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Lifestyle - La Mode

Milan, une semaine masculine tronquée

Succédant directement au flamboyant Salon Pitti Uomo de Florence, la « semaine » de la mode masculine milanaise qui ne s'est tenue finalement que trois jours, du 16 au 19 juin, amputée de
plusieurs défilés, n'en reflétait pas moins le nouvel optimisme économique d'une Italie qui émerge de huit ans de récession.

Versace à la semaine de la mode de Milan. Photo DR

À défaut de compter au complet toutes les brebis de sa traditionnelle bergerie, Milano Moda Uomo s'est contentée des ténors. En effet, certains majors italiens du luxe ont préféré faire défiler l'homme avec la femme à la fashion week de septembre. Qu'à cela ne tienne, ils ont été remplacés par de brillants débutants, comme le Sud-Coréen Munsoo Kwon, invité par Giorgio Armani, et surtout, comme cela s'est fait à Londres au début de cette saison masculine, une grande place a été donnée aux écoles de mode à travers un défilé Milano Moda Graduate.

Dolce & Gabbana, influenceurs et défilé secret
Cela s'est décidé deux jours avant l'événement. Le duo de créateurs Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont créé la surprise en faisant circuler sous le manteau, ou plutôt par SMS, une invitation destinée aux happy few sous l'injonction « zitto ! zitto ! » (chut ! chut !). Vendredi 16 juin au soir, la maison offrait en son café club du Corso Venezia un moment haute couture pour l'homme, avec notamment un déploiement de peignoirs de soie imprimée et personnalisables ainsi que des pyjamas de la même veine, à porter pour dîner en ville. Le défilé public de Dolce & Gabbana qui se donnait le lendemain, samedi, était quant à lui destiné à enflammer les réseaux sociaux, la marque misant une fois de plus sur les jeunes stars des réseaux sociaux et mettant en avant des figures comme Christian Combs, le fils du rappeur Puff Daddy, ou les filles de Sylvester Stallone, Sophia et Sistine, ou encore Presley Gerber, le fils de Cindy Crawford. La collection, cette fois, faisait place aux paillettes, avec un thème jeu de cartes, et notamment le roi de cœur, décliné un peu partout, avec une prédilection pour la soie et les revers satinés ou brodés de cristaux.

 

(Pour mémoire : Semaine de la mode masculine, Milan, un symptôme ?)

 

 

Le cloître rouge de Zegna
C'est dans le cloître historique de l'université de Milan, transformé en arène ou plutôt en un désert rouge, qu'Alessandro Sartori, le directeur artistique de Zegna, a choisi de présenter la collection printemps-été 2018 du grand faiseur italien. Une collection qui se distingue par une nonchalance contrastant avec la précision légendaire des coupes de la marque de luxe, tout en lin ultrafin, ultraléger (100 grammes par mètre de tissu), mais qui a la vertu de garder sa tenue. Le lieu est un des lieux fétiches de Sartori qui s'y rendait, quand il était étudiant, pour y trouver l'inspiration. Le défilé avait été annoncé par un roulement de tambours donné par des percussionnistes postés dans les arcades, à l'étage supérieur du cloître. La nouvelle ligne de Zegna comporte aussi beaucoup de cuirs souples perforés et de soie rayée. La tendance générale est à la fluidité et au confort.

 

Versace et le souvenir de Gianni
Sur fond de rumeurs d'une éventuelle cession de la marque, Donatella Versace avait dédié son défilé masculin du printemps-été 2018 à la mémoire de son frère, Gianni Versace, assassiné en 1997. Dans le jardin du palazzo historique de Versace défilait une double collection masculine et féminine facile à porter, dans une palette où dominaient le rouge, le marine, le noir et le blanc. La collection confirmait la tendance du costume bermuda et du drap à fines rayures blanches. La tête de Méduse, les couronnes, les médaillons, les frises et rinceaux antiques chers à Gianni Versace soulignaient l'héritage du fondateur. Seule ombre au tableau, Donatella Versace a filé à l'anglaise quasiment avant la fin, comme elle l'a fait lors des deux derniers défilés de la marque.

 

Prada entre BD et réalité virtuelle
C'est au siège de la Fondation Prada que s'est donné le défilé masculin printemps-été 2018 de la marque. Quelques invités ont ainsi pu visionner Carne Y Arena, le film en VR d'Alejandro Inarritu coproduit par la maison, véritable immersion dans la réalité des migrants mexicains agressés par les gardes frontières américains. Sortant de ce film anxiogène de six minutes, les spectateurs ont eu la surprise de se retrouver, sous une bande-son française des années 80, dans le monde léger et rafraîchissant des bandes dessinées d'Olivier Schrauwen et James Jean. Combinaisons, combi-shorts, polos, tee-shirts en maille, costumes à rayures encore une fois, nylon et couleurs gaies, la réalité console parfois de la noirceur virtuelle.

 

 

Pour mémoire
Le Salon Pitti Uomo sous le signe de la danse

 

À défaut de compter au complet toutes les brebis de sa traditionnelle bergerie, Milano Moda Uomo s'est contentée des ténors. En effet, certains majors italiens du luxe ont préféré faire défiler l'homme avec la femme à la fashion week de septembre. Qu'à cela ne tienne, ils ont été remplacés par de brillants débutants, comme le Sud-Coréen Munsoo Kwon, invité par Giorgio Armani, et...

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