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Campus - ACTION CITOYENNE

L’UA promeut la démocratie digitale directe

Pour sortir des sentiers battus et « sauver la démocratie au Liban », la faculté Infocom de l'Université antonine (UA) a choisi pour l'édition 2017 du concours Publicréa un thème inédit : la démocratie digitale directe.

Antoine Bakhos, secrétaire général du Centre de recherche euro-méditerranéen en art et communication (Cremac) au sein de la faculté Infocom.

Lancé il y a cinq ans, le concours annuel Publicréa, destiné aux seniors comme aux juniors créatifs, a connu un grand succès, révélé des talents et impliqué les créatifs dans la vie au quotidien. Cette année, ce concours s'adresse spécifiquement aux professionnels de la pub (agences et free-lance) et fait appel à leur créativité sur un sujet crucial : « Promouvoir les libertés sociopolitiques par la démocratie digitale directe (DDD) pour un autre Liban ». Ouverte jusqu'au 12 juin (les détails sont sur le site : www.ua.edu.lb), cette compétition invite les professionnels de la pub à proposer un concept efficace en rapport direct avec le thème de la DDD et à présenter un visuel et un texte destinés aux réseaux sociaux exprimant ce concept.

« Ce concours constituera le point de départ pour lancer la démocratie digitale directe », affirme Antoine Bakhos, secrétaire général du Centre de recherche euro-méditerranéen en art et communication (Cremac) au sein de la faculté Infocom, et initiateur du thème du concours.

 

Le vrai sens de la démocratie
« L'objectif de la DDD est d'enseigner aux Libanais – qui manquent, de plus en plus de nos jours, de culture citoyenne – le vrai sens de la démocratie. Cette dernière n'est pas une théorie, mais une pratique, une culture de vie, précise Bakhos. L'objectif est de les stimuler pour qu'ils prennent en main leur quotidien sans passer par des intermédiaires et par les élus qui se transforment en castes et classes profiteuses, aliénant la démocratie au nom des droits des communautés et des religions, mélangeant profit personnel et profit commun aux dépens de ce dernier, et se jouant de notre destin. » Et d'expliquer que la technique numérique rend l'espace de la communication ouvert à travers des applications spécifiques hautement sécurisées invitant le citoyen à participer à la vie publique et à s'exprimer librement sans crainte ni contrainte.

Concrètement, il s'agit de télécharger sur son ordinateur et/ou son smartphone une application gratuite permettant de mettre en contact des membres d'un groupe au niveau d'un village, ou d'une municipalité, en vue de dialoguer au sein d'un cercle fermé et sécurisé de sujets essentiels de la vie quotidienne. Ces derniers pourront discuter entre eux, proposer des idées, des projets, trouver des solutions aux problèmes, élire les meilleurs par vote électronique afin de faire pression sur un conseil municipal ou autre organisme, et forcer les élus locaux à la transparence.

Dans un premier temps, souligne l'initiateur du projet, l'application se limitera à une démocratie numérique de proximité, donc au niveau de la municipalité, avant de s'étendre par la suite à une région plus vaste et même à un plan national. « L'objectif, poursuit Antoine Bakhos, est de former un groupe de pression efficace sans entrer dans le système et les dédales de la politique. L'application sera proposée par l'Université antonine. Il suffit qu'une municipalité y adhère pour que le processus fasse tâche d'huile et que son adoption se généralise. »

Changement par l'évolution
« Je ne crois pas en la révolution, mais au changement par l'évolution, et sur le long terme », poursuit Antoine Bakhos, qui a vécu à Paris durant 20 ans, travaillant dans la publicité et la presse. De retour au bercail, il a touché du doigt au long de ces années d'enseignement universitaire, l'absence totale de démocratie au Liban et décidé qu'il était nécessaire de réagir. « La DDD, affirme-t-il, est une idée à moi totalement inédite. On en a assez des discours, des promesses, des séminaires, des palabres interminables. Moi j'ai plus de respect pour celui qui plante une fleur, sauve un arbre, que pour un type qui fait des discours entre quatre murs, et avec des gens soi-disant bien pensants. »

Pour le secrétaire général du Cremac, « la démocratie directe est la seule véritable démocratie ». « Sinon chaque fois qu'il y a des élections, une classe se crée et s'accroche au pouvoir. C'est par la base, par le social qu'on peut provoquer du changement, organiser nos régions, ne pas céder au diktat des élus et former une opinion publique réelle. » Et de conclure : « Pour moi, la DDD est l'avenir. Il faut commencer quelque part d'une manière concrète et qui ne coûte rien, en impliquant les citoyens dans la vie de leur localité. Il faut apprendre à pratiquer la véritable démocratie et non pas en parler uniquement. »
La remise des prix du concours Publicréa est prévue le 16 juin à 17h au campus de l'UA, en présence du jury formé de représentants du Syndicat des agences de publicité (AA) et de l'Association internationale des agences (IAA) aux côtés des professeurs de la faculté d'Infocom.

 

Pour mémoire 

Trois questions à Antoine Bakhos, chef du département publicité à la faculté infocom de l’UA

Lancé il y a cinq ans, le concours annuel Publicréa, destiné aux seniors comme aux juniors créatifs, a connu un grand succès, révélé des talents et impliqué les créatifs dans la vie au quotidien. Cette année, ce concours s'adresse spécifiquement aux professionnels de la pub (agences et free-lance) et fait appel à leur créativité sur un sujet crucial : « Promouvoir les libertés...

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