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Économie - Politique monétaire

La BCE envoie des premiers signes de virage

Le président de la BCE, Mario Draghi, a affirmé hier que le conseil des gouverneurs n’avait pas discuté d’une éventuelle décision sur la fin de son programme d’achats de dette publique dès septembre prochain. Raigo Pajula/AFP

La Banque centrale européenne (BCE) a envoyé hier des signaux suggérant une sortie de sa politique d'argent très bon marché, mais ne devrait pas agir en ce sens avant longtemps, malgré l'embellie économique.
Lors de sa réunion de politique monétaire à Tallinn en Estonie, le conseil des gouverneurs de l'institution a décidé de maintenir les taux directeurs en zone euro à leur plus bas historique – avec le principal taux à zéro et celui sur les dépôts à -0,40 % – et de poursuivre le programme d'achats de dette publique et privée au rythme de 60 milliards d'euros par mois jusqu'à fin 2017 au moins. Si la BCE a réitéré comme attendu son engagement à maintenir les taux à ce niveau aussi longtemps que nécessaire, elle n'envisage plus de les « baisser davantage », comme dans ses précédents communiqués.
Cette légère inflexion était attendue par la majeure partie des observateurs, qui pensent que la prochaine étape consistera à annoncer la fin graduelle des achats de dette sur le marché à compter de 2018. Interrogé sur une éventuelle décision sur ce point dès le mois de septembre, le président de la BCE Mario Draghi a répondu que le conseil des gouverneurs n'en avait pas discuté. Les rachats massifs de dette – baptisés « QE » (« Quantitative Easing » en anglais) – ont été mis en place en 2015, pendant que les taux étaient progressivement conduits à leur niveau le plus bas, afin de lutter contre le risque de déflation.

Risques « équilibrés »
La BCE a aussi indiqué qu'elle conservait son intention de relever les taux d'intérêt « bien après » la fin de son programme de rachats de dette. De même, la possibilité de modifier le rythme ou la durée de ces rachats existe toujours, si la situation était amenée à se détériorer. Selon Carsten Brzeski, économiste chez ING Bank, cette réunion a été « un premier pas en vue d'un possible retrait progressif des achats de dettes ».
Très prudente sur l'évolution de sa politique, la BCE s'est pourtant montrée plus positive qu'avant sur la conjoncture, M. Draghi estimant que les « risques sur les perspectives de croissance sont désormais globalement équilibrés ». Cette formule très codifiée marque un infléchissement par rapport aux « risques de dégradation » évoqués ces derniers mois, sur fond de reprise en zone euro et de diminution du risque politique.
En même temps, la BCE a ajusté hier ses prévisions macroéconomiques en étant plus optimiste sur la croissance de la zone euro – prévue à 1,9 % pour 2017 contre 1,8 % jusqu'à maintenant –, mais moins sur l'inflation freinée entre autres par la modestie du prix du pétrole et des salaires : elle est prévue à 1,5 % en 2017, contre 1,7 % jusqu'alors.

Source : AFP

La Banque centrale européenne (BCE) a envoyé hier des signaux suggérant une sortie de sa politique d'argent très bon marché, mais ne devrait pas agir en ce sens avant longtemps, malgré l'embellie économique.Lors de sa réunion de politique monétaire à Tallinn en Estonie, le conseil des gouverneurs de l'institution a décidé de maintenir les taux directeurs en zone euro à leur plus bas...
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