de complaisance envers la nébuleuse autonome, avait signifié son opposition, dénonçant une initiative "irresponsable".
Le syndicat doit "redescendre sur terre", a plaidé le ministre compétent, Nikos Toskas.

Le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos a enfoncé le clou en dénonçant une "action provocatrice" émanant du principal parti d'opposition de droite, la Nouvelle-Démocratie.
"Le travail de la police n'est pas d'ouvrir une vendetta avec des espaces politiques mais de garantir le respect de la loi", a-t-il lancé à la mi-journée, quelques heures avant que la direction policière ne signifie finalement l'interdiction du rassemblement.

La riposte de la ND n'a pas tardé: le parti a appelé à la démission de M. Toskas, dénonçant un "échec global du gouvernement en matière de sécurité".

La Grèce se prévaut depuis des années d'être parmi les pays les plus sûrs d'Europe, en dépit d'années de violences politiques et xénophobes pour lesquelles est actuellement jugée la direction du parti néo-nazi Aube Dorée, et de la résilience d'un extrémisme anarchiste à l'origine ces dernières années de nombreux attentats non létaux.