Rechercher
Rechercher

Liban

Quelle formule pour le vote préférentiel et le décompte des voix ?

L’ancien ministre Ziyad Baroud.

Le président de la République, Michel Aoun, a assuré hier devant ses visiteurs que « les législatives se dérouleront sur base d'une nouvelle loi qui retient comme mode de scrutin la proportionnelle ». « Le texte est prêt à 95 %, et les cinq pour cent qui restent ne sont que des détails qui ne peuvent pas en empêcher la naissance », a affirmé à son tour le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Sauf que ces détails ne sont pas des moindres et portent sur des éléments fondamentaux qui devraient, au final, déterminer le niveau de représentation des différents courants politiques à la Chambre, au moment où chacun d'eux essaie d'améliorer la sienne.
L'un d'eux se rapporte au seuil d'éligibilité et le deuxième à la technique de décompte des voix et au vote préférentiel, les deux ayant été évoqués lundi par le président de la Chambre, Nabih Berry, lors de la conférence de presse qu'il a tenue à Aïn el-Tiné, pour expliquer les raisons pour lesquelles il avait pris la décision de reporter la réunion parlementaire qui était prévue le lundi 5 juin, sans attendre l'ouverture d'une session extraordinaire de la Chambre.
Les forces politiques doivent s'entendre sur le pourcentage minimal que les listes sont censées obtenir pour être éligibles. « Plus le seuil d'éligibilité est réduit, plus il permettra aux minorités d'être de la partie », commente l'ancien ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud. Il précise dans ce cadre que dans certains États où la proportionnelle a été appliquée, comme en Tunisie, le seuil d'éligibilité fixé à un niveau plutôt réduit a « favorisé l'émergence de nouveaux partis qui se sont constitués pour pouvoir participer au scrutin ». Au Liban, cela permettrait surtout aux indépendants de composer des listes, alors qu'un seuil d'éligibilité élevé reviendrait à favoriser les listes bulldozers et neutraliserait en quelque sorte les effets de la proportionnelle.
Une autre difficulté se pose au niveau du décompte des voix – faut-il compter les premiers d'une liste pour des sièges déterminés ou des autres listes en lice – et du vote préférentiel – par lequel un électeur choisit un candidat ou deux sur la liste qu'il vient d'élire. Nabih Berry, qui avait évoqué les deux dans sa conférence, avait confié qu'« à partir du moment où il a annoncé qu'il acceptait la proportionnelle appliquée à 15 circonscriptions, les conditions se sont mises à pleuvoir ». Le vote préférentiel sera-t-il appliqué au niveau du caza ou de la circonscription tout entière ? Y aura-t-il une ou deux voix préférentielles ? Sur une base communautaire ou nationale? Faudra-t-il compter les premiers d'une même liste ou de toutes les listes en lice ?
Selon M. Baroud, en l'absence de listes hiérarchisées, une difficulté se pose sur ce plan. « En 2011, j'avais proposé un vote préférentiel au niveau du caza, un autre au niveau de la circonscription et un troisième, facultatif, mais à condition de voter pour une femme », ce dernier ayant l'avantage d'« encourager les partis à désigner des candidates sur leurs listes respectives ».
Et si l'introduction de l'élément féminin risque a priori de rendre encore plus difficile le décompte des voix, Ziyad Baroud estime que cette difficulté peut être contournée par l'adoption de listes « zébrées », prévoyant une alternance des candidats, de sorte que les femmes soient inscrites sur les listes en position d'éligibilité.

Le président de la République, Michel Aoun, a assuré hier devant ses visiteurs que « les législatives se dérouleront sur base d'une nouvelle loi qui retient comme mode de scrutin la proportionnelle ». « Le texte est prêt à 95 %, et les cinq pour cent qui restent ne sont que des détails qui ne peuvent pas en empêcher la naissance », a affirmé à son tour le chef des Forces...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut