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Moyen Orient et Monde - Golfe

L’Arabie saoudite et les Émirats accentuent la pression sur le Qatar

Des passagers attendant de prendre leur vol, hier, à l’aéroport de Doha. Naseem Zeitoon/Reuters

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont accentué hier la pression sur le Qatar, trois jours après avoir rompu avec leur partenaire du Golfe qu'ils accusent de « soutenir » le terrorisme et de leur préférer l'Iran. Sans aller jusqu'à demander un changement de régime au Qatar, les deux pays ont exigé qu'il modifie sa politique et réintègre le consensus régional sur les sujets sensibles des mouvements islamistes radicaux et des liens avec l'Iran chiite, grand rival du royaume saoudien sunnite dans la région. Lundi, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Yémen ont rompu toute relation avec le Qatar, la pire crise diplomatique dans la région depuis des années. Ils ont été suivis par la Mauritanie. « L'ampleur de la crise actuelle est substantielle », a souligné le ministre d'État émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash, ignorant les appels à l'apaisement. La question ne porte pas sur « un changement de régime » mais sur la nécessité d'un « changement de politique », a-t-il dit au nom de son pays et de l'allié saoudien. Le ministre a accusé le Qatar de se comporter en « champion de l'extrémisme et du terrorisme dans la région », déplorant « l'accumulation sur de nombreuses années d'une politique qatarie subversive ». « Nous avons atteint maintenant un cul-de-sac dans nos tentatives pour convaincre le Qatar de changer de direction », a-t-il ajouté en appelant ce pays voisin à « respecter les règles de la sécurité collective. Si vous ne les respectez pas, vous êtes seul ».
M. Gargash a énuméré les conditions en vue d'une normalisation avec le Qatar qui a rejeté dès lundi les accusations à son encontre. Le ministre a demandé à ce pays de cesser d'utiliser sa chaîne al-Jazeera pour promouvoir « un programme extrémiste », de mettre fin à la présence à Doha de dirigeants des Frères musulmans, de s'écarter du mouvement islamiste palestinien Hamas et d'agir contre des personnes ayant eu des liens financiers avec des réseaux jihadistes. « Le catalogue est vaste. C'est une politique étrangère (du Qatar) qui est devenue folle et nous devons pouvoir tout vérifier », a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie saoudienne Adel el-Jubeir, qui s'est rendu à Paris et Berlin, a déclaré hier n'avoir demandé de médiation ni à la France ni à l'Allemagne. « Mais nous le ferons dans le cadre du Conseil de coopération du Golfe (CCG) », a-t-il dit.
Créé en 1981, le CCG, qui regroupe des monarchies pétrolières sunnites contrôlant le tiers des réserves mondiales de brut, comprend l'Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweït et Oman. Ces deux derniers pays n'ont pas rompu avec le Qatar.

Washington propose sa médiation
Tentant une médiation, l'émir du Koweït a eu mardi des entretiens avec le roi Salmane d'Arabie saoudite et il est parti hier pour les Émirats. Il pourrait ensuite se rendre au Qatar. Le ministre Gargash a cependant estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour une véritable médiation qui doit être précédée par « une déclaration, une volonté du Qatar ».
Du côté de Washington, le président américain Donald Trump, dont le pays est un allié de Riyad et de Doha, a jeté mardi le trouble en soutenant dans une série de tweets l'isolement du Qatar qu'il a accusé de jouer un rôle dans le financement de l'extrémisme islamiste. C'est peut-être « le début de la fin de l'horreur du terrorisme », a-t-il écrit. Par ces déclarations, le président a instillé un doute sur l'avenir de la grande base aérienne américaine d'al-Udeid, dans le désert du Qatar, qui joue un rôle opérationnel clé dans la lutte contre le groupe État islamique en Syrie et en Irak. Mais, revirement quelques heures plus tard, M. Trump a souligné qu'un CCG « uni était crucial pour vaincre le terrorisme et promouvoir la stabilité dans la région », lors d'un entretien téléphonique avec le souverain saoudien. Hier, le président américain a proposé, lors d'un entretien téléphonique avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, son aide pour apaiser les tensions entre les pays du Golfe, évoquant une possible rencontre à la Maison-Blanche.
Quant à la Turquie, qui entretient des liens étroits avec le Qatar, elle a multiplié les appels à l'apaisement. Le Parlement turc a approuvé hier la mise en œuvre d'un accord permettant le déploiement de troupes sur une base turque au Qatar, ont indiqué des députés, en pleine crise entre Doha et ses voisins. Le vote du Parlement autorise Ankara à envoyer des troupes sur une base militaire installée à Doha dans le cadre d'un accord de défense signé fin 2014. Le nombre de troupes qui pourraient être déployées sur la base n'a pas été précisé et aucune date pour l'application effective de l'accord n'a été avancée.

Source : AFP

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont accentué hier la pression sur le Qatar, trois jours après avoir rompu avec leur partenaire du Golfe qu'ils accusent de « soutenir » le terrorisme et de leur préférer l'Iran. Sans aller jusqu'à demander un changement de régime au Qatar, les deux pays ont exigé qu'il modifie sa politique et réintègre le consensus régional...

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