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Culture - Exposition

Reynaldo Sayegh et son « pinceau handicapé »

Parce qu'il aime la couleur bleue, l'artiste dirait que ses toiles ressemblent à une musique grecque. Le spectateur, lui, ne verrait dans ces acryliques que sourire et joie.

Des femmes à la « chevelure mouton ».

S'il n'a jamais exposé encore, c'est qu'il lui est très difficile de se séparer de ses toiles qu'il considère comme un troupeau qu'il ramène au bercail. Par contre, celles qui sont accrochées à Byblos ces jours-ci* ont fait le tour du monde. On les verrait dans des pays comme le Canada, l'Australie ou encore l'Amérique latine. C'est parce que Reynaldo Sayegh est un voyageur. Dans le corps et l'esprit.

Barboter dans les couleurs
On croise sur ses toiles des femmes aux yeux clos avec des poissons dans les cheveux. Ou d'autres, les yeux grands ouverts, avec des moutons en guise de chapeaux. Hippocampes et coquillages voguent également dans un bassin de couleurs. Qu'est-ce qui pousse Reynaldo Sayegh à se mettre derrière son chevalet ? À plonger son « pinceau handicapé » (à force de s'être trop frotté à la matière) ? À marier « l'inmariable » et à accorder les discordances ? Ses pots de peinture sont nombreux et son imaginaire foisonnant. En témoignent tous ces petits détails qu'il brode avec minutie, mais aussi avec humour sur sa toile. « Je colorie plus que je ne dessine, se réjouit l'artiste, car j'aime les détails. » Si certains sont uniquement décoratifs, d'autres permettent au regard de plonger dans des univers différents, de remonter l'histoire et de se souvenir. Et d'ajouter : « Tout ce que je veux, c'est que mes toiles fassent sourire, même quand elles parlent de nostalgie, car celle-ci ne signifie pas forcément tristesse. »
Installé à Jbeil depuis 2000, l'artiste avoue sans hésitation n'avoir pas poursuivi des études académiques. Pour l'autodidacte, sentir la peinture, l'imaginer, lui suffisent. Voyager et observer sont sa grande source d'inspiration. Ils le construisent et définissent son parcours. Toutes ces histoires dans sa tête – d'un lama faisant son entrée royale au village, à celle d'un volcan en éruption – il les ranime sur sa toile dans des aplats, qui, loin d'être monotones, prennent vie avec cette explosion de couleurs et ce sens aiguisé du plus petit détail qu'il corse avec humour et tendresse. Et si certains y voient des références au Douanier Rousseau ou encore à Matisse, l'artiste ne s'en préoccupe pas. « J'étais très fort en biologie et je ne vois dans mon travail que des "coupes". » Open Eyes fait allusion à l'écosystème dans lequel nous vivons et les changements de la vie de Reynaldo Sayegh. Des atmosphères dans lesquels il se projette pour les reproduire tout en s'amusant.

*« Open Eyes » est accrochée du 22 au 26 juin au Centre d'accueil et d'information touristique du Festival international de Byblos.

S'il n'a jamais exposé encore, c'est qu'il lui est très difficile de se séparer de ses toiles qu'il considère comme un troupeau qu'il ramène au bercail. Par contre, celles qui sont accrochées à Byblos ces jours-ci* ont fait le tour du monde. On les verrait dans des pays comme le Canada, l'Australie ou encore l'Amérique latine. C'est parce que Reynaldo Sayegh est un voyageur. Dans le corps...

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